Les microplastiques semblent être partout : dans ce que l’on mange, dans ce que l’on boit, dans notre organisme… Mauvaise nouvelle pour les anxieux, des chercheurs affirment avoir trouvé des microplastiques dans les tissus cardiaques de plusieurs personnes après des opérations chirurgicales. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Environmental Science & Technology le 13 juillet 2023.
Microplastiques : ils peuvent rester dans l’environnement pendant des siècles
“Les matières plastiques facilitent nos vies de multiples façons et sont souvent plus légères ou moins onéreuses que les matériaux de substitution. Cependant, si elles ne sont pas éliminées ou recyclées correctement, elles peuvent perdurer dans l’environnement pendant des siècles et se décomposer en particules de plus en plus petites. Ces petites particules (généralement inférieures à 5 mm) sont appelées microplastiques et sont source de préoccupations”, indique la European Chemical Agency (ECHA).
Ces microplastiques peuvent entrer dans l’organisme via la bouche, le nez ou d’autres cavités. Ce qu’on ne sait pas vraiment, c’est comment ces microplastiques arrivent à pénétrer certains organes internes. L’équipe de chercheurs ayant mené l’étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology a voulu comprendre comment ces particules arrivent jusqu’au système cardiovasculaire, via des expositions directes ou indirectes.
Pour une expérience, ils ont donc collecté des échantillons de tissus cardiaques provenant de 15 personnes, récoltés pendant des opérations chirurgicales. Ils ont également récolté des échantillons sanguins après et avant l’opération. Les scientifiques ont ensuite analysé ces échantillons via des lasers infrarouges : ils ont ainsi repéré la présence de particules de huit types de plastique différents mesurant de 20 à 500 micromètres. Parmi les plastiques en question, ils ont identifié du polyéthylène téréphtalate, du chlorure de polyvinyle et du méthacrylate de méthyle.
Des dizaines de milliers de microplastiques dans le coeur des patients
Grâce à cette technique, les chercheurs ont détecté la présence de dizaines de milliers de microplastiques dans la plupart des échantillons de tissu, même si la quantité et le type de plastique variaient d’un participant à l’autre. De même, tous les échantillons sanguins contenaient des particules de plastique. Cependant, après l’opération, leur taille était moins importante et les types de plastique retrouvés étaient plus divers.
Bien que cette étude se base sur un petit nombre de participants, selon ses auteurs, elle suggère que de nombreux microplastiques peuvent s’accumuler et rester dans le cœur, ainsi que dans ses tissus les plus profonds. Ils en concluent que les interventions chirurgicales invasives sont trop peu étudiées en tant que voies de contamination potentielles par des microplastiques. Elles permettent pourtant un accès direct à la circulation sanguine et aux tissus internes. D’après eux, d’autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre les effets des microplastiques sur le système cardiovasculaire d’une personne et sur son pronostic après une chirurgie cardiaque.
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