Les effets d’une infection virale se font parfois sentir longtemps après la guérison, comme le montrent les formes longues de Covid-19, dont souffriraient 15 à 20 % des patients français ayant contracté la maladie. A l’heure actuelle, les mécanismes de cette longévité sont encore peu documentés et donc mal compris.
Covid-19 : le statut immunitaire des hommes altéré
Pour remédier à ce manque de connaissances, des chercheurs de l’Université de Yale ont analysé les données de santé de 33 personnes ayant guéri d’une forme peu grave de la Covid-19, en moyenne 151 jours après leur diagnostic. En parallèle, ils ont observé 40 personnes aux profils similaires qui n’ont jamais contracté cette infection.
Les scientifiques ont ainsi découvert que les hommes qui avaient guéri d’une forme bénigne de la Covid-19 répondaient mieux aux vaccins contre d’autres pathologies que les femmes. En bref : le statut immunitaire des hommes ayant été infectés par le virus SARS-CoV-2 avait été altéré de manière à modifier leur réponse immunitaire à d'autres infections.
“C’était une surprise totale”, a réagi dans un communiqué le professeur d’immunologie et d’ingénierie biomédicale John S. Tsang, l’un des auteurs de l’étude. En effet, “en général, les femmes ont une meilleure réponse immunitairequand elles sont confrontées à des agents pathogènes et des vaccins”, développe le chercheur.
Covid-19 : les hommes ont plus de risques de mourir
Lors de la pandémie de Covid-19, la science a réalisé que les hommes avaient plus de risques de mourir après la contraction du virus que les femmes car leurs réponses inflammatoires sont plus sévères pendant la contamination. L’étude publiée dans Nature montre que même des formes bénignes de la maladie peuvent déclencher de plus fortes réponses immunitaires chez les hommes que chez les femmes, d’où des modifications plus prononcées du système immunitaire des hommes, même longtemps après la guérison.
“Le statut immunitaire d’une personne peut être affecté et modifié par une multitude d’expositions et de perturbations”, assure l’autrice principale de l’étude Rachel Sparks, membre du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, à Yale. D’après John S. Tsang, ces résultats pourraient aider les scientifiques à créer des vaccins plus efficaces contre diverses maladies, notamment en imitant la façon dont une forme bénigne de la Covid-19 altère le système immunitaire.
Covid : ces 2 symptômes révèlent une immunité forte
Pour rappel, le système immunitaire réagit de manière différente au coronavirus selon les personnes. Toutefois, selon une récente étude récente publiée le 14 décembre dernier dans PLoS ONE, certains symptômes courants du Covid-19 pourraient bien révéler votre niveau d’immunité. En effet, selon cette étude américaine, avoir perdu le goût ou l’odorat après une infection par le coronavirus est un signe d’immunité forte contre le virus. Les chercheurs ont constaté que les personnes confrontées à une perte de goût et de l’odorat après une infection au Covid-19 sont plus susceptibles de développer des taux élevés d'anticorps contre le virus. Dans le détail, on apprend que la probabilité de développer des anticorps contre le virus est 1,98 fois plus élevée chez les personnes qui ont signalé une altération de l'odorat, et 2,02 fois plus élevée chez celles dont le goût était altéré.
Forts de ce constat, les scientifiques assurent ainsi que "la perte de l'odorat et du goût pendant l'infection par le Covid-19 sont des facteurs prédictifs forts d'une réponse immunitaire forte". Les résultats de l'étude ont en effet bien démontré "qu'un dysfonctionnement chimiosensoriel subjectif, tel qu'un dysfonctionnement du goût ou de l'odorat auto-documenté, pouvait fortement prédire les réponses sérologiques au SRAS-CoV-2". Les chercheurs précisent que "les anticorps peuvent conférer une protection contre la réinfection par Covid-19 pendant au moins 6 mois", mais rappellent toutefois que "ces anticorps protecteurs ne garantissent pas l'immunité".
"Influenza vaccination reveals sex dimorphic imprints of prior mild COVID-19", une étude parue dans Nature le 4 janvier
https://www.nature.com/articles/s41586-022-05670-5
"Does COVID change the body's response to other threats? Depends on your sex, study finds", un communiqué de Yale
https://www.sciencedaily.com/releases/2023/01/230104115238.htm
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