Fin de vie : comment parler de la mort sans tabou avec ses proches ?

La mort est un passage inévitable qui touche tout individu, peu importe la classe sociale ou les origines. Mais comment aborder un sujet si délicat avec une personne qui nous est chère ? Un malaise qui nous pousse parfois à choisir des mots ou des silences qui ne sont pas toujours adaptés. Et puis, on se dit que nous avons tout le temps d’en discuter.

Parler de la mort, c’est accepter l’idée que cette réalité est inévitable. Une réalité que notre société a pris soin de combattre en allongeant l’espérance de vie grâce aux avancées médicales. Mais l’un n'empêche pas l’autre. Ce prolongement est l’une des plus grandes réussites de notre système de santé, et il faut s’en féliciter. Cependant, il est tout à fait possible de trouver les bons mots lorsque le moment s’y prête.

Partir, s’éteindre, aller dans les étoiles… des mots qui cachent la peur d’une fin. "Ils nous aident à cohabiter avec l’impensable du néant, en le comblant par des images ou des croyances qui maintiennent quelque part les morts dans le monde des vivants. C’est ainsi que nous pouvons nous les figurer en train de dormir pour toujours, ou de rejoindre leurs pères", souligne le média Le Monde.

"Une formation à l’accompagnement psychique en fin de vie est nécessaire dans le cursus des médecins"

Un tabou entretenu par les professionnels de santé, qui ont des difficultés à aborder ce sujet. "Nous manquons de temps de formation sur ce thème", raconte Gabrielle, infirmière à l’Institut Curie. "Et pour les médecins, c’est pire". "À l’hôpital, comme ailleurs, la mort reste un tabou et son évocation met mal à l’aise", soulignait l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) dans un rapport de 2012 intitulé L’Hôpital. Au point que “l’annonce faite au malade et l’accompagnement des proches ne sont pas systématiquement envisagés, et les personnels n’ont pas toujours le savoir-faire nécessaire”, précise l’Igas.

"Une formation à l’accompagnement psychique en fin de vie est nécessaire dans le cursus des médecins", insiste Hélène Brocq, psychologue clinicienne au média Slate. "Il faudrait aussi qu’ils aient une réflexion sur leurs propres émotions concernant la maladie, la mort, l’angoisse, qu’ils s’interrogent sur ce que ça leur fait, à eux, d’être confrontés à des gens qu’ils ne peuvent pas soigner. Ils sont laissés dans une très grande solitude."

Alors, si médecins, infirmiers, politiciens et professeurs ressentent des difficultés à communiquer sur la mort, comment faire en tant qu’individu dans la sphère personnelle ? Voici sept phrases et astuces pour trouver les mots justes.

Dans le cas où tu tomberais malade, qu’aimerais-tu que je fasse ?

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Fin de vie : comment parler de la mort sans tabou avec ses proches ?

Pour engager le sujet de la mort, il est possible de partir d’un événement qui préoccupe le plus grand nombre, comme le climat ou une pandémie, et de commencer par demander à la personne si elle a déjà réfléchi à ce qu’elle souhaiterait.

Je ne sais pas ce que tu penses des funérailles de telle personne. Toi, comment vois-tu ton enterrement, as-tu des préférences ?

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Utiliser la mort d’une célébrité ou d’une connaissance peut lancer le sujet, en faisant des déclarations sur ce que vous souhaitez pour vous.

Je suis là pour en discuter quand tu te sentiras prêt.

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Il est important de montrer à son proche notre présence, mais sans l’envahir et en lui laissant le temps de venir de lui-même.

Parler de la maladie

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Si vous connaissez quelqu’un de malade ou en fin de vie, essayez d’aborder le sujet pour voir sa réaction en lui demandant son ressenti. Il est possible que cette personne se retienne de vous en parler pour ne pas vous blesser.

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Je suis là pour toi, peu importe comment tu souhaites aborder ce sujet

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Cette manière de l’aborder rejoint la troisième phrase, permettant de laisser le temps à la personne d’intégrer l’information avant de pouvoir en discuter.

Poser des questions par simple curiosité

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Vous pouvez dire à votre famille que vous envisagez de préparer votre propre fin de vie et que vous cherchez de l’inspiration. C’est un bon moyen de faire avancer la conversation.

Participer à un café de la mort

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Certains organismes proposent des cafés de la mort. Ce sont des rencontres pour discuter ouvertement de la fin de vie et du deuil. Des professionnels de cette industrie sont présents pour répondre aux questions liées à la planification de la fin de vie et d’autres sujets connexes.

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