Stéphane Plaza atteint de dyspraxie : qu’est ce que cette maladie neurologique ?abacapress
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Si les tournages de ses émissions se trouvent suspendus en raison de la crise sanitaire, Stéphane Plaza n’est pas prêt à abandonner son public. En plus de mettre son appartement à disposition des soignants de l’hôpital Bichat (Paris), il vient de partager un aspect, jusqu’alors méconnu, de sa vie à ses fans.

Ce jeudi 14 mai, via son compte Instagram, Stéphane Plaza dévoile souffrir d'un trouble neurologique : la dyspraxie. Il se trouve que ce handicap altère son quotidien depuis plusieurs années. L'agent immobilier le plus célèbre de France a réalisé un montage photo réunissant huit célébrités, également touchées par cette maladie. On retrouve Albert Einstein, Jean Dujardin, Tom Cruise, Daniel Radcliffe, Cara Delevingne, Johnny Hallyday et Steven Speilberg et le propre portrait de l’animateur télé.

"À votre avis quel est le point commun entre ces 8 personnes extraordinaires ?", a écrit Stéphane Plaza en légende avant d’expliquer que la dyspraxie est une altération de la communication entre le cerveau et le corps.

Connaissez-vous cette maladie neurologique ? Est-elle grave ? On fait le point.

Dyspraxie : de nombreuses personnes en souffrent sans le savoir

La dyspraxie (appelée aussi trouble développemental de la coordination -TDC- ou dyspraxie développementale) est un trouble neurologique chronique qui se manifeste dès l'enfance. "Elle toucherait au moins 6% des enfants scolarisés, soit environ 1 enfant par classe", estime France Asso Santé. Or, de nombreuses personnes ne seraient pas diagnostiquées.

Ce trouble des apprentissages résulte d’un dysfonctionnement – et non d’une lésion - de la zone cérébrale qui commande la motricité. Comme l’explique Stéphane Plaza, cette maladie va donc altérer la communication entre votre cerveau et votre corps. Cette maladresse devient plus évidente au fil des apprentissages et notamment au moment de l’entrée à l’école primaire avec les débuts de l’écriture.

La dyspraxie résulte d ’un trouble de la zone cérébrale qui commande la motricité. Les troubles praxiques ne sont pas liés au développement intellectuel de l’enfant et certains ont d’ailleurs un haut potentiel intellectuel. Cette affection est majoritairement innée sans cause identifiée, mais a tendance à cibler des personnes ayant des lésions cérébrales dues à une prématurité, des antécédents de traumatisme crânien, une tumeur cérébrale ou un AVC.

Dyspraxie : de quels symptômes souffre Stéphane Plaza ?

Il existe plusieurs types de dyspraxie qui affectent la vie quotidienne et les apprentissages. De son côté, Stéphane Plaza avoue être concerné par la maladresse, dyslexie, ainsi qu’une difficulté à faire ses lacets et à contrôler sa force.

L’animateur mentionne aussi des difficultés d’organisation, de rangements, de repérage dans le temps et des difficultés à faire sa toilette tout seul, parmi les symptômes fréquents de la maladie. Il ajoute néanmoins que, comme de nombreux handicaps, la dyspraxie semble favoriser certaines qualités. Stéphane Plaza parle d’une "grande créativité".

"Les handicaps sont une forme de singularité qui met toujours en valeur tant d’autres qualités insoupçonnées ! Être différent signifie simplement que vous êtes assez courageux pour être vous-même", ajoute le célèbre agent immobilier.

En outre, cette maladie neurologique implique d'autres symptômes comme des difficultés à :

  • Organiser son regard, par exemple pour dénombrer des objets ;
  • s’orienter par rapport à son propre corps (ex.: distinguer sa droite de sa gauche, suivre une trajectoire en oblique) ;
  • manipuler des objets ;
  • réaliser des gestes symboliques et des mimes (faire chut, mimer une action…).

Dyspraxie : peut-on guérir ?

Dyspraxie : peut-on guérir ?© Istock

On ne guérit pas d’une dyspraxie, mais une rééducation adaptée ainsi que des moyens de compensation peuvent largement réguler les troubles et les difficultés. Même adultes, les patients ont la possibilité d’améliorer leur qualité de vie.

Dyspraxie : les rééducations qui peuvent vous aider

Il existe des centres spécialisés implantés dans les centres hospitaliers régionaux qui regroupent des équipes pluridisciplinaires compétentes pour diagnostiquer la dyspraxie et coordonner les soins les plus adaptés.

La prise en charge des dyspraxies repose essentiellement sur de la rééducation :

  • L’ergothérapie consiste en la coordination des gestes et la précision des mouvements. Elle permet aussi l’apprentissage de techniques pour faciliter l’autonomie de l’enfant, si besoin avec du matériel adapté.
  • L’orthophonie est une rééducation de la voix, de la parole et du langage, écrit ou oral. Les problèmes logiques ou mathématiques sont également abordés.
  • L’orthoptie traite les troubles de la vision et du regard
  • La psychomotricité se traduit par des exercices sur l’articulation entre le corps et les commandes cérébrales, le schéma corporel, les repères dans l’espace, la motricité globale et fine. "Elle intervient également pour redonner confiance à l’enfant dyspraxique ayant une image de lui dévalorisée", souligne Aurélien d’Ignazio.
  • Le soutien psychologique est souvent indispensable en raison des conséquences psychiques de la dyspraxie. Il vise à remettre l’enfant en confiance et à le déculpabiliser par rapport à sa maladie.

Prévention : peut-on prévenir ce trouble ?

Il n’existe pas de prévention possible des dyspraxies. En cas de soupçons d’un trouble praxique, il est préconisé de consulter, avant 6 ans, si possible afin que soient rapidement mise en place des mesures d’accompagnement.

Dyspraxie : les complications en cas de non suivi

Dyspraxie : les complications en cas de non suivi© Istock

Le diagnostic de la dyspraxie peut être posé par le médecin traitant, un pédiatre, neuropédiatre, ou médecin scolaire. Il est essentiel de mettre en place un suivi ainsi qu’une prise en charge. Sans quoi, la dyspraxie peut entraîner bon nombre de complications.

Dyspraxie : des difficultés à écrire à l'âge adulte

La maladie peut devenir particulièrement handicapante et altérer la vie quotidienne si un protocole de rééducation n’est pas instauré. On note :

  • un manque d’autonomie dans la vie quotidienne ;
  • une scolarité très difficile particulièrement dans un certain nombre de matières enseignées (géométrie du fait d’une manipulation inadaptée des instruments comme le compas, l’équerre… mais aussi les matières scientifiques, technologiques, sportives et artistiques) ;
  • une mauvaise organisation au quotidien ;
  • une lenteur persistante ;
  • une grande fatigue, du fait de la nécessité de compenser en permanence ses difficultés ;
  • une mauvaise estime de soi souvent renforcée par les réactions négatives de l’entourage ;
  • un isolement, repli sur soi ;
  • une dysgraphie (difficultés d’écriture) persistante à l’âge adulte, qui peut être compensée par un recours systématique à l’ordinateur.
Sources

Instagram Stéphane Plaza

La Dyspraxie : un trouble méconnu, un handicap invisible de la vie quotidienne, France Asso Santé, 2018

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