Que ce soit avec un chauffeur de bus, un livreur, une personne que vous voyez tous les jours à la salle de sport ou quelqu’un que vous croisez régulièrement dans le métro le matin, sachez qu'avoir de petites interactions est bénéfique pour votre santé mentale. En sciences, on appelle cela les “liens faibles”. À ce propos, une étude publiée dans la revue scientifique Sage Journals le 15 mars 2023 montre que les personnes âgées qui entretiennent ces "liens faibles" sont plus susceptibles d'éprouver des émotions positives. Elles sont également moins à risque de développer une dépression.
Démence : la prévenir grâce à l’activité cérébrale
Par ailleurs, une autre étude, publiée cette fois-ci dans la revue Nature Aging le 18 mai 2023, suggère qu’après la cinquantaine, avoir des relations sociales riches pourrait permettre de prévenir le risque de démence de 30 à 50%. Pour arriver à ces résultats, les scientifiques ont analysé plusieurs études provenant de différents pays sur les habitudes conseillées pour réduire les risques de démence.
“La démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes”, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette pathologie touche principalement les personnes âgées, mais elle n’est pas une composante normale du vieillissement. Pour rappel, maladie d’Alzheimer et démence ne sont pas synonymes. En effet, la première est une cause de démence. “La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60-70% des cas”, estime l’OMS.
Démence : les personnes actives socialement après 50 ans sont les mieux protégées
L’étude publiée dans Nature Aging, menée par des chercheurs du Royaume-Uni, de Finlande, des États-Unis, de France et du Japon, montre que des relations sociales entretenues tout au long de la vie pourraient réduire le risque de démence. Et pour cause : cela a pour effet d’accroître les réserves cognitives, et, grâce au maintien de l’activité cérébrale, cela peut réduire le stress et améliorer la santé cérébro-vasculaire.
Plus précisément, les chercheurs ont estimé que les personnes les plus actives socialement à partir de 50 ans ont de 30 à 40% de risques en moins de développer une démence plus tard dans leur vie. Ce n’est pas un lien de causalité, mais d’après les auteurs de l’étude, cela prouve que l’engagement dans la vie sociale doit devenir une question de santé publique.
“Il y a de plus en plus de preuves que le fait d’être actif socialement est bon pour la santé et peut aider à préserver la santé du cerveau en vieillissant. N’importe qui peut suivre cette recommandation, mais la mise en place de politiques publiques et certains changements sociétaux pourraient réduire les chiffres de la démence, comme des mesures sociales, des foyers collectifs, ainsi qu’une meilleure promotion du volontariat”, a réagi l’auteur principal de l’étude, le docteur en psychiatrie Andrew Sommerlad.
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