Une nouvelle étude révèle que les végétariens, qui ne mangent ni viande ni poisson, et les végétaliens, qui ne manque des produits d’origine végétale, seraient plus sujets aux épisodes dépressifs que les amateurs de viande. Pour obtenir cette information étonnante, les chercheurs se sont penchés sur les données d’une étude encore en cours d’analyse, nommée ELSA-Brasil cohort, réunissant pas moins de 15 000 participants brésiliens. Un formulaire leur a été fourni, censé renseigner leur régime alimentaire. En parallèle, les troubles mentaux, et particulièrement les symptômes dépressifs, ont été analysés via l’outil dédié au diagnostic, la Clinical Interview Schedule-Revised.
Episode dépressif : une fréquence deux fois plus élevée
Après consultation des données recueillies et des formulaires remplis, il a été déterminé que les végétariens et végétaliens présentaient une fréquence deux fois plus élevée d’épisodes dépressifs, en comparaison avec les mangeurs de viande. Comment cela pourrait-il s’expliquer ? Quoi qu’il en soit, les scientifiques supposent que « les carences en nutriments n’expliquent pas cette association ».
Une déclaration qui n’a pas manqué d’animer le reste de la communauté scientifique, à commencer par Monique Richard, la porte-parole de l’Academy of Nutrition and Dietetics, qui a expliqué au média Healthline que « chaque fois qu’un individu exclut un groupe alimentaire entier, dans ce cas les sources de protéines et de graisses, et ne le remplace pas par des options tout aussi adéquates sur le plan nutritionnel, cela affecte une variété de fonctions systémiques et physiologiques telles que la santé cognitive».
Cette étude, qui paraîtra prochainement dans le Journal of affective disorders, dans l’édition du mois de janvier 2023, reste donc à approfondir et à agrémenter « d’autres facteurs qu’il serait important d’évaluer », selon Monique Richard, comme le fait de « savoir si la personne se sent isolée ou déconnectée des autres en raison de son choix alimentaire. Y a-t-il une considération personnelle, religieuse ou morale pour ce choix qui pourrait également contribuer à ces sentiments et à cet état d’esprit ? ».
Ces travaux et les premières constations qu'ils entraînent pourraient ouvrir le chemin à de nouvelles découvertes concernant la dépression. Selon l'Inserm, Institut national de la santé et de la recherche médicale, une personne sur cinq a déjà souffert ou pourrait souffrir à l'avenir d'une dépression.
Le flexitarisme préféré aux régimes végétariens ou végan
A travers le monde, près de 5% de la population serait végétarienne ou même simplement végan, c’est-à-dire qui ne consomme aucun aliment provenant d’un animal. Ce chiffre représenterait environ 375 millions de personnes. En France, la part des consommateurs aux régimes sans viande se monterait à seulement 2,2%, selon une étude de l’IFOP menée en 2021.
Cependant, 24% des Français se disent flexitariens, comprenez ceux qui choisissent de limiter leur consommation de viande, sans toutefois la supprimer de leur régime alimentaire. Selon le sondage de l’IFOP, parmi les flexitariens répertoriés, 48% ont expliqué cette réadaptation de leur mode de consommation par des raisons philosophiques et morales, plaçant le bien-être animal ou le militantisme au cœur du débat. Par ailleurs, 24% ont motivé leur choix pour des raisons économiques, 16% pour des raisons médicales et 12% pour un contrôle de poids.
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