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Le ronflement fait souvent sourire. A tort, car il n’a rien de drôle, ni pour le ronfleur, ni pour celui ou celle qui partage ses nuits. Son impact sur le sommeil et donc sur le quotidien du ronfleur est réel.

Pour le conjoint ou la personne qui partage le lit du ronfleur (ou l'environement proche, un ronflement peut produire jusqu'à 100 décibels), ce n’est guère mieux : irritabilité et anxiété, baisse de la vigilance, fatigue diurne… les mauvaises nuits liées au ronflements se paient cher. Et sur le plan plus stricto sensu de la santé encore plus !

Les ronfleurs sont des hypertendus !

Une étude parue en février 2024 dans la revue Nature Digital Medecine et menée conjointement par une équipe de médecins australienne et le Centre Interdisciplinaire du Sommeil de Paris établit un lien indiscutable entre les ronflements réguliers et l’hypertension artérielle, que les ronflements soient accompagnés d’apnée du sommeil ou pas (jusque-là les chercheurs avaient surtout mis en évidence un risque plus élevé chez les apnéiques). « Les participants qui ronflaient plus de 10 % du temps pendant la nuit avaient une probabilité de 1,9 fois plus élevée d’avoir une hypertension non contrôlée », indiquent ainsi les auteurs de l’étude.

Une raison supplémentaire de limiter les ronflements, n’est-ce pas ?

Voilà qui tombe bien, car Méryl Manoukian, kinésithérapeute, spécialisée en rééducation oro-maxillo-faciale et dans la rééducation des apnées du sommeil vous propose deux petits exercices ciblés.

Ronflements : ils sont (aussi) liés à une langue et des lèvres hypotoniques

Vous vous en doutez, les ronflements vont être favorisés par des sinus ou un nez bouché ! Vous le savez sans doute moins, mais votre langue et vos lèvres jouent aussi un rôle crucial.

La musculature de la bouche est très importante. Une langue qui n’est pas assez tonique ne se place pas correctement dans la bouche au repos, indique notre kinésithérapeute, et si les muscles de la bouche sont également hypotoniques, on risque de garder la bouche ouverte en dormant, une des causes des ronflements.”

Pour tonifier tous les muscles de la bouche et de la langue, voici les deux exercices que Méryl Manoukian conseille à ses patients :

. Garder la langue au palais

Ventousez votre langue pour qu’elle reste collée au palais puis fermez votre bouche. Vous devez tenir le plus longtemps possible avant que la langue retombe (faites-la claquer quand elle retombe).

. Tenir un trombone du bout des lèvres

Placez un trombone au bout de vos lèvres (seule une infime partie est tenue par les lèvres) et conservez-le en continuant vos activités normales pendant 20 à 30 minutes. Il ne doit pas tomber.

Si le trombone tombe ou si vous ne parvenez pas à ventouser longuement votre langue au palais en gardant bouche fermée, ce sont des signes. Vous ronflez très certainement, même si on ne vous l'a jamais dit !

Par ailleurs, pour obtenir des résultats, la kinésithérapeute prévient que la régularité est indispensable. Faites ces exercices tous les jours pour gagner en musculature au niveau de la bouche.

Enfin, une consultation ORL est toujours préférable en cas de ronflement, ne serait-ce que pour éliminer un diagnostic d’apnée du sommeil et mettre en place des outils ou des mesures correctives (comme un orthèse d’avancée mandibulaire).

Sources

Interview de Méryl Manoukian, kinésithérapeute, spécialisée en rééducation oro-maxillo-faciale et dans la rééducation des apnées du sommeil 

https://www.nature.com/articles/s41746-024-01026-7#citeas

https://www.humanite.fr/culture-et-savoir/hypertension/le-ronflement-reconnu-comme-indicateur-serieux-de-troubles-de-la-sante

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