Pendant l’enfance, vous bronziez très facilement… et peinez à l’âge adulte à obtenir un teint hâlé. La faute à un capital solaire épuisé ? La réponse.
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Selon le Dr Gallay, le capital soleil "est un terme employé pour déterminer les dégâts du soleil sur la peau. Celui-ci varie en fonction des individus. Par exemple, si l'on s'est beaucoup exposé au soleil, notre capital est diminué. Ce quota d'ensoleillement symbolise donc le temps qu'il nous reste à pouvoir nous exposer".
Toutefois, "il n'est pas possible de le quantifier", précise la spécialiste.
En bref, ce capital soleil, acquis à la naissance et non-renouvelable, dépend donc :
- de la couleur de la peau : très sensibles au soleil, les phototypes clairs (I) (une catégorisation se basant sur la couleur de la peau, la couleur des yeux et des cheveux, ndlr) ont un capital très faible, contrairement aux peaux foncées ;
- Des habitudes de protection et d’exposition : une protection solaire régulière et suffisante et des expositions en dehors de la tranche horaire 12h-16h préservent la peau et optimisent le bronzage en évitant les coups de soleil ;
- Des antécédents : les personnes ayant eu de multiples coups de soleil pendant l’enfance voient leur capital soleil diminuer au fil des années (et le risque de mélanome augmenter) ;
- De l’environnement : le stress, le tabac et une alimentation pauvre en antioxydants contribuent à l’assèchement de la peau alors moins apte à bronzer.
Pour y voir un peu plus clair, voyons maintenant quel phototype correspond à votre profil.
Peau : les différents phototypes
À chaque type de peau/yeux/cheveux, correspond un phototype. Plus le phototype est faible, plus le sujet a besoin de se protéger du soleil afin d'éviter un cancer de la peau. En voici la liste :
- Phototype 0. Il s’agit des personnes albinos qui n’ont pas la possibilité de synthétiser de mélanine. Elles ont des cheveux blancs ou jaunes, leurs yeux ne sont pas colorés et leur peau est très pâle. La moindre exposition solaire entraîne un coup de soleil et elles ne bronzent jamais.
- Phototype 1. Ce sont les personnes rousses ou blondes, à la peau laiteuse. Leurs yeux sont bleus ou verts et des taches de rousseur apparaissent très rapidement en cas d'exposition. La peau brûle facilement, ne bronze jamais.
- Phototype 2. La peau est très claire, les cheveux sont blonds ou châtains clairs et des taches de rousseur peuvent apparaître au soleil. Ces personnes ont presque toujours des coups de soleil, mais elles bronzent légèrement et obtiennent en fin de vacances un hâle clair.
- Phototype 3. Ces personnes sont blondes ou châtains, leur peau est claire ou mate. Elles ont parfois des coups de soleil en début d’exposition, mais bronzent assez bien (la peau est dorée).
- Phototype 4. Ce sont des personnes aux cheveux bruns ou châtains, à peau mate. La peau brûle à peine, bronze toujours bien.
- Phototype 5. Ce phototype est appelé le type méditerranéen. Ce sont personnes brunes à peau mate (naturellement pigmentée). Les yeux sont souvent noirs. Ils bronzent très rapidement et ils obtiennent facilement une peau foncée.
- Phototype 6. Ce sont les personnes à peau noire. Les cheveux et les yeux sont aussi noirs. Elles supportent mieux les rayons UV et n'ont pas de coup de soleil. Cependant, elles peuvent tout de même avoir des cloques de brûlures en cas d'exposition solaire prolongée.
"Même s'il existe 6 phototypes distincts, il est possible d'avoir un profil qui se retrouve entre 2 phototypes", précise la dermatologue.
Comment savoir si l'on a atteint son capital soleil ?
Il n’existe pas de "marqueurs biologiques" capables de donner une réponse.
Néanmoins, il existe des signes avant-coureurs qui montrent que l'on a exposé sa peau de manière excessive. Les voici :
- taches brunes ;
- taches de rousseur ;
- lentigos (ou taches de vieillesse, lentigo sénile, lentigo solaris) ;
L'apparition de ces taches sur le visage, le décolleté ou le corps sont des signes d'expression de l'épuisement du capital soleil.
"En principe, ces taches ne sont pas dangereuses, mais c'est au dermatologue d'établir un diagnostic", souligne le Dr Gallay.
