Dormir suffisamment est essentiel à votre santé. Une étude britannique publiée ce mardi 20 avril vient une nouvelle fois le confirmer. Les chercheurs de l'Inserm et de l'Université de Paris, en collaboration avec l'University College London, révèlent que dormir six heures ou moins par nuit est associé à un risque accru de démence chez les personnes entre 50 et 70 ans. Les près de 8 000 personnes ayant été suivis pendant plus de 25 ans pour cette étude ont permis de découvrir que le risque de démence est plus élevé de 20 à 40% chez les personnes dont la durée du sommeil est inférieure ou égale à six heures par nuit à l’âge de 50 ou 60 ans, par rapport à ceux qui avaient des nuits dites "normales" d'environ 7 heures.
Il a également été observé un risque accru de démence de 30% chez les personnes âgées de 50 à 70 ans présentant systématiquement une durée de sommeil courte, indépendamment de leurs éventuels problèmes de santé cardiovasculaire, métabolique ou mentale, qui constituent des facteurs de risque connus de démence.
Durée du sommeil et risque de démence liées
Si la dérégulation du sommeil est une caractéristique de la démence, on ne savait pas si la durée du sommeil avant la vieillesse avait une réelle incidence sur la survenue de la démence. Comme l'assure l'Inserm dans un communiqué publié ce 20 avril, si ces résultats ne permettent pas d’établir une relation de cause à effet entre manque de sommeil et démence, ils suggèrent toutefois l’existence d’un lien entre la durée du sommeil et le risque de démence. De plus en plus de données démontrent en effet que les cycles du sommeil sont susceptibles de contribuer à l'apparition et au développement de la maladie.
Pour cette étude britannique débutée en 1985, les participants ont effectué une auto-évaluation de la durée de leur sommeil à six reprises entre 1985 (étendue d’âge : 35 à 55 ans) et 2015 (étendue d’âge : 63 à 86 ans). Cela a ainsi permis d’extraire des données sur la durée du sommeil à 50, 60, et 70 ans pour chaque participant. En 2012, environ 3 900 d’entre eux ont également porté une montre avec accéléromètre pendant la nuit afin de vérifier la précision de leurs estimations.
Le sommeil en milieu de vie impacte votre cerveau
Les chercheurs ont ainsi pu étudier le lien entre la durée du sommeil à différents âges, son évolution entre 50 et 70 ans, et le risque de survenue de démence sur une période allant jusqu’en mars 2019. Les résultats de cette étude suggèrent que le sommeil en milieu de vie pourrait jouer un rôle pour la santé du cerveau et confirment ainsi l’importance d’une bonne hygiène du sommeil pour la santé.
Des recherches futures pourraient être en mesure de déterminer si l'amélioration des habitudes de sommeil peut aider à prévenir la démence, note de son côté Nature.
Ces résultats sont importants quand on sait que près de dix millions de nouveaux cas de démence, dont la maladie d'Alzheimer, sont dénombrés chaque année dans le monde, selon l'OMS.
Association of sleep duration in middle and old age with incidence of dementia, Nature communications, 20 avril 2021.
Démence : des nuits plus courtes associées à un risque accru de développer la maladie, Communiqué de l'Inserm, 20 avril 2021.