3 clés de psy pour apprendre à dire nonAdobe Stock
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Certains n’arrivent pas à dire non par peur de décevoir. D’autres craignent tout simplement qu’on ne les aime plus. Peu importe les raisons, vous avez tous déjà culpabilisé en refusant quelque chose.

Et bien, vous ne devriez pas ! Dire non n’est pas toujours une mauvaise intention, c’est même parfois essentiel pour l’équilibre des choses. Il faut savoir dire non pour son bien, mais aussi pour celui des autres.

"Savoir dire non, c’est avoir appris à s’interroger sur ses besoins et être suffisamment à l’écoute de soi pour se sentir légitime de ne pas accéder à la demande d’un tiers si les conséquences sont délétères pour nous ou si nous n’en avons tout simplement pas envie", nous explique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris, auteure de Hypersensibilité comment en faire un atout ? (éd. Alpen) .

"Dire non, c’est aussi accepter de contrarier ou de décevoir et pour cela, il faut s’assumer. Le non n’est pas une mauvaise intention ni une sanction pour l’autre, il témoigne de nos besoins fondamentaux et informe sur notre état d’esprit".

Pourquoi certaines personnes n’arrivent-elles pas à dire non ?

Il est plus facile de dire oui à ses enfants que d’expliquer pourquoi nous ne sommes pas d’accord. C’est aussi plus confortable de dire oui à votre boss plutôt que de lui tenir tête. Pourquoi certaines personnes ne sont-elles pas capables de prononcer ces trois lettres fatidiques ?

"Je n’arrive pas à dire non à mes enfants, parce que j’ai peur qu’ils ne m’aiment plus", nous confie Edouard, papa de deux enfants de 7 et 9 ans. Et pourtant, dire non à ces enfants lorsque c’est nécessaire est justement une preuve d’amour. Ils ont besoin d’être rassurés pour grandir et pour cela, il faut un cadre et des limites. Ce qui implique de dire non parfois, pour leur bien et aussi pour celui du parent.

"Je réponds toujours favorablement à ma patronne. C’est une personne que j’admire énormément, qui réussit tout et qui n’a peur de rien. J’ai envie d’être à la hauteur et j’ai peur de la décevoir", partage de son côté Eva, 35 ans, à Medisite. Là encore, il faut apprendre à poser des limites. C’est une bonne chose de vouloir se dépasser au travail : cela permet de renforcer l’estime de soi et de se sentir utile. Mais il est aussi important de savoir reconnaître lorsqu’une mission n’est pas réalisable ou si l’on se sent débordé.

Pour être efficace au travail et le rester, l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle est important. Il permet d’assurer le maintien de votre équilibre psychique et votre bonheur tout simplement. Et il semblerait qu’on parvient à soulever des montagnes lorsque nous sommes épanouis.

"Face à mon épouse, avec qui je suis mariée depuis 30 ans, je réponds toujours oui. Elle a un caractère compliqué et accepter ses demandes me permet d’avoir la paix", raconte Paul, 65 ans. En effet, de nombreuses personnes disent oui à tout par peur du conflit. Or, parfois le conflit est incontournable si vous avez affaire à une personne qui ne prend pas en compte vos propres besoins. Une relation n’est pas équilibrée si c’est toujours la même personne qui décide de tout. À ce stade, le couple est déjà voué à l’échec. Éviter le conflit n’y changera rien. Dire non est ici indispensable pour faire comprendre à votre partenaire que vous avez aussi des envies et des besoins. Et si votre conjoint tient réellement à vous, il l’acceptera.

Quel est le risque si on ne sait pas dire non ?

"Le risque, c’est de s’engager ou s’investir dans une voie qui finira par nous faire souffrir, explique Johanna Rozenblum. Accepter certaines choses en amour qui ne correspondent pas à nos valeurs, se laisser dépasser par les exigences d’un enfant, consacrer tout son temps au travail à la demande d’un patron ou encore palier aux besoins d’un parent sans se demander si nous pouvons le supporter… À ne pas tenir compte de ses besoins et accepter les requêtes sans s’interroger de son équilibre émotionnel, vous mettez votre santé psychique à mal".

Les personnes qui ne savent pas dire non s’exposent à la dépression

À terme, les personnes qui ne savent pas dire non risquent de perdre confiance en elles, de souffrir d’épuisement, d’anxiété, voire de dépression. "Les conséquences de limites mal posées peuvent être lourdes", ajoute la psychologue clinicienne.

3 conseils de psy pour apprendre à dire non (sans culpabiliser)

Pensez à ce qui est bon pour vous

"Travaillez votre légitimité et apprenez à vous interroger sur ce qui est bon pour vous, avant de répondre aux demandes ou besoin de l’entourage", recommande Johanna Rozenblum.

Vous avez le droit d’avoir des envies et personne ne doit vous empêcher de faire ce qui vous épanouie. Chaque été, vous vous résignez à passer vos vacances chez vos beaux parents pour faire plaisir à votre moitié ? Ayez le courage de montrer que cela ne vous convient pas. Il ne s’agit pas de ne penser qu’à sois, mais de trouver des compromis. Au lieu de passer deux semaines dans votre belle famille, prévoyez cinq jours. Et profitez du reste de vos vacances pour faire quelque chose qui vous tient à cœur. Si votre conjoint tient réellement à vous, il comprendra.

Essayez de comprendre pourquoi vous ne savez pas dire non

"Il faut aussi comprendre ce que l’on cherche en acceptant tout : amour, désirabilité sociale ou reconnaissance ?", estime la psychologue. En comprenant pourquoi vous ne savez pas dire non, vous pourrez avancer.

Acceptez qu'il est impossible d'accéder à toutes les requêtes des autres

"Par-dessous tout, il faut accepter qu’il est impossible de passer son temps à accéder aux requêtes des autres et se consacrer davantage d’importance", conclue la spécialiste.

Sources

Merci à Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, auteure de Hypersensibilité comment en faire un atout ? (éd. Alpen), paru le 20 avril 2022

mots-clés : couple
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