Crise de goutte : les traitements
Sommaire

En premier : du repos et des anti-inflammatoires

En premier : du repos et des anti-inflammatoiresLa goutte est une maladie chronique que l'on soigne quand une crise aigue se manifeste. Voici les premières choses à faire :

- "Tout d'abord, il faut mettre l’articulation au repos" explique le Dr Joëlle Fach, rhumatologue au centre hospitalier de Bergerac (Dordgone). L’articulation est gonflée, rouge, chaude et inflammée. "Vouloir la bouger ne fait que raviver la douleur."

- Le patient peut également mettre de la glace sur la zone douloureuse.

- "Comme il s’agit d’une crise inflammatoire, un anti-inflammatoire est nécessaire", poursuit le médecin. Parmi les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) prescrits en priorité, on trouve le Voltaren® et le Profénid®. "Mais ils présentent d’importantes contre-indications, notamment pour les gens ayant des antécédents d’ulcère ou en cas d’association avec certains traitements, précise la rhumatologue. Dans ce cas, on prescrit de façon exceptionnelle des anti-inflammatoires stéroïdiens." Il s’agit de médicament à base de cortisone, à prendre sur une courte durée.

- Des topiques ou pommades anti-inflammatoires, peuvent être appliquées sur l’articulation douloureuse, comme le Voltaren Emulgel® ou le Nifluril®.

Une prescription d’antalgiques

Une prescription d’antalgiques"Pour soulager la douleur, on va également prescrire un traitement antalgique, explique la rhumatologue. Il s’agit d’antalgiques de classe I, comme le paracétamol, ou de classe II (opioïdes), qui sont un peu plus forts." Parmi ces derniers, on trouve les traitements à base de codéine, le Topalgic®, le Tramadol® ou encore la Lamaline®. "En revanche, on ne proposera pas au patient un antalgique de classe III, à base de morphine."

De la colchicine à dose décroissante

De la colchicine à dose décroissante"La crise de goutte, qui est une arthrite micro-cristalline, peut également être soulagée par un traitement plus spécifique : la colchicine par voie orale", indique le Dr Fach. Issu de la plante de colchique, elle doit être prescrite à dose décroissante. "Pour le Colchimax® par exemple, le patient doit prendre 4 comprimés le premier jour, puis 3 les deux jours suivants, 2 comprimés ensuite et 1 comprimé sur le long terme", explique la rhumatologue.

Ce traitement nécessite un avis médical.

La ponction de l’épanchement

La ponction de l’épanchement"Selon l’articulation qui est touchée par la crise de goutte, on peut ponctionner l’épanchement et éventuellement l’infiltrer avec un corticoïde injectable, explique le médecin. Cela permet de mettre l’anti-inflammatoire directement dans l’articulation et ainsi de gagner du temps." Cette solution peut être envisagée lorsque la crise se localise au niveau d'une grosse articulation, comme le genou. Pour un poignet ou un gros orteil, il est impossible de ponctionner.

Eviter certains aliments

Eviter certains aliments"Tous ces traitements doivent être accompagnés d’une hygiène de vie adaptée", explique la rhumatologue. Le patient doit suivre un régime hypo-uricémiant. "Des fiches indiquant les aliments déconseillés à demander au médecin existent", indique le Dr Fach.

Ce régime devra être suivi à vie et de manière rigoureuse "même si le taux d’acide urique du patient diminue". "Il ne doit pas le suivre rigoureusement pendant 2 semaines avant de manger tout ce qui lui est interdit, précise le médecin. Cela fait varier le taux et peut déclencher une nouvelle crise." Parmi les aliments à bannir de son alimentation, on trouve la viande rouge, les abats, le gibier, les crustacés, le vin rouge, les asperges…

Le traitement hypo-uricémiant pour éviter les récidives

Le traitement hypo-uricémiant pour éviter les récidivesLa crise de goutte survient chez des personnes ayant un taux d’acide urique élevé. "Mais attention, certaines personnes peuvent avoir un taux élevé sans faire de crise", précise le Dr Fach.
"Une fois la crise passée, donc après l’arrêt de la colchicine, on va chercher à abaisser l’acide urique, soit en introduisant un traitement hypo-uricémiant si le patient n’en a pas, soit en modifiant la dose s’il en prend déjà un." Il s’agit d’un traitement à vie à n’arrêter sous aucun prétexte. "Même en cas de grippe ou de gastro-entérite, le patient devra continuer à le prendre", insiste le médecin. Les plus utilisés sont l’Allopurinol® et le Zyloric®.

Attention : Chercher à modifier le taux d’acide urique dans le sang peut déclencher une nouvelle crise de goutte. "Le patient doit en être conscient. Il peut alors prendre pendant les 4-5 premiers jours après la modification du traitement, des anti-inflammatoires en prévention." Le mieux est de contacter son rhumatologue ou le médecin prescripteur pour vérifier les posologies.

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