Le lien entre produits de nettoyage et asthme n'est plus à prouver, mais il reste encore à déterminer quels sont les produits précisément impliqués. Selon une étude menée par l’Université d’Harvard et le Dr Oriane Dumas, chercheuse à l’Inserm, et présentée lors du congrès de la Société Européenne de Pneumologie qui se tient à Milan, le recours régulier aux désinfectants augmenterait le risque de survenue de bronchopathie chronique obstructive (BPCO) de 22% à 32%.
7 désinfectants dangereux
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie pulmonaire qui affecte les bronches et qui peut, lorsqu’elle n’est pas correctement traitée, entrainer de graves complications. Les chercheurs ont passé en revue les données de 55 185 infirmières aux États-Unis.
Grâce à cette étude, les scientifiques ont pu évaluer le risque de BPCO lors de l’exposition à 7 désinfectants : le Formaldéhyde (formol), le Glutaraldéhyde, l’eau de javel, le Peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée), l’alcool, l’Ammonium quaternaire et les désinfectants enzymatiques. Ces produits sont utilisés pour nettoyer généralement le matériel et les surfaces.
Des données récoltées pendant 8 ans
De 2009 à 2017, des infirmières ont répondu à un questionnaire tous les deux ans. Dans ce formulaire, il était demandé à ces femmes dans quel secteur elles travaillaient : au domicile des patients, dans l’administration, dans l’éducation, aux urgences ou au bloc opératoire. Les infirmières devaient également préciser leur niveau d’exposition aux désinfectants selon 3 options : aucune exposition, au moins un nettoyage de surfaces par semaine ou au moins un nettoyage d’instruments chirurgicaux par semaine.
Les résultats ont été ajustés en fonction des facteurs susceptibles d'influer sur le résultat, comme le tabagisme, l'âge, l'indice de masse corporelle et l'origine ethnique.
"il existe une association entre certains désinfectants et le développement de la maladie"
Pendant la durée de l’étude, 663 soignantes ont été diagnostiquées pour une BPCO. Selon les travaux, les femmes ayant recours à l’utilisation de désinfectants pour nettoyer les surfaces au moins une fois par semaine ont un risque de développer une pathologie pneumologique grave de 32%. Un risque de 22% pour les infirmières ayant recours à des désinfectants pour nettoyer des instruments chirurgicaux.
L'auteur de l'étude, Oriane Dumas, explique que : "comme il s'agit d'une étude observationnelle, les résultats ne peuvent pas démontrer que les désinfectants causent la BPCO, mais seulement qu'il existe une association entre certains désinfectants et le développement de la maladie".
Vidéo : La bronchite
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