Peut-on guérir du diabète de type 2 ? Longtemps considérée comme étant une maladie chronique irréversible, le diabète de type 2 représente un véritable enjeu de santé publique lié au mode de vie. S’attirant l’attention de nombreux chercheurs depuis des décennies, les lignes continuent de bouger au fil des années et au gré des nouvelles découvertes autour de la maladie.
Diabète type 2 : un mode de vie à remettre en question
Caractérisé par un excès de la concentration de glucose dans le sang, le diabète de type 2 résulte de l’incapacité de l’organisme à utiliser l’insuline qu’il produit et à absorber le sucre. Si la maladie s’invite de manière très discrète et silencieuse dans le quotidien, sans forcément laisser de symptôme apparaître dans les débuts, elle peut pourtant entraîner de lourdes conséquences sur le long terme. Insuffisance rénale, AVC, troubles de la vision, infarctus du myocarde, AVC… De nombreuses complications sont intimement liées au diabète de type 2.
Alors que les autorités sanitaires estiment que 20 à 30 % des diabétiques n’en ont pas encore conscience, la maladie chronique voit sa prévalence augmenter d’année en année. Le fautif de l’histoire ? Le mode de vie. Si la science s’est accordée pour dire que certains profils génétiques seraient plus susceptibles de contracter la maladie, le principal facteur de risque tourne autour du mode de vie et de l’hygiène qui y est associée. En effet, une alimentation trop riche en sucre et en graisses, couplée à un état sédentaire, peut grandement augmenter les risques de souffrir de l’affection.
Si, pour certaines personnes, une modification du mode et des habitudes de vie suffit à contrôler la glycémie et, ainsi, à vivre avec le diabète de type 2, tous les patients ne sont pas égaux face à la maladie. Des médicaments antidiabétiques et un traitement par insulinothérapie peuvent être mis en place pour stabiliser la maladie.
Régime pauvre en glucides : vers un meilleur contrôle de la glycémie
Des chercheurs se sont récemment penchés sur la question de la modification des habitudes, et particulièrement sur un changement de régime alimentaire. Publiée dans la revue spécialisée BMJ Nutrition, Prevention & Health, l’étude a été menée auprès de 186 patients souffrant de diabète de type 2 au Royaume-Uni. Tous ont accepté de suivre un régime faible en glucides durant 33 mois, en moyenne. Le régime particulier exigeait des participants qu’ils limitent la consommation de glucides comme le pain, le riz et les pommes de terre, tout en favorisant la consommation de légumes verts à feuilles, de poisson, de viande, de noix et de fruits.
Finalement, les travaux ont révélé qu’environ 97 % des participants avaient présenté un meilleur contrôle de la glycémie. Pour 51 % d’entre eux, une rémission complète a même été constatée. Les experts à l’origine de la recherche ont constaté que les personnes diagnostiquées de leur diabète au cours de l’année ayant précédé l’étude, étaient plus susceptibles d’obtenir une rémission, en comparaison avec les participants présentant un risque diabète de type 2 de longue durée.
Un risque de maladies cardiovasculaires réduit
10 kilos. C’est en moyenne le nombre de kilos qu’ont perdu les participants diabétiques ayant opté pour un régime pauvre en glucides. Si la perte de poids et la diminution des apports énergétiques en sucres et en graisses ont montré une "réduction significative de la pression artérielle moyenne, des taux de triglycérides et des taux de cholestérol des lipoprotéines de basse densité (cholestérol LDL)", durant le suivi, les participants ont également présenté une diminution des risques de maladies cardiovasculaires, sans compter la rémission obtenue pour certains.
"Incroyablement, 77 % de ceux qui adoptent une approche à faible teneur en glucides au cours de la première année de leur diabète de type 2 ont obtenu une rémission. Cela représente une ‘fenêtre d'opportunité’ vraiment importante pour une recherche plus approfondie", a déclaré le docteur David Unwin, auteur principal de l’étude, avant d’ajouter : "Les personnes atteintes d'un diabète de type 2 établi à long terme, qui peut être mal contrôlé, pourraient bénéficier d'une attention particulière pour ce qui concerne la réduction du sucre et des féculents".
Diabète de type 2 : dîner tôt pourrait prévenir la maladie
Pour rappel, au-delà de l'alimentation consommée, l'heure à laquelle on prend son repas aurait une grande incidence sur le diabète de type 2. En effet, une précédente étude publiée dans la revue Diabetes Care en mars 2022 a démontré que les niveaux de mélatonine dans le sang des personnes dînant tardivement étaient 3,5 fois plus élevésque les autres. Le moment du dîner tardif a également entraîné une baisse des niveaux d'insuline et une en conséquence, une augmentation de la glycémie.
Les chercheurs ont ainsi voulu comprendre les liens entre la glycémie et la production de mélatonine. Cette hormone est sécrétée naturellement par la glande pinéale au sein du cerveau afin de réguler le cycle jour/nuit. Les auteurs concluent que pour tous, il est conseillé de s'abstenir de manger pendant au moins deux heures avant l’heure du coucher. "Les informations sur le génotype de la variante du récepteur de la mélatonine peuvent également aider à développer des recommandations comportementales personnalisées", précise Richa Saxena, une des auteures de l'étude.
https://nutrition.bmj.com/content/early/2023/01/02/bmjnph-2022-000544
https://www.inserm.fr/dossier/diabete-type-2/
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