Que signifient vraiment nos résolutions de la nouvelle année ?

“Selon plusieurs études américaines, 60 % des personnes interrogées croient en la réalisation de leurs vœux du Nouvel An. Pourtant, dans les faits, j’ai observé que ce n’était pas souvent le cas : c’est le constat du psychanalyste et thérapeute Christian Richomme.

L’expert est témoin de la démarche de vœux de la nouvelle année de ses patients et de son entourage depuis plusieurs années. Il a remarqué que les bonnes résolutions étaient souvent semblables d'une personne à l’autre, et qu'elles avaient tendance à ne pas être très suivies. Selon lui, ce phénomène découle d’un changement dans la manière de célébrer la nouvelle année, moins spectaculaire qu’auparavant.

Les vœux expriment nos désirs cachés

Selon Christian Richomme, les bonnes résolutions que nous décidons de prendre à chaque nouvelle année sont motivées par notre enfance et nos désirs profonds, ancrés en nous depuis longtemps. “Ils peuvent parfois nous rappeler des traumatismes ou des événements importants, qui nous ont marqués”, ajoute-t-il.

Le thérapeute les assimile donc à des actes manqués. Il considère intéressant de faire ressortir ces choses enfouies. “Nous exprimons dans nos résolutions ce que nous n’avons pas ou que nous espérons profondément. Il peut s’agir par exemple d’un besoin d’être aimé ou reconnu, ou d'atteindre une sécurité financière”, analyse-t-il. Et de poursuivre en donnant quelques exemples de vœux et leurs sens cachés :

• Souhaiter passer plus de temps avec ses proches s’assimile selon lui à une peur de l’isolement ou une prise de conscience d’un éloignement affectif.
• Se promettre de se remettre au sport indique une volonté de reprendre le contrôle sur son corps, souvent liée à un sentiment de culpabilité ou de perte de maîtrise.
• Vouloir trouver l’amour reflète une quête de validation émotionnelle ou un besoin de réparer des blessures liées à l’abandon.
• Se résoudre à arrêter l’alcool peut représenter la prise de conscience d’un mal-être qui fait plonger dans un comportement addictif ou punitif.

Mieux faire sa liste de résolutions

La bonne nouvelle, selon Christian Richomme, c’est qu’être conscient de ses désirs profonds permet de travailler dessus : “Cette période de vœux peut être l'occasion de faire une vraie introspection. Cela permet d’offrir à la nouvelle année une intention sincère, tournée vers la compréhension et l’acceptation de soi.” Pour ce faire, il préconise d’être à l’écoute de soi-même, pour comprendre ce que l’on fait pour les autres et quels sont ses propres désirs inconscients.

“Lorsque j’émets un vœu, je peux me demander pourquoi, ce qu’il signifie réellement. Ainsi, on peut s’approprier l’idée de manière plus profonde, sur le long terme”. En effet, faire des vœux plus en adéquation avec soi-même augmente nos chances de mettre en place des mécanismes pour les réaliser.

Ne pas abandonner au premier obstacle !

Le thérapeute encourage ainsi à persévérer pour réaliser ses résolutions lorsqu’elles ont été réfléchies. Il les compare à des graines plantées en début d’année : “leur qualité dépend de la profondeur du sol, de la lumière qu’on leur accorde, et du soin qu’on leur apporte. Certaines graines sont superficielles, d’autres prennent racine profondément et nécessitent du temps pour éclore. Savoir écouter et nourrir ces graines permet de transformer nos désirs inconscients en véritables moteurs de changement et de croissance.”

Christian Richomme conseille donc de continuer les efforts dans le sens où nous souhaitons aller, car le changement se fait même lorsqu’il n’est pas visible. Il ajoute qu’un travail progressif fonctionne davantage qu’un changement radical. “Même si vous oubliez ou mettez en pause un vœu quelque temps, ne vous empêchez pas de le reprendre !”, conclut l’expert.