L’obésité aurait-elle un développement différent selon l’assignation de naissance de la personne ? C’est ce que suggère une étude d’une équipe de chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Celle-ci a été publiée le 4 avril 2023 dans la revue Brain Communications.
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Top 15 des prénoms qui ont un QI plus bas que la moyenneL’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui représente un risque pour la santé. L’obésité survient lorsque l’on consomme plus de calories que l’on en dépense. C’est donc le résultat d’un déséquilibre entre la quantité de nourriture ingérée et l’activité physique quotidienne.
Obésité : vers des interventions ciblées selon le sexe ?
L’indice de masse corporelle (IMC) est un moyen simple de mesurer l’obésité dans la population. Il correspond au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m 2. Une personne ayant un IMC de 30 ou plus est généralement considérée comme obèse, tandis qu’une personne dont l’IMC est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.
“Nous avons trouvé des différences entre plusieurs des réseaux cérébraux associés aux problèmes de vie précoces, à la qualité de la santé mentale et à la façon dont la stimulation sensorielle est ressentie”, résume la professeure Arpana Gupta, autrice principale de l’étude et chercheuse spécialisée dans l’obésité, le cerveau et le microbiome. L’équipe de chercheurs affirme qu’il pourrait ainsi être possible, dans le futur, de penser des interventions ciblées pour les patients obèses, adaptées à leur genre de naissance.
Une comparaison de données sur des patients obèses et non obèses
Pour arriver à ces résultats, les scientifiques ont récolté des données issues de plusieurs types d’Imagerie par résonance magnétique (IRM) faites sur des patients en situation d’obésité. Ils ont également collecté des informations sur leur histoire personnelle. D’après Arpana Gupta, cette étude est la première à adopter une approche basée sur la collecte de données pour prédire les situations d’obésité qui dépendent du genre de naissance, grâce à certaines signatures cérébrales.
Les chercheurs se sont basés sur les données de 183 patients âgés de 18 à 55 ans : 42 hommes non obèses, 23 hommes à l’IMC élevé, 63 femmes non obèses et 55 femmes à l’IMC élevé. Chaque participant devait remplir un questionnaire sur, entre autres, ses traumatismes d’enfance, ses problèmes intestinaux et ses traits de personnalité.
Obésité : des comportements différents entre les femmes et les hommes
Cette étude poursuit une autre recherche menée par l’UCLA, dans laquelle la professeure Gupta et ses collègues avaient passé en revue les différences cérébrales entre les patients obèses femmes et hommes. Ils avaient ainsi remarqué que l’alimentation de réconfort et les troubles alimentaires compulsifs jouent un rôle majeur dans le développement de l’obésité chez les femmes. Cette fois, leur étude montre que le comportement alimentaire des hommes semble être affecté par une plus grande conscience de la sensation intestinale que l’alimentation procure - celle liée à l’inconfort abdominal.
Autre découverte de l’étude publiée dans Brain Communications : certaines altérations des réseaux cérébraux suggèrent que par rapport aux hommes, les femmes à l’IMC élevé sont plus attirées - et conscientes de l’être - par les aliments ultra-transformés, d’où un risque plus élevé d’avoir des fringales et de développer des addictions. “Lorsque l’on travaille sur des plans thérapeutiques pour les femmes à l’IMC élevé, il pourrait être important de s’appesantir sur les techniques de régulation émotionnelle et sur les facteurs de vulnérabilité”, a réagi Arpana Gupta.
“Integrated multimodal brain signatures predict sex-specific obesity status”, une étude publiée dans Brain Communications le 4 avril 2023.
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