Des tumeurs bénignes, angiomes et papillomes peuvent aussi apparaître en cas d'exposition au soleil répétée.
Pour déterminer votre capital soleil restant, vous pouvez aussi vous poser les questions suivantes : Enfant, déambuliez-vous nu sur la plage sans chapeau et sans crème ? Votre peau bronze-t-elle différemment aujourd’hui ? Prenez-vous plus de coups de soleil que par le passé ?
Ces critères sont de bons indicateurs de la capacité de vos cellules à produire (ou non) encore assez de mélanine.
Si vous avez répondu "oui" à la plupart de ces questions, il se pourrait que votre bouclier contre les UV soit déjà bien entamé.
Certaines personnes ont, en outre, un capital naturellement plus écorné que les autres. "Celles exposées au soleil à cause de leur profession (ouvrier, agriculteur, alpiniste, sportif...) ont un capital soleil très diminué. Elles ont bien plus de risques malheureusement de développer un carcinome jeûne", ajoute la dermatologue.
Une baisse de l'immunité et un vieillissement précoce des cellules
Mais l'épuisement du capital soleil n'entraîne pas que des lésions de la peau. Il entraîne aussi une baisse de l'immunité.
En effet, les cellules immunitaires cutanés ont pour rôle de protéger notre épiderme. Mais en cas d'exposition aux rayons, ce système "de surveillance" de la peau finit par baisser sa vigilance et laisse "passer" des lésions... potentiellement malignes.
C'est pourquoi, vous devez toujours vous méfier du soleil et ne jamais négliger ses effets.
"Trop peu de personnes le savent, mais le soleil impacte même l'immunité générale du corps humain. Si l'on s'expose trop aux rayons, on assiste ainsi a une baisse de la veille immunitaire et des maladies peuvent se développer", alerte le Dr Gallay.
Outre ces problèmes, les rayons UV entraînent aussi un vieillissement précoce des cellules profondes de la peau.
Plus précisément, le soleil abîme les fibroblastes (cellules présentes dans le derme qui produisent les composants de la matrice extracellulaire comme les fibres de collagène, l'élastine et l'acide hyaluronique (substance dans laquelle baignent les cellules)).
Or, ces dégâts sont irréversibles : les fibroblastes endommagées (elles sont notamment très sensibles aux UVA) peuvent à leur tour fabriquer un tissu de mauvaise qualité.
C'est ce processus qui est à l'origine du relâchement de la peau, les rides, les ridules, un dessèchement de l'épiderme, etc.
Ce derme très abimé par le soleil porte un nom : "c'est ce que l'on appelle l'héliodermie", conclut l'experte.
Le conseil de la dermato : "téléchargez l’application SOLEILRISK qui permet de connaître l’index UV de la région où l'on passe ses vacances et de déterminer son phototype".
Capital soleil : comment le préserver ?
Il n'est pas possible d'augmenter ou rallonger son capital soleil... mais vous pouvez tout de même le protéger !
Pour cela, "il faut se mettre à l'ombre, ne pas s'exposer aux heures les plus chaudes (soit entre 11 h et 16 h), porter des vêtements anti-UV en cas d'exposition, et mettre de la crème", conseille la dermatologue.
Par ailleurs, si l'on n'a pas le choix et que l'on doit être exposé, "il vaut mieux appliquer sur la peau des écrans minéraux (vendus en pharmacies, ndlr) qui réfléchissent tout le rayonnement, et vous protègent notamment des UVA, responsables des cancers de la peau, de l’accélération du vieillissement et de la baisse de l'immunité", ajoute la spécialiste.
Rappelons en effet que les UVB - qui engendrent des coups de soleil sonnant ainsi "l'alerte" - sont arrêtés à la surface de la peau par la mélanine (pigment naturellement protecteur pour les phototypes qui en fabriquent en quantité suffisante. Il est aussi présent sous forme de filtres chimiques dans la majorité des produits solaires, ndlr).
Les UVA en revanche pénètrent plus profondément, jusque dans le derme, car ils sont moins bien "filtrés". C'est pourquoi ils jouent un rôle plus important en matière de dommages liés au soleil.
À noter : lorsque vous achetez une crème veillez à bien regarder l'indice de protection UVA. S'il n'est pas indiqué, on peut considérer qu’il représente environ le tiers de l’indice de protection par rapport aux UVB.
Remerciements au Dr Gallay.
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