Arrêt cardiaque : pourquoi les femmes meurent-elles plus que les hommes ? Istock
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A l’occasion de la journée mondiale du cœur, les associations de santé alertent : avec 200 décès par jour, les maladies cardiovasculaires sont toujours la première cause de décès chez les femmes en France. Ce n’est pas le cas des hommes, pour qui les tumeurs arrivent en première position.

Selon la Fondation Coeur & Recherche, le nombre de femmes non ménopausées victimes de crises cardiaques a augmenté de 25 % en 10 ans. Au total, ce sont 25 000 femmes qui décèdent d’un arrêt cardiaque chaque année en France, indique pour sa part la Fondation Agir pour le Cœur des Femmes. Plus généralement, ce sont toutes les maladies cardio-vasculaires qui touchent davantage les femmes. AVC, thromboses, embolies pulmonaires, oedème aigü du poumon, insuffisance cardiaque…

Le problème mis en avant par ces fondations est l’écart de prise en charge d’un arrêt cardiaque en fonction du sexe de la victime. En effet, le risque de décès, hors hôpital, est deux fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes.

Une des raisons à cela concerne la longévité des femmes. Ces dernières, qui vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, ont plus tendance à passer les dernières années de leurs vies seules. Or, lors d’un accident cardiovasculaire à domicile sans témoin, elles sont alors extrêmement exposées.

De même, lorsqu’une femme est victime d’un arrêt cardiaque dans un lieu public, un autre frein l'empêche d’accéder aux mêmes soins que les hommes : la poitrine. Dû à de la pudeur ou à de la désinformation, les passants craignent davantage de faire un massage cardiaque à une femme. Une solution à ce problème serait de s’entraîner davantage sur des mannequins doté d’une poitrine.

Des préjugés qui ont la peau dure

Néanmoins, ces deux facteurs de risque sont loin d’être les seuls. Les femmes sont également victimes de préjugés persistants dans l’esprit collectif.

Pendant longtemps, la crise cardiaque a été considérée comme une problématique liée aux hommes, qui avaient une hygiène de vie moins saine. Pourtant, Agir pour le Coeur des Femmes indique que depuis des dizaines d’années, les femmes ont pris les mauvaises habitudes des hommes. Alcool, tabac, manque d’exercice, stress, ou encore mauvaise alimentation sont des facteurs qui augmentent les risques. A cause de leurs artères, en moyenne plus fines, et de leurs changements hormonaux, les femmes sont même davantage exposées.

A ces inégalités s’ajoute une différence de prise en charge médicale. En effet, la douleur d’une femme a tendance à être minimisée et moins écoutée, car il est, à tort, considéré qu’elle l’exprime avec plus d’émotion. Enfin, Agir pour le Coeur des Femmes révèle que les femmes prêtent moins attention à leur santé, ce qui les rend d’autant plus vulnérables.

Des symptômes différents chez les femmes

Plus généralement, la méconnaissance des symptômes d’un arrêt cardiaque chez une femme persiste. Encore à ce jour, les signes connus du grands public sont en réalité ceux des hommes, mais ils diffèrent selon le sexe.

Chez les femmes, des signes avant-coureurs tels qu’une grosse fatigabilité à l'effort, un essoufflement, des nausées, des maux d'estomac ou digestifs doivent alerter. Ces symptômes n’apparaissent pas chez les hommes.

En revanche, contrairement à ce qui est parfois énoncé ces dernières années, les femmes éprouvent également une forte douleur dans la poitrine. Les deux sexes expérimentent d’autres signaux communs, comme des palpitations, une sensation d'oppression dans la poitrine, des étourdissements ou des vertiges.

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