Ce que nous mangeons a une incidence significative sur notre santé. Ces dernières années, des publications scientifiques ont apporté un faisceau de preuves attestant de l’impact de l’hygiène alimentaire sur le processus inflammatoire.
Aussi sait-on que la surconsommation de certains aliments aggrave ce phénomène. Or, quand l’inflammation devient hors de contrôle et chronique, elle nuit à la santé en ce qu’elle agresse l’organisme : elle jouerait les catalyseurs du vieillissement cellulaire et prêterait le flanc à certaines maladies comme les cancers ou des pathologies cardiovasculaires.
Régime acido-basique : un objectif anti-inflammatoire
A l’inverse, certains aliments feraient office de gardes du corps en jugulant l’inflammation excessive. C’est sur ce postulat qu’est basé le régime acido-basique.
Ici, point de velléité minceur, mais une méthode accessible qui transpire à la fois sur la santé, le bien-être et peut indirectement rejaillir sur la silhouette.
"Le régime acido-basique n’a rien à voir avec la perte de poids. Il est plutôt un régime qui limite l’inflammation chronique de l’organisme, parce que l’on s’est rendu compte que certains aliments ont tendance à acidifier le pH de notre sang (normalement basique autour de 7,40) alors que d’autres ont tendance plutôt à l’alcaliniser, explique à Medisite Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste et co-créatrice du programme BeMum. Or, plus le PH de notre sang tend à s’acidifier, plus on présente un risque de développer des pathologies inflammatoires".
Régime acido-basique : c’est quoi le principe ?
L’idée de la méthode acido-basique est donc de freiner cette inflammation chronique de l’organisme (et déjouer les risques des maladies associées) en se tournant davantage sur les aliments qui vont alcaliniser le PH de notre sang.
"On privilégie une alimentation composée idéalement de 70 % d’aliments alcalinisants (également appelés aliments basiques, dont le PH est supérieur à 7) et de 30 % d’aliments acidifiants (dont le PH est inférieur à 7)", précise Alexandra Murcier.
Pour vérifier qu’on est dans le bon ratio et contrôler l’acidification de son organisme, il est possible de tester son pH grâce à des bandelettes urinaires, vendues en pharmacie sans ordonnance, ou sur Internet).
Régime acido-basique : quels sont ses bienfaits santé ?
L’inflammation chronique fait le lit de nombreuses pathologies. Le régime acido-basique peut contribuer à limiter les pathologies inflammatoires, les rhumatismes comme l’arthrose chez la personne âgée (et les douleurs articulaires associées), l’ostéoporose (dégradation des articulations), l’endométriose, etc.
"Le régime acido-basique peut être intéressant en cas d’ostéoporose (une pathologie qui touche 39 % des femmes après 65 ans selon l’assurance maladie) car plus on adopte une alimentation riche en aliments qui acidifient le PH, plus la perte urinaire de calcium est importante", souligne Alexandra Murcier.
Régime acido-basique : quelles sont les contre-indications ?
"Dans l’absolu, cette méthode n’est pas considérée comme un régime restrictif, donc tout le monde peut la suivre", assure Alexandra Murcier.
Attention toutefois à bien conserver un bon apport en protéines si on suit cette méthode : "dans le cadre de ce régime, on cherche à limiter la consommation de protéines animales (qui sont acidifiantes), que l’on peut compléter par des protéines végétales", explique l’experte.
Le risque est de ne pas suivre correctement ce régime et de ne pas apporter suffisamment de protéines à son organisme, ce qui peut être problématique en particulier chez les femmes enceintes, allaitantes ou les personnes âgées.
"Par exemple, les personnes âgées qui suivraient mal ce régime et qui n’ont pas un apport en protéines végétales suffisant risqueraient de se dénutrir."
Régime acido-basique : comment l’adopter ?
L’équilibre alimentaire reste de mise. On garde donc une alimentation variée et on évite d’exclure certains groupes d’aliments. "On pense notamment à bien varier les fruits et légumes pour apporter à l’organisme un maximum de vitamines et de minéraux".
Le fil rouge restant d’avoir une assiette dans la règle des 70/30 (70 % d’aliments basiques et 30 % d’aliments acidifiants). "On est plutôt dans une logique de réduction de la consommation des aliments acidifiants. Par exemple, on peut continuer à manger des protéines animales trois à quatre fois par semaine", note la diététicienne-nutritionniste.
Avant de se lancer, il peut être bon de faire un bilan de son alimentation avec un professionnel de la nutrition, recommande Alexandra Murcier. On s’assure ainsi que cette méthode est adaptée à soi, et on vérifie que l’on ne s’expose pas à un risque de carence.
Régime acido-basique : quels sont les aliments acidifiants et les aliments basiques ?
En pratique, on réduit les aliments acidifiants (sans dépasser les 30 % de l’assiette), à savoir : "les protéines animales (viande, poisson, œufs), les produits laitiers (beurre, fromage, etc), les produits sucrés, les produits raffinés (féculents raffinés comme pain blanc, la pizza) et plus largement tous les aliments transformés, l’alcool ou encore le café".
On fait le plein d’aliments basiques (alcalinisants), à l’instar de nombreux fruits et légumes, les oléagineux, les graines, les épices et le thé vert.
Régime acido-basique : peut-on perdre du poids avec cette méthode ?
Si la visée du régime acido-basique n’est pas de mincir, il peut néanmoins avoir un effet indirect sur la silhouette. "Le fait de consommer moins d’aliments transformés, de sucre, d’alcool, de protéines animales peut s’accompagner d’une légère perte de poids", reconnaît notre experte.
Régime acido-basique : efficace dès combien de temps ?
"Comme pour tout régime alimentaire ou changement d’alimentation, on peut commencer à observer des résultats au bout d’un mois ou deux", affirme Alexandra Murcier.
Régime acido-basique : un exemple de journée type
Alexandra Murcier nous aide à mettre en place cette méthode, en nous conseillant une journée de repas à dominante alcaline
Au petit-déjeuner
-Du pain au sarrasin (moins acidifiant que le pain à base de blé et plus riche en protéines)
-Du beurre d’amande (on troque le beurre par une source de bons gras)
-Un fruit
-Un thé vert
Au déjeuner
-en plat principal : un tiers de protéines végétales par exemple des lentilles + un tiers de féculents complets (plutôt du riz) + un tiers de légumes cuits ou crus (par exemple carottes)
-un fruit
Au dîner
-deux œufs (moins acidifiants que la viande ou le poisson)
-du quinoa avec des poivrons
-un yaourt végétal de coco pas trop sucré
Merci à Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste, co-créatrice du programme BeMum. https://www.bemum.co/
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