Une grande première en France à l'heure de la pandémie. L’Hôpital Foch situé à Suresnes (92) a réalisé la première greffe pulmonaire sur un patient victime d'une forme grave de la Covid-19. L'intervention a eu lieu le 1er novembre dernier, nous annonce à l'instant même l'hôpital à travers un communiqué.
Si ce patient est loin d'être le premier a être victime d'un Covid aigüe, il restera le premier à avoir bénéficié d'une greffe. Il présentait une insuffisance respiratoire aigüe. Initialement pris en charge dans le service de réanimation du Pr Sébastien Préau au CHU de Lille, le patient avait développé "une forme gravissime de l’atteinte respiratoire responsable d’une destruction quasi complète de ses deux poumons", détaille l'Hôpital Foch.
À ce jour, cette transplantation est unique en France.
Au vu de l'état du patient, une transplantation pulmonaire était "nécessaire"
"Malgré une prise en charge optimale de plusieurs semaines dans son centre d’origine, l’état du patient n’a montré aucun signe d’amélioration, rendant ainsi une transplantation pulmonaire nécessaire", ajoute l'Hôpital Foch.
C'est pour cette raison que le malade a été transféré à l'Hôpital Foch. Cet établissement est réputé pour la transplantation pulmonaire depuis près de 32 ans. Si c'est la première fois que cette intervention a été réalisée dans le cadre d'une infection à la Covid, le nombre de transplantations pulmonaires réalisées chaque année à l'Hôpital Foch est en forte hausse.
"Le choix d’avoir recours à cette thérapeutique ultime et exceptionnelle n’est pas simple et est soumis aux résultats de nombreux examens complémentaires concordants. Ces derniers ont pour objectif de déceler les potentielles contre-indications qui provoqueraient l’échec de ce programme lourd", partage le Pr Édouard Sage responsable du programme de transplantation pulmonaire à l’Hôpital Foch.
"La récupération est parfois longue et difficile"
Si la greffe pulmonaire est une intervention longue et difficile, la transplantation du patient Covid s’est "parfaitement déroulée", selon les termes de l'Hôpital. Les suites immédiates de l’opération, quelques jours après la transplantation, seraient relativement optimistes.
"Il faut cependant rester prudent, car la récupération d’un patient transplanté pulmonaire est souvent longue et parfois difficile", rappelle le Pr Sage.
Aux États-Unis, cette prouesse médicale a déjà été réalisée. Le coronavirus avait détruit les poumons d'une femme d'une vingtaine d'années de façon "irréversible", avait annoncé en juin dernier l'hôpital Northwestern de Chicago. La jeune fille avait dû subir une double greffe des poumons. "Ses poumons ne montraient aucun signe de rétablissement, ils avaient même commencé à développer une fibrose terminale", a relaté Ankit Bharat, chef de la chirurgie thoracique de l'hôpital. Il s'agit de dommages irréparables des tissus pulmonaires.
Photo : une radiographie pulmonaire montrant une opacité accrue des deux poumons, signe d'une pneumonie, chez un patient atteint du SRAS
Licence : domaine public
LA PREMIERE GREFFE PULMONAIRE FRANCAISE SUR UN PATIENT COVID 19, Communiqué de presse, Hôpital Foch, 12 novembre 2020
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