Réveil nocturne, difficulté d’endormissement, insomnies… Un Français sur deux se plaint de mal dormir. Ces perceptions du sommeil ont un retentissement sur le bien-être, comme l’a montré une étude. Un manque de sommeil, défini par une durée de sommeil inférieure à 6 heures par nuit, affecte à court terme le quotidien draguant de la fatigue, de l’anxiété, de la nervosité et des troubles de la concentration et de l’attention.
A moyen terme, la dette de sommeil expose à une pléiade de troubles santé comme l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, un risque de dépression mais aussi un risque accru de décès prématuré.
Pour retrouver des nuits paisibles, des méthodes naturelles comme la relaxation, le yoga, l’acupuncture peuvent aider. Il semblerait aussi que l’environnement dans lequel on vit exerce une influence notable sur la qualité du sommeil.
Le pouvoir de Mère Nature sur la psyché
C’est ce que suggère une nouvelle étude menée dans 18 pays par le Centre européen pour l'environnement et la santé humaine de l'université d'Exeter, au Royaume-Uni.
Les chercheurs ont découvert que vivre dans une rue plus verte ou d'avoir une vue sur des espaces bleus (espaces naturels et créés par l’homme) peut améliorer le sommeil.
Pour arriver à ces conclusions, parues dans la revue Environmental Research, plus de 16 000 personnes dans 14 pays européens, ainsi qu'en Australie, au Canada, aux États-Unis et à Hong Kong, ont été interrogées sur la quantité de verdure présente dans leur rue, sur la vue qu'ils avaient sur les rivières, les lacs et les côtes depuis chez eux, mais aussi sur le temps de loisir passé dans les espaces naturels. Le nombre d’heures de sommeil par nuit a également été pris en compte.
Résultat, 17 % des personnes qui ont déclaré vivre dans des rues vertes et des espaces bleus ont dit dormir moins de six heures par nuit, contre 22 % de celles qui ne vivaient pas dans des rues vertes. Ceux qui vivaient à proximité d’espaces végétalisés et d’espaces bleus mais qui passaient également plus de temps de loisir dans cet environnement ont eu tendance à afficher une meilleure santé mentale, et par ricochets à mieux dormir.
Végétaliser les villes pour mieux dormir
"Les personnes qui vivent dans des rues plus vertes font état d'une meilleure santé mentale, facteur déterminant d'une meilleure nuit de sommeil", explique le Dr Leanne Martin, du Centre européen pour l'environnement et la santé humaine de l'université d'Exeter, auteur de l’étude.
Ces conclusions devraient apporter de l’eau au moulin des partisans d’une végétalisation accrue du milieu urbain, non seulement dans un impératif climatique mais aussi dans un objectif de bien-être. "Des initiatives de verdissement des rues existent déjà dans les villes pour lutter contre les risques environnementaux tels que les inondations et les effets de l'îlot de chaleur, mais nos résultats suggèrent que les décideurs politiques devraient étendre ces initiatives aux zones résidentielles pour soutenir la santé publique en favorisant des habitudes de sommeil plus saines."
Cette étude s'ajoute à la somme de travaux confirmant le potentiel thérapeutique des espaces verts : ils ralentiraient le vieillissement, augmenteraient la densité osseuse et boosteraient la santé mentale.
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