Démence : ces activités en position assise augmentent le risqueAdobe Stock

95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis”, estime l’OMS (Organisation mondiale de la santé). La démence fait partie de ces risques causés par la sédentarité. En effet, cette pathologie touche principalement les personnes âgées mais n’est pas une composante normale du vieillissement.

Une récente étude s’est penchée sur le lien entre le comportement sédentaire des personnes âgées de plus de 60 ans et leur risque de déclin cérébral. Les scientifiques ont découvert que le type d’activité impactait différemment le cerveau.

L’étude a été dirigée par des chercheurs de l’USC (University of Southern California) et de l’Université d’Arizona, puis publiée dans la revue Actes de l’Académie nationale des sciences.

Sédentarité : les personnes passives mentalement ont plus de risques de démence

Pour cette recherche, les chercheurs ont analysé les données autodéclarées de la UK Biobank. Il s’agit d’une base de données biomédicale à grande échelle, contenant les informations de plus de 500 000 participants au Royaume-Uni.

Les données de 145 000 participants, âgés de plus de 60 ans, ont été utilisées pour ces travaux. Aucun d’entre eux n’avait reçu de diagnostic de démence au début du projet. Lors du premier examen de référence, les volontaires ont dû répondre à des questionnaires sur écran tactile afin d’auto-déclarer des informations sur leurs comportements sédentaires.

Après une moyenne de 12 ans de suivi, ils ont utilisé les dossiers des participants afin de déterminer le diagnostic de démence. Un total de 3 507 cas positifs ont été détectés. L’équipe a également pris en compte de nombreuses données qui pourraient affecter le cerveau telles que :

  • l’âge ;
  • le sexe ;
  • l’emploi ;
  • la consommation d’alcool et de tabac ;
  • l’exercice ;
  • et le sommei l.

Ils ont découvert que parmi les loisirs sédentaires des personnes âgés, celles où ils sont passifs ont plus d’impact sur leur risque de démence. "Nous savons par des études antérieures que regarder la télévision implique de faibles niveaux d'activité musculaire et de consommation d'énergie par rapport à l'utilisation d'un ordinateur ou à la lecture", a expliqué l'auteur de l'étude David Raichlen, professeur de sciences biologiques et d'anthropologie à l'USC.

Cette étude confirme qu’une personne restant assise à lire un livre ou à utiliser un ordinateur stimule plus son cerveau et aura moins de risques de démence qu’une personne assise à regarder la télévision.

"Ce n'est pas le temps passé assis en soi, mais le type d'activité sédentaire pratiquée pendant les loisirs qui a un impact sur le risque de démence", précise le professeur Raichlen.

"Bien que la recherche ait montré qu'une position assise ininterrompue pendant de longues périodes est liée à une réduction du flux sanguin dans le cerveau, la stimulation intellectuelle relativement importante qui se produit lors de l'utilisation d'un ordinateur peut contrecarrer les effets négatifs de la position assise”, ajoute-t-il.

Démence : l’exercice ne suffit pas contre la passivité cérébrale

Une idée reçue consiste à croire que le fait d’être très actif physiquement pourrait aider à réduire le risque de démence lors d’un moment de passivité. Or, ces travaux prouvent l’inverse. Selon les résultats des chercheurs, l’impact cérébral occasionné par le temps passé devant la télévision était le même chez les participants, qu'ils soient actifs physiquement ou inactifs en temps normal.

Gene Alexander, professeur de psychologie à l'Université de l'Arizona et auteur de l’étude explique : "Bien que nous savions que l'activité physique est bonne pour la santé de notre cerveau, beaucoup d'entre nous pensent que si nous sommes simplement plus actifs physiquement pendant la journée, nous pouvons contrer les effets négatifs du temps passé assis. Nos résultats suggèrent que les impacts cérébraux de la position assise pendant nos activités de loisirs sont vraiment distincts de notre activité physique”.

"Ce que nous faisons pendant que nous sommes assis compte", a ajouté le professeur Raichlen. Ces informations doivent servir dans la lutte contre la démence, selon l’auteur : "Cette connaissance est essentielle lorsqu'il s'agit de concevoir des interventions de santé publique ciblées visant à réduire le risque de maladie neurodégénérative due aux activités sédentaires grâce à un changement de comportement positif."

Sources

https://neurosciencenews.com/sitting-dementia-aging-21277

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/dementia

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