Avez-vous le réflexe crème solaire en été ? Si vous ne faites pas partie des plus assidus, vous n’êtes pas seul. Globalement, l’application d’un soin solaire est une habitude plutôt bien ancrée au bord de mer ou en piscine, avec 8 Français sur 10 qui utilisent une protection solaire au moins une fois par jour.
Le hic : moins de la moitié d’entre eux pensent à en remettre toutes les deux heures, révélait un sondage de la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) en mars dernier.
Et en terrasse ou dans un jardin, la protection solaire fait carrément défaut : seuls 30 % des Français pensent à dégainer leur tube de crème solaire quand ils s’y exposent de façon prolongée.
Pierre angulaire de la protection contre les rayons UV, le soin solaire contribue (aux côtés d’autres bons gestes de protection solaire) à éloigner le risque de coups de soleil et de cancer de la peau. Mais encore faut-il trouver le soin le plus adapté.
Crème solaire : un indice de protection adapté à son type de peau
Le médecin dermatologue Ewa Guigné nous rappelle les règles d’or pour trouver sa protection solaire. "D’abord, il faut adapter le SPF (Sun protection factor), l’indice de protection contre les UV B en fonction de son phototype, c’est-à-dire de sa couleur de peau. Lesindices élevés 50 + (très haute protection) sont recommandés surtout aux personnes aux peaux claires, qui vivent dans des régions à ensoleillement important mais aussi aux enfants.
L’indice 30 (haute protection) est plus adapté aux personnes à la peau mate ou qui vivent dans des régions peu ensoleillées".
La sensorialité, un critère de choix
On ne va pas se mentir, entre une crème solaire à l’aspect collant ou granuleux ou qui laisse un masque blanc sur le visage et un soin agréable à appliquer et qui pénètre facilement, le choix est vite vu. "Le côté plaisir est important dans la mesure où on doit mettre une bonne quantité de crème sur le visage et sur le corps et renouveler l’application toutes les deux heures, constate le Dr Ewa Guigné. Dès lors, je recommande de choisir une crème avec une texture et éventuellement un parfum qui nous plaisent et vont nous inciter à en remettre régulièrement".
Crème solaire : green ou pas ?
A l’ère du changement climatique, la problématique environnementale s’invite aussi dans le débat autour du choix des solaires. Ce critère peut nous aider à trancher dans le rayon des cosmétiques solaires. "Il vaut mieux choisir une protection solaire qui a le moins d’impact possible sur l’environnement et sans effets délétères sur la santé".
Crème solaire : dans quels cas choisir les filtres minéraux ?
Il existe deux grandes familles de filtres solaires : les filtres minéraux et les filtres organiques (ou chimiques).
Les filtres minéraux agissent en réfléchissant la lumière. Ils sont en général composés d’oxyde de zinc et de titane.
Leurs points forts : "Ces filtres protègent très bien. Ils sont indiqués pour les peaux sensibles, allergiques et les bébés de moins d’un an également", précise le Dr Ewa Guigné.
Leurs défauts : leur texture est un peu épaisse. Ils tendent à laisser un film blanc sur la peau lors de l’application. "Pour contrer ça, certains filtres minéraux contiennent des nanoparticules qui permettent de rendre la texture moins épaisse. Mais ces nanoparticules sont controversées en raison de leur impact sur la santé (ils pénètrent l’organisme et sont suspectés d’être perturbateurs endocriniens, cancérigènes ) et sur l’écosytème (se déposent sur les coraux, les algues)".
Moralité, si on choisit des filtres minéraux, on lit bien les étiquettes et on s’oriente vers des filtres minéraux sans nanoparticules.
Crème solaire : dans quels cas choisir les filtres organiques (chimiques) ?
Ce type de filtre est celui que l’on retrouve le plus fréquemment dans nos soins solaires.
Leurs points forts : les filtres chimiques absorbent bien les UV et apportent une très bonne protection. Ils sont appréciés pour leur sensorialité : leur texture est souvent agréable, fluide et laisse un film invisible sur la peau.
Leur défaut : Certains filtres chimiques organiques cachent de l’octocrylène, une substance chimique qui a fait beaucoup parler d’elles en raison de ses possibles effets toxiques pour l’environnement, mais aussi pour la santé. Ce composant est pointé du doigt comme probable perturbateur endocrinien et agent cancérigène possible. En juillet 2023, l’anses a épinglé cette substance en plaidant pour leur interdiction dans les crèmes solaires en France (une demande restée lettre morte).
Moralité, si on choisit un écran solaire à base de filtres chimiques, on vérifie bien sur l’étiquette que l’octocrylène est absent des ingrédients.
Faut-il choisir une crème solaire spécifique pour le visage ?
Oui, car le visage est la zone la plus exposée au soleil. "Cette zone est toujours à l’air libre, elle n’est pas protégée par les vêtements. Elle est donc sujette au vieillissement photo induit et particulièrement à risque de cancer de la peau", prévient le Dr Ewa Guigné. Et de conseiller : "Il faut donc choisir un écran avec un indice de protection élevé".
Soin solaire : en spray, en crème, en lotion… ?
Peu importe le flacon, pourvu qu’on ne lésine pas sur l’application. "On a la chance d’avoir plein de textures (galéniques) différentes. On choisit la texture qui nous fait plaisir, conseille notre dermatologue. Pour le corps, un soin solaire sous forme de spray, de brume ou de lait peut sembler plus adapté et facile à mettre".
Crème solaire : un geste indispensable mais pas 100 % efficace
Mettre de la crème solaire est incontournable pour cohabiter avec le soleil en été. Mais elle ne saurait suffire pour bien se protéger. "Une crème solaire n’est pas efficace à 100 %, souligne le Dr Ewa Guigné. Les tests faits sur les crèmes solaires en laboratoire utilisent des quantités de crème importante mais en réalité on n’en met pas autant. L’indice de protection SPF 50+ protège à 98 % des UVB tandis que le SPF 30 protège à 96 % des UVB, à condition d’en mettre en quantité suffisante et d’en renouveler l’application toutes les 2 heures."
Protection solaire : les autres gestes indispensables à ne pas zapper
En sus de la crème solaire, on n’oublie pas les autres gestes indispensables d’une protection solaire efficace. A savoir : le port d’un chapeau à larges bords, de lunettes de soleil. On évite de s’exposer au soleil aux heures les plus chaudes (entre 12h et 16h). On privilégie aussi le port de vêtements adaptés à l’activité que l’on pratique.
Merci au Dr Ewa Guigné, médecin dermatologue.
https://www.febea.fr/presse/protection-solaire-attention-francais-ne-se-protegent-pas-assez-surtout-hommes-jeunes
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