On pensait l'hépatite E endémique dans les pays en développement seulement. Pourtant, depuis le début des années 2000, cette maladie du foie sévit dans les pays industrialisés et notamment en France. C'est le constat alarmant que dresse Santé publique France : dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire paru le 11 septembre 2018, l'agence rapporte qu'entre 2002 et 2016, le nombre de cas diagnostiqués et hospitalisés à cause de l'hépatite E a explosé dans l'hexagone. Et nos habitudes alimentaires y sont pour quelque chose.
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Ce bilan a pu être dressé notamment grâce aux données provenant du Centre national de référence (CNR) des virus des hépatites à transmission entérique (hépatites A et E) qui recensent le nombre de personnes testées, diagnostiquées, de cas importés et autochtones. Selon les chercheurs, "entre 2002 et 2016, le nombre de personnes pour lesquelles des échantillons ont été adressés pour un diagnostic d’hépatite E a augmenté de façon exponentielle (209 vs 76 000)". La tendance s'observe également pour le nombre de cas diagnostiqués, notamment autochtones, c'est-à-dire que le virus a été contracté en France (9 vs 2 292). Même constat au niveau du nombre de personnes hospitalisées pour hépatite E (57 vs 653).
Des gestes simples pour prévenir l'hépatite E
Si cette tendance s'explique par une meilleure connaissance de la maladie et un diagnostic plus précis de celle-ci, les auteurs soulignent qu'elle est également liée à la grande consommation de viande crue, l'ingestion d'aliments contaminés par le virus étant l'un des modes principaux de transmission de l'hépatite E. "Le porc, principal réservoir du VHE [virus de l'hépatite E] en France, est à l’origine d’une transmission alimentaire, particulièrement les produits à base de foie cru", précisent-ils.
Les chercheurs affirment qu'une meilleure prévention permettrait d'éviter plus facilement l'hépatite E. Celle-ci passe notamment par une plus grande "information des consommateurs quant à la nécessaire cuisson à cœur de ces produits." L'agence nationale de santé publique recommande également de se laver régulièrement les mains, en particulier après avoir préparé des produits d'origine animale, et de ne pas consommer d'eau non traitée, l'ingestion d'eau contaminée représentant le mode de transmission principal dans les pays en développement.
Hépatite E : en quoi consiste le diagnostic ?
La plupart du temps, l'hépatite E est asymptomatique. Cependant, des symptômes peuvent apparaître chez certains cas, tels qu'une fièvre, une fatigue, des nausées, des vomissements, des démangeaisons et un ictère (jaunisse). Le diagnostic de l'hépatite E repose sur des tests sérologiques qui révéleront la présence d'anticorps spécifiques IgM et IgG. Aucun traitement n'existe pour soigner l'hépatite E qui, pourtant, peut entraîner des complications notamment neurologiques, c'est pourquoi il est important de mettre en application les mesures de prévention.
"Surveillance de l’hépatite E en France, 2002-2016". Santé publique France. 11 septembre 2018.
"Hépatite E - points sur les connaissances". Santé publique France. 19 septembre 2014.
"Hépatite E". OMS. 3 juillet 2017.
Vidéo : Hépatite E : le nombre de cas explose en France
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