Après la SNCF, c’est au tour d’un patron d’une grande marque de la grande distribution d’y aller de sa proposition en faveur d’une plus grande égalité d’accès aux soins. En l’occurrence, Michel-Edouard Leclerc, PDG de l’enseigne E.Leclerc, pense que concilier ses courses au supermarché et bénéficier du service de télémédecine semble tout à fait compatible.
Jeudi 23 novembre 2023, le dirigeant était interrogé sur l’antenne de Sud Radio à l’annonce de la SNCF d’installer, d’ici 2028, près de 300 boxes de télé-consultations dans les gares, dans l’objectif de lutter contre les déserts médicaux, qui grignotent du terrain en France.
"C’est une très bonne idée que je soutiens", a estimé Michel-Edouard Leclerc au micro de la radio. "Voir un défibrillateur sur un mur, c’est une chose, mais savoir s’en servir, être dans un contexte où l’on est conseillé, je trouve que c’est une très bonne idée de la SNCF".
Bien qu’un simple satisfecit, le chef d’entreprise pourrait même emboîter le pas de la SNCF et déployer un dispositif similaire dans ses supermarchés. L’intéressé a précisé qu’il irait rencontrer Loxamed, la société médicale chargée du déploiement, pour parler de cette mesure.
Téléconsultation dans les gares : une idée qui inquiète l’Ordre des Médecins
Selon ses défenseurs, l’idée de développer la télémédecine dans des lieux fréquentés du quotidien, comme les gares ou les supermarchés, s’inscrit dans une démarche de lutte contre la désertification médicale qui gangrène le pays.
En mars 2022, un rapport sénatorial s’alarmait du creusement des inégalités territoriales d’accès aux soins, avec en filigrane, le risque de créer un système de santé à deux vitesses.
Pour autant, cette proposition n’est pas du goût de tout le monde. Du côté de l’Ordre des médecins, on s’insurge de la proposition de la SNCF. Celle-ci "se trompe de priorité", a fustigé le Conseil national de l’Ordre des médecins, dans un communiqué du 20 novembre : "L’Ordre des médecins ne peut exprimer que sa très profonde inquiétude quant au développement d’une telle activité commerciale et économique de la Santé, élément de sa financiarisation déjà à l’œuvre, se désole-t-il, blâmant le spectre d’une "véritable dérégulation [du] système de santé".
Selon l’Ordre des médecins, ce type de mesures "consacre de fortes inégalités territoriales d’accès aux soins, avec certains territoires qui seront encore un peu plus considérés comme de second rang, sans compter ceux éloignés de toute gare".
Déserts médicaux : une problématique de santé publique
En France, 30,2% de la population française vit dans un désert médical, selon le site gouvernemental Vie publique. Un problème de santé publique qui se traduit par des difficultés croissantes à consulter des praticiens (médecins généralistes, spécialistes comme des dermatologues, des gynécologues, etc), des délais d’attente plus long pour un rendez-vous (jusqu’à 6 mois pour une consultation chez un ophtalmologue), et des renoncements plus fréquents aux soins médicaux. En France, 1,6 million de personnes renoncent chaque année à des soins, toujours selon Vie publique.
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