Ces plantes sont aussi efficaces que les médicaments en cas d’anxiété Istock
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Stress, angoisse, problèmes de sommeil… On consomme de plus en plus de psychotropes en général et d'anxiolytiques en particulier. Des médicaments pourtant assortis d’effets secondaires, parfois sévères.

Or du côté des plantes, on a des alternatives aux molécules chimiques qui sont également efficaces et sans risque d’accoutumance. Mieux, leur action est plus large que celle des comprimés. “Constitués généralement d'un ensemble de molécules (totum), ils modulent finement le système nerveux en agissant sur plusieurs cibles, au contraire d'un anxiolytique de synthèse qui agit sur une seule cible”, explique ainsi la Dre Carole Minker, pharmacienne formée en phytothérapie et auteure du "Petit larousse de l’herboristerie" (Larousse). Autre atout de ces plantes : elles n'induisent pas d'accoutumance.

Plusieurs plantes calment anxiété et angoisses

De nombreuses plantes sont utilisées de façon traditionnelle pour calmer le stress, aider à dormir, juguler les angoisses… De fait, quand on les passe au microscope, elles contiennent des molécules similaires à celles que l’on peut retrouver dans certains psychotropes.

Les plantes gabaergétiques par exemple sont très intéressantes car elles stimulent l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) l’un des principaux neurotransmetteurs inhibiteurs du système nerveux central. De quoi retrouver un équilibre mental global (ce type de plante est aussi une aide en cas de troubles du sommeil).

Dans cet optique anxiolytique (calmer l’anxiété) ou hypnotique (favoriser le sommeil), la Dre Carole Minker conseille la passiflore (en infusion, extrait liquide ou sous forme de gélules), la valériane et l'e scholtzia (sous les mêmes formes), la mélisse (infusion mais aussi en hydrolat ou en huile essentielle) et le tilleul (infusion, hydrolat, bourgeon).

La pharmacienne précise que ces plantes sont pour la plupart “anxiolytiques à doses moyennes et hypnotiques à doses plus élevées”. Vous pouvez donc facilement les moduler en fonction de vos besoins : des prises plus espacées ou en tisane pour calmer le stress et les angoisses, des gélules en cure pour les troubles du sommeil.

Le CBD, en vente libre dans les magasins spécialisés en médecines naturelles, peut aussi être une option intéressante. Carole Minker conseille de le prendre “sous forme d'huile large spectre (sans THC) ou en spectre total (avec moins de 0.3% de THC) et de commencer par l'équivalent de 25 à 50 mg par jour.”

La lavande officinale, aussi efficace que les anxiolytiques chimiques

Les bienfaits anxiolytiques des plantes sont aujourd’hui bien connus et largement documentés dans la littérature scientifique. Certaines plantes arrivent même à rivaliser avec les effets thérapeutiques des médicaments, et la science peut le prouver.

C’est le cas notamment de la lavande officinale, notamment quand l’anxiété est combinée à de la dépression. Une méta-analyse (recueil de toutes les données scientifiques existantes) parue en 2021 et menée par des chercheurs iranien a ainsi conclu que “la lavande avait des effets antidépresseurs et anxiolytiques significatifs”.

La pharmacienne vous conseille d’utiliser la lavande officinale en huile essentielle soit en olfaction (reniflez simplement le bouchon du flacon pendant trois longues inspirations) qui a “une action directe sur le cerveau limbique ou cerveau des émotions”, soit par voie orale, à raison de 5 gouttes par jour en plujsieurs prises (à avaler sur un support comme une boulette de mie de pain ou un comprimé neutre).

Des précautions d’usage, même pour les plantes

On ne le répètera jamais assez : les plantes contiennent des principes actifs puissants. Elles doivent donc être utilisées en toute connaissance, et après avis médical si on est porteur d’une maladie chronique, pendant la grossesse et l’allaitement, si on est immunodéprimé, si on est sous traitement médicamenteux, etc.

Tout comme les anxiolytiques de synthèse, il est conseillé de prendre des doses croissantes progressivement si besoin, et de diminuer progressivement pour arrêter”, précise également la Dre Minker.

Il est par ailleurs possible de les associer aux anxiolytiques et antidépresseurs de synthèse, mais toujours sur conseil médical ou pharmaceutique.

Sources

Interview de la Dre Carole Minker, pharmacienne.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0965229921000200

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