hand holding gold medal on sky background, the winner and successful conceptImage d'illustrationIstock
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Les médailles des JO ne se gagnent pas que sur le physique. Bien sûr, la répétition des gestes, des milliers de fois, à l’entraînement, jusqu’à atteindre l’excellence, est indispensable. Mais au-delà de la maîtrise technique, le mental joue une part non négligeable dans les victoires. Ce travail du mental aide les champions à mieux gérer la pression, grâce notamment à des exercices de respiration. Ils ont appris à « gommer » les pensées négatives et les remplacer par des pensées positives.

Comment s'inspirer du mental des champions ?

Le cerveau des grands sportifs est-il différent de celui du commun des mortels ? « Ils ont des capacités de maîtrise de l’attention supérieures à la moyenne », répond Camille Jeunet-Kelway.

Ils savent percevoir ce qui est important, et faire abstraction de tout le reste pour rester focalisés sur ce qui va les mener à la victoire. À l’inverse, tout percevoir en même temps, s’éparpiller les mènerait presque à coup sûr vers l’échec. Dans leur cerveau, deux aires motrices sont un peu plus développées. Il s’agit des réseaux neuronaux spécialisés dans les automatismes, et des neurones miroirs. Ces derniers leur permettent d’anticiper, pour mieux deviner les intentions de leurs adversaires. Et ainsi mieux réceptionner, par exemple, une balle de tennis, dont ils auront « prédit » la trajectoire.

Indispensable pour agir vite et bien. « Ils sont également experts en gestion des émotions, notamment de l’anxiété. » Mais la bonne nouvelle, c’est que le cerveau est plastique, il se modifie sans arrêt. Il est donc à la portée de chacun d’y travailler, pour « muscler » son mental. Comment ? Déjà en étant assez clair sur ses objectifs, et en mettant en place une routine. Cela met le cerveau en condition, et aide à rester plus concentré. Ensuite, en faisant des erreurs, mais surtout en apprenant de ces dernières.

« L’essai-erreur », répété encore et encore, jusqu’à atteindre le succès. Teddy Riner ou Rafael Nadal ne sont pas devenus d’exceptionnels athlètes en seulement quelques heures d’entraînement… La persévérance est ainsi une qualité absolument indispensable pour qui veut aller au bout de ses objectifs. Tout comme la résilience, qui permet de ne pas s’arrêter après un échec.

Un logiciel d’entraînement cérébral dédié aux sportifs

Il s’appelle Neurathletics. Imaginé par Camille Jeunet-Kelway, ce logiciel a un objectif : « muscler » les zones du cerveau nécessaires à la réalisation d’un mouvement. « En portant un casque muni de capteurs reliés à un ordinateur, on voit en temps réel les zones qui s’allument lorsqu’on s’imagine en train de réaliser un geste. » C’est du neurofeedback.

Ce qui est troublant, c’est que le simple fait d’imaginer faire un mouvement « active les mêmes réseaux cérébraux que ceux qui sont utilisés lorsque l’on fait réellement le mouvement. »

La kinesthésie, une capacité à travailler

« Et c’est d’autant plus vrai qu’on va travailler le côté kinesthésique, c’est-à-dire imaginer toutes les sensations liées au mouvement (la pression exercée sur la raquette, l’impact avec la balle…). » Mesurer l’activité cérébrale en temps réel permet aux athlètes de voir ce qui marche, ce qui marche moins bien, et d’orienter leurs entraînements en fonction des « retours » de leur cerveau, pour améliorer encore leurs performances.

Autre avantage de cet entraînement mental, il peut aussi se pratiquer quand l’athlète est blessé.

Vous l'aurez compris, l'entraînement du mental d'un champion compte (presque) autant que l'entraînement physique. Mais c'est vrai pour nous aussi. Nous avons tout à gagner à développer nos capacités mentales et améliorer la gestion de nos émotions. Inspirons-nous de nos champions !

Sources

Interview de Camille Jeunet-Kelway, chargée de recherche en sciences cognitives au CNRS. 

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