L'embolie pulmonaire serait, selon la Fédération française de cardiologie, la troisième cause de décès en France après les maladies cardiovasculaires et les cancers et serait responsable d'environ 10.000 décès par an en France. Selon le site Sante.fr, on estime que chaque année en France, entre 65.000 et 130.000 personnes sont victimes d'une embolie pulmonaire.
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Concrètement, de quoi s'agit-il ? Une embolie pulmonaire est l'obstruction d'une artère pulmonaire. "Une embolie pulmonaireest le plus souvent causée par un caillot de sang. Ce caillot de sang provient généralement d'une thrombose veineuse profonde, une phlébite, au niveau des membres inférieurs", explique Elise Noël-Savina, pneumologue au CHU de Toulouse, contactée par Medisite.
Le caillot sanguin remonte le long des veines, transite via la partie droite du cœur, avant d'atteindre l'artère pulmonaire où il bloquera le flux sanguin. "Le patient peut présenter plusieurs symptômes, en premier lieu une douleur thoracique, de type pleural, c'est-à-dire que la douleur est plus forte lors de l'inspiration. Il ressent une gêne qui augmente progressivement lorsqu'il respire et peut aussi cracher du sang", détaille Elise Noël-Savina. Le symptôme le plus sérieux est l'hypoxémie grave, soit un taux d'oxygène trop faible dans le sang.
L'embolie pulmonaire est parfois accompagnée de symptômes cardiaques : tachycardie, malaise, tension artérielle basse. La pneumologue précise : "L'embolie pulmonaire peut être aiguë avec une dyspnée brutale – difficulté respiratoire - ou s'installer beaucoup plus progressivement avec une gêne respiratoire qui s'aggrave : les symptômes peuvent aller du plus léger au plus grave ; plus les symptômes sont graves, plus la situation est urgente".
La gravité de l'embolie pulmonaire dépendra en outre de l'importance de la partie du poumon lésée par l'artère obstruée, explique Ameli.fr. "L’état cardiaque, l’angine de poitrine pré-existante par exemple ou respiratoire, l’insuffisance respiratoire par bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) par exemple de la personne avant la survenue de l'embolie", jouera également un rôle.
Une fois que le diagnostic est posé, le patient reçoit un traitement anti-coagulant afin de fluidifier son sang. "Sinon, le caillot risque de continuer à grossir", note la spécialiste.
La phlébite : signe avant-coureur de l'embolie pulmonaire
Le principal signe avant-coureur d'une embolie pulmonaire est la thrombose veineuse profonde, l'embolie pulmonaire en étant la principale complication. Egalement appelée phlébite, il s'agit d'un caillot de sang qui se forme dans une veine profonde, au niveau des membres inférieurs.
"Les signes de la thrombose veineuse profonde sont la sensation de jambes lourdes, l'oedème, une rougeur et une chaleur au niveau du mollet le plus souvent. Il s'agit de signes avant-coureurs d'une embolie pulmonaire qui doivent alerter et nécessitent une consultation chez son médecin", note notre experte. L'embolie pulmonaire est une complication de la phlébite, qui ne survient évidemment pas systématiquement. Il est, quoi qu'il en soit, nécessaire de consulter un médecin en cas de symptômes de phlébite.
Comment prévenir une embolie pulmonaire ?
Peut-on prévenir une embolie pulmonaire ? Dans la population générale, il faut être attentif à une immobilisation qui dure plusieurs heures, au moins sept heures. "Ainsi, en cas de long voyage, en avion ou en voiture, lorsqu'on sait qu'on va garder la même posture durant plusieurs heures, i l est conseillé de s'hydrater régulièrement, de déambuler quelques minutes toutes les deux heures, de porter des habits confortables et amples", explique Elise Noël-Savina.
Ainsi, après une immobilisation de plusieurs heures, il faut être particulièrement attentif à une douleur à la jambe, accompagnée de signes d'inflammation comme un oedème et/ou une rougeur notamment. D'autres situations connues nécessitent une surveillance particulière, comme "la chirurgie d'un membre inférieur avec une anesthésie générale de plus de 30 minutes ou l'immobilisation durant plus de trois jours pour un motif médical", souligne la pneumologue.
Une vigilance particulière pour les personnes à risques
Pour les populations à risques, les facteurs de risque d'embolie pulmonaire et qui nécessitent une prévention sont :
- la grossesse
- la contraception oestro-progestative
- le post-partum
- le traitement hormonal de la ménopause
- certaines maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et des articulations
- certains cancers
- le tabagisme
Ces facteurs de risque feront l'objet d'une surveillance particulière chez les personnes réputées à risques, c'est-à-dire "celles qui ont déjà connu un épisode embolique ou un épisode de phlébite par le passé. Pour ces personnes, on conseille de porter des bas de contention dans certaines situations. Il est possible aussi d'administrer des anticoagulants à dose préventive, avant un voyage notamment. Mais il s'agit de situations particulières connues dont il est nécessaire de discuter avec son médecin", conclut Elise Noël-Savina.
https://www.sante.fr/embolie-pulmonaire-0#:~:text=Chaque%20ann%C3%A9e%2C%20en%20France%2C%20on,personnes%20font%20une%20embolie%20pulmonaire
https://www.fedecardio.org/je-m-informe/embolie-pulmonaire/
https://www.ameli.fr/assure/sante/urgence/pathologies/embolie-pulmonaire
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