Traiter vos apnées du sommeil pourrait vous éviter d'avoir la maladie d'Alzheimer. C'est la conclusion de chercheurs de l’université du Michigan, aux États-Unis. Selon leurs travaux, publiés le 26 mars dernier dans la revue Sleep, le traitement des apnées du sommeil réduirait le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence. Cette étude avait pour but d'observer les liens entre le traitement par pression positive continue (PPC), qui consiste à dormir avec un masque qui va insuffler de l’air tout au long de la nuit, et les diagnostics de maladie d'Alzheimer, de troubles cognitifs légers ou d'autre type de démence chez les personnes âgées.
L'impact du sommeil sur la fonction cognitive
Les chercheurs ont ainsi étudié plus de 53 000 patients âgés de plus de 65 ans et atteints d’apnée obstructive du sommeil. Une partie des participants à l'étude étaient traités par pression positive continue pour soigner leurs apnées obstructives du sommeil. Ils ont ainsi découvert que ces personnes sous PPC avaient moins de risque d'être diagnostiqués d'une démence ou de la maladie d'Alzheimer que les autres souffrant également d'apnées du sommeil, mais non traités. "Nous avons constaté un lien significatif entre l’utilisation de la pression positive continue et la réduction du risque d’Alzheimer et d’autres types de démence sur trois ans, ce qui suggère que la PPC pourrait protéger les personnes atteintes de SAOS du risque de démence", conclut Galit Levi Dunietz, autrice principale de cette étude, au Michigan Health Lab.
Les résultats soulignent l'impact du sommeil sur la fonction cognitive. "S'il existe une voie de causalité entre le traitement de l'apnée obstructive du sommeil et le risque de démence, comme nos résultats le suggèrent, le diagnostic et le traitement efficace de l'apnée du sommeil pourraient jouer un rôle clé dans la santé cognitive des personnes âgées", déclare une autre autrice de l'étude, Tiffany J. Braley, MD, MS , professeur agrégé de neurologie, au Michigan Health Lab.
Les apnées peuvent causer des troubles cardiaques
Pour rappel, l'apnée obstructive du sommeil entraine des arrêts respiratoires à plusieurs reprises tout au long de la nuit . Les pauses de respiration durent de 10 à 30 secondes, voire plus, se produisent au moins 5 fois par heure de sommeil et peuvent se répéter une centaine de fois par nuit. Il s'agit d'un trouble de la ventilation nocturne qui entraîne par ailleurs des conséquences sur les activités quotidiennes.
Une somnolence diurne excessive est la conséquence la plus fréquente de ce syndrome. En effet, un sommeil très perturbé et saccadé entraîne une envie de dormir au cours de la journée, une baisse de vigilance, voire des endormissements incontrôlables. On note en ce sens une augmentation significative des risques d’accident au volant ou d’accidents du travail chez les personnes souffrant du SAHOS. Difficultés de concentration, troubles de la mémoire ou de la concentration sont également associés au syndrome d’apnée du sommeil.
Le manque d’oxygène entraîné par les apnées (hypoxie) peut provoquer à long terme des troubles du rythme cardiaque et une hypertension artérielle. Le SAHOS augmente donc la mortalité et particulièrement celle de cause cardiovasculaire. "Parmi les conséquences des apnées du sommeil, on retrouve également un risque augmenté d’infarctus, d’AVC, de diabète, d’hypercholestérolémie et de dépression", précise à Medisite le Docteur Madiha Ellaffi, pneumologue.
Treating Sleep Apnea May Reduce Dementia Risk, Michigan Health Lab, 8 avril 2021.
Obstructive Sleep Apnea Treatment and Dementia Risk in Older Adults, Sleep, 26 mars 2021.
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