Virus du rhume : il peut déclencher cette maladie rareAdobe Stock
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Connaissez-vous la thrombocytopénie ? Cette maladie se développe “lorsque la moelle osseuse produit trop peu de plaquettes ou lorsque lorsqu'un trop grand nombre de plaquettes est détruit ou s'accumule dans une rate hypertrophiée”, explique le manuel médical MSD. “Elle se manifeste par des saignements cutanés et des ecchymoses.”

Maladie rare de la coagulation : liée à des virus ?

Pour la première fois, une équipe de chercheurs de l’Université de Caroline du Nord (États-Unis) a découvert un lien entre cette maladie rare, qui forme des caillots sanguins, et la contraction d’un adénovirus (les virus à l’origine des rhumes et des états grippaux). Leur étude a été publiée dans la revue scientifique The New England Journal of Medicine le 10 août 2023.

“Nous espérons que nos résultats vont permettre de diagnostiquer plus tôt ce trouble et de trouver un traitement approprié et optimisé, mais aussi d’aider les patients qui développent ce trouble potentiellement mortel”, a réagi dans un communiqué de presse le professeur de médecine Sephen Moll, l’un des auteurs de l’étude.

Les chercheurs de l’Université de Caroline du Nord ont identifié de nouveaux éléments qui expliquent pourquoi les adénoviruspeuvent être à l’origine du développement de la thrombocytopénie.

Les anticorps sont des protéines fabriquées par notre corps pour combattre les agents pathogènes. Chez les personnes qui souffrent de thrombocytopénie, l’organisme crée par erreur des anticorps censés combattre une protéine appelée le facteur plaquettaire 4, libérée par les plaquettes. Cela entraîne une coagulation excessive du sang et une chute des taux de plaquettes dans le sang.

“Un grave caillot sanguin dans le cerveau”

Ce trouble peut prendre plusieurs formes. Parfois, il est dû à la prise d’un médicament appelé héparine, un anticoagulant. On parle alors de thrombopénie induite par l'héparine (TIH). Cette maladie peut également se développer sans “éléments déclencheurs” connus : on l’appelle alors thrombopénie spontanée.

Ce sujet est venu sur le devant de la scène lorsqu’un petit garçon de 5 ans ayant contracté un adénovirus a été hospitalisé pour un important caillot sanguin dans le cerveau et une baisse significative des taux de plaquettes. “Les médecins de l’unité de soins intensifs, les neuro-intensivistes et le groupe d’hématologie ont travaillé 24 heures sur 24 afin de déterminer comment soigner ce jeune garçon”, explique une autre autrice de l’étude, l’hématologue pédiatrique Jacquelyn Baskin-Miller.

Un anticorps typiquement associé à la thrombocytopénie

“Il ne répondait pas aux traitements et la maladie progressait rapidement. Nous nous sommes demandé si cela pouvait être lié à son adénovirus, étant données ses informations vaccinales, mais rien ne pouvait suggérer cela, à l’époque, dans la littérature scientifique”, poursuit Jacquelyn Baskin-Miller.

Les médecins ont finalement découvert que le petit garçon présentait un anticorps typiquement associé à la thrombocytopénie. Un cas similaire avait été rapporté chez un autre patient ayant contracté un adénovirus, ce qui avait permis de mener des tests plus approfondis. Ceux-ci avaient confirmé que les anticorps du patients ciblaient la même protéine que les anticorps de la thrombocytopénie. Les scientifiques ont donc conclu que ces personnes avaient une variation de la maladie associée à l’infection à adénovirus.

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