S’il est difficile de chiffrer avec précision le nombre de Français ronflants, on estime qu’environ 40 à 60% des hommes et 25% des femmes seraient concernés. Les ronflements sont si courants qu’ils seraient l’un des principaux sujets de dissension au sein du couple, selon une étude Ifop publiée en 2021. Ainsi 44% des Français en couple se seraient déjà disputés à cause de ce problème. Et pour cause, comme le rappelle le Dauphiné, si le ronflement léger est estimé à 40 dB, le ronflement moyen peut atteindre 60 dB (le bruit d’une rue bruyante) et dans certains cas plus graves, 80 dB (le bruit d’une autoroute), voire 90 db (comme un marteau-piqueur).
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Ronflements : essayez les bas de contention !« Le ronflement est dû à la vibration des tissus mous lors du mouvement respiratoire, c’est-à-dire lorsque le flux d’air passe dans les voies respiratoires supérieures », explique le dr Hervé Hervochon, chirurgien ORL et cervico-facial à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
Heureusement, « le ronflement est un problème qui se traite très bien lorsqu’on en connaît la cause ». Car bien qu’Internet regorge de conseils et exercices anti-ronflements en tous genres, traiter un ronflement de façon efficace et durable nécessite forcément une aide médicale. Notamment parce qu’il « peut être causé par du surpoids, l’apnée du sommeil, ou lié à une pathologie du nez, du voile du palais (la partie molle en arrière du palais), de la langue ou encore du larynx, détaille le médecin. Nous disposons d’un arsenal thérapeutique varié, mais le traitement dépendra de l’endroit qui est en cause ».
Perdre du poids
L’une des premières recommandations chez les personnes ronflantes en surpoids est de perdre du poids. Le surpoids et l’obésité sont en effet la principale cause de ronflement. « La graisse s’accumule sous la muqueuse des voies respiratoires supérieures et favorise cette mise en vibration, explique l’ORL. Quand on fait perdre du poids à nos patients qui en ont besoin, ils ronflent moins ».
Rechercher une apnée du sommeil
Il est aussi impératif de rechercher une éventuelle apnée du sommeil chez les patients ronflants, notamment parce que ce trouble respiratoire nocturne occasionne systématiquement des ronflements. « Les patients doivent subir un examen polygraphie respiratoire afin que l’on sache si on traite un ronfleur simple ou une maladie ». Il s’agit d’un examen indolore. Le patient est simplement équipé d’un appareil permettant de mesurer le nombre d’apnées (pauses respiratoires complètes de plus de 10 secondes) et d’hypopnées (pauses respiratoires partielles de plus de 10 secondes) qu’il fait éventuellement pendant son sommeil.
Il existe des traitements !
« Beaucoup de gens pensent qu’il n’y a pas de traitement, mais il y en a, assure le Dr Hervochon. Dans le cas d’un ronflement nasal, il existe par exemple des sprays accessibles sur ordonnance qui permettent de réduire le volume de la muqueuse dans le nez et donc de faciliter le passage de l'air ». Dans d’autres cas, il est parfois nécessaire d’avoir recours à la chirurgie.
« On peut pratiquer une chirurgie des amygdales, soit en les retirant complément, partiellement, soit en les brûlant pour faire plus de place et diminuer le ronflement. On peut aussi réduire le volume de la langue quand c’est nécessaire. Ou dans certains cas, on peut pratiquer la chirurgie d’avancée de la mâchoire afin d’ouvrir le passage en arrière pour l’air. Il s’agit de l’opération la plus lourde qui soit contre le ronflement ». Chacune des causes responsables du ronflement possède une solution, encore faut-il consulter un médecin.
Merci au Dr Hervé Hervochon, chirurgien ORL et cervico-facial à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris)
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