Coronavirus : les risques de complication et de décès augmentent dès 50 ans !Istock

En France les visites dans les Ehpad sont suspendues depuis plusieurs semaines pour limiter la contamination des plus âgés. Les données épidémiologiques partagées par la Chine et l'Italie suggèrent en effet, que nos aînés, tout comme les personnes souffrant au préalable de comorbidité (diabète, BPCO...) sont nettement plus à risque de développer des complications liées au Covid 19 et d'en décéder.

Pourtant une nouvelle analyse menée sur 3 665 cas en Chine continentale par des chercheurs internationaux, et publiée dans The Lancet Infectious Disease s, vient de démontrer une augmentation du risque de décès chez des personnes nettement plus jeunes.

Les chercheurs ont d'abord concluent à une bonne nouvelle : un taux de mortalité des cas confirmés de COVID-19 autour de 1,38%, mais qui chute au global (en incluant les cas non confirmés) selon eux, à 0,66%, donc un taux finalement légèrement inférieur à certaines estimations, qui ne prenaient pas en compte les malades non diagnostiqués notamment.

Les scientifiques confirment également des taux de mortalité très variables selon les âges, épargnant ou presque les plus jeunes, car allant de 0,0016% de risque de décès chez les 0 à 9 ans à 7,8% pour les personnes de 80 ans et plus, comme on le savait déjà.

8,2 % plus de 50 ans contaminés par le Covid-19 nécessitent une hospitalisation

Mais en revanche, ils constatent des taux d'hospitalisation supérieurs à ceux évoqués au départ chez les populations moins âgées. Selon leur enquête, les 50-59 ans sont déjà très à risque et les 30-39 ne sont pas épargnés.

  • Chez les 10-19 ans : 0,04% des malades nécessitent une hospitalisation.
  • Chez les individus autour de la vingtaine, ce chiffre atteint 1,0%.
  • Chez les 30 à 39 ans, il augmente jusqu'à 3,4%.
  • Chez les 40-49 ans : le taux d'hospitalisation est de 4,3%.
  • Et chez les 50-59 ans : il double presque passant de 4,3% à 8,2% !
  • Enfin, on le savait, près d'une personne malade sur cinq de plus de 80 ans est susceptible de nécessiter une hospitalisation soit 18,4%.

"À 50 ans et plus (...) une plus grande proportion de cas sont susceptibles d'être mortels"

Les risques de complications graves sont donc élevés dès cinquante ans les cas mortels sont plus fréquents !

Les auteurs rappellent par ailleurs que 50 à 80% de la population mondiale pourrait être infectée par COVID-19. Le nombre de personnes nécessitant un traitement hospitalier est donc susceptible de submerger même les systèmes de santé les plus avancés du monde. "Nos estimations peuvent être appliquées à n'importe quel pays pour éclairer les décisions concernant les meilleures politiques de confinement pour COVID-19", explique le professeur Azra Ghani de l'Imperial College de Londres, au Royaume-Uni. "Il pourrait y avoir des cas périphériques qui retiennent beaucoup l'attention des médias, mais notre analyse montre très clairement qu'à 50 ans et plus, l'hospitalisation est beaucoup plus probable que chez les moins de 50 ans, et une plus grande proportion de cas sont susceptibles d'être mortels. "

Pour mener à bien leur étude, l'équipe de chercheurs internationaux s'est penchée sur 3 665 cas chinois afin d'estimer la proportion de cas susceptibles d'être suffisamment graves pour nécessiter une hospitalisation. Pour évaluer le temps moyen entre une personne présentant des symptômes et la mort, ils ont analysé 24 décès dans la province du Hubei. Le temps de récupération moyen a été estimé à l'aide des données de 2 010 cas internationaux, dont 169 personnes se sont rétablies. Les taux de mortalité des cas confirmés ont été estimés à l'aide de données sur 44 672 cas en Chine continentale. Pour estimer les taux de mortalité pertinents pour l'ensemble de la population, les données de 689 personnes rapatriées de Wuhan vers d'autres pays et de 3 711 personnes mises en quarantaine à bord du paquebot Diamond Princess ont été utilisées. Enfin pour leurs estimations, les chercheurs ont supposé que les personnes de tous âges sont également susceptibles d'être infectées, ce qui est cohérent avec les études antérieures sur les infections respiratoires.

Sources

https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1001558

https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001558

https://www.imperial.ac.uk/media/imperial-college/medicine/sph/ide/gida-fellowships/Imperial-College-COVID19-Global-Impact-26-03-2020v2.pdf

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