Difficulté à trouver un médecin disponible en cas de besoin, délai d’attente rallongé pour un rendez-médical, consultation rapide… La pénurie de médecins en France est un problème de santé publique qui fait la Une des médias depuis une vingtaine d’années. Un sujet majeur qui fragilise l’égalité d’accès aux soins, formant le terreau de déserts médicaux dans l’Hexagone.
En 2021, un rapport de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) illustrait ce sujet brûlant à travers un état des lieux témoignant de cette baisse du nombre de médecins généralistes et des spécialités médicales. Ce manque de praticiens, qui s’accentue de façon alarmante, s’explique notamment par "les nombreux départs à la retraite non compensés par les nouvelles installations", mais aussi par "l’effet prolongé des numerus clausus appliqués au cours des dernières décennies".
A l’échelle nationale, on compte seulement 318 médecins pour 100 000 habitants (au 1 er janvier 2021). Et d’une région à l’autre, les inégalités d’accès aux soins sont criantes : par exemple, le centre de la France se révèle bien moins pourvu en médecins généralistes, selon la DREES, rapportant les densités régionales au 1 er janvier 2021. "Au 1er janvier 2021, les densités régionales de médecins varient de 1 à 1,8 entre la Guyane, région la moins dotée, et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), région la plus dotée", précisait encore le document.
Vers une baisse de l’offre de médecins de ville
Et la tendance ne devrait pas s‘inverser, selon le rapport : "dans les prochaines années, alors que le vieillissement de la population entraînera une augmentation des besoins, les projections laissent augurer une diminution de l’offre médicale en médecine de ville, surtout en soins primaires. Ces tendances risquent de dégrader encore l’accessibilité dans les zones les moins attractives".
Sur le terrain, ce tableau peu réjouissant se manifeste concrètement à travers les difficultés quotidiennes éprouvées par de nombreux Français, au moment de prendre rendez-vous chez un médecin généraliste.
Un temps de parole de 23 secondes pour le patient
Quand enfin, les patients arrivent à décrocher un créneau de rendez-vous chez leur médecin généraliste, c’est après un délai plus ou moins long, selon les zones de résidence.
Le jour J, les patients doivent souvent faire face à des consultations jugées trop rapides, où leur temps d’écoute est souvent réduit à peau de chagrin, se heurtant au planning surchargé du praticien. En moyenne, un patient aurait 23 secondes pour s’exprimer en début de consultation avant que le praticien ne reprenne la parole, révélait une étude américaine en 2016.
Un laps de temps express qui peut déstabiliser les patients et rendre difficile d’exposer clairement ses motifs de consultation. Face à un temps d'écoute si court et la nécessité d’être concis, il est courant d’oublier des détails non anodins. Le risque étant de passer sous silence certains symptômes significatifs pour la pose du diagnostic.
Pour s’assurer de tirer parti de sa consultation médicale, le professeur Sir Muir Gray, directeur du service en ligne The GHS, invite les patients à se préparer au mieux à leur consultation chez leur médecin généraliste. Comment ? Dans The Daily Mail, il dresse une liste de 5 questions à se poser en amont. Les voici.
"Quand cela a-t-il commencé ?"
Parmi les questions à se poser, Sir Muir Gray recommande de se remémorer la date des premiers symptômes ressentis.
"Qu’avez-vous essayé ?"
Il peut être judicieux aussi pour le patient de savoir, et de dire au praticien, s’il a pris quelque traitement pour faire passer ses symptômes, par exemple si celui-ci a eu recours à des médicaments comme des antidouleurs.
"Est-ce que certaines choses ont aggravé ou amélioré la situation ?"
Il est conseillé de s’interroger sur les éventuels éléments qui pourraient influer sur notre état, en l’aggravant en le soulageant. Par exemple, la pratique d’une activité physique intense ou encore la prise d’alcool…
"Qu’est-ce qui vous inquiète le plus ?"
… Et "qu’est-ce qui vous tracasse ?" Au vu de l’état dans lequel on se sent, il convient de s’interroger sur ce qui soulève le plus notre inquiétude et nous tracasse.
"Quel serait, de votre point de vue, une consultation concluante ?"
C'est là la dernière question à se poser, selon le professeur Sir Muir Gray a trait aux attentes du patient vis-à-vis de la consultation.
Autre conseil dispensé par le médecin britannique : enregistrer sa consultation ou noter les conseils du médecin généraliste. Il s’agit de "s’assurer que vous avez posé toutes les questions que vous vouliez poser mais aussi que vous avez enregistré tout ce que le médecin vous a dit", prône-t-il dans The Daily Mail.
Ces dispositions permettront aux patients et aux médecins de gagner du temps, dixit l’expert.
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