Les personnes ayant contracté la Covid-19 - y compris celles qui ont développé une forme bénigne de l'infection - ont un risque accru décès dans les six mois suivant le diagnostic, révèle une étude menée par des chercheurs de la Washington University School of Medicine à Saint-Louis (États-Unis), publiée dans la revue Nature.
Contrairement à ce que l'on pensait au début de la pandémie, les complications liées au coronavirus ne sont donc pas réservées aux cas graves. Cette même étude précise toutefois que plus le cas de Covid-19 est grave, plus le risque de problèmes de santé à long terme est élevé.
En outre, la plupart des décès imputables au coronavirus sont en fait le fruit des complications qu’il a entraînées - et non causés par le virus lui-même. Surinfection bactérienne, pneumonie, lésion hépatique, trouble cardiaque… On vous les liste dans ce diaporama.
La Covid-19 entraîne un risque d’insuffisance cardiaque
Parmi les complications les plus récemment observées, les lésions cardiaques soulèvent actuellement de nombreuses interrogations. Car si les effets respiratoires de la Covid-19 sont assez bien connus (pneumonie, syndrome de détresse respiratoire aiguë…), ses effets sur le cœur le sont moins.
Pourtant, des problèmes cardiovasculaires ont été observés chez des malades du coronavirus, dont certains ne présentaient aucune affection cardiaque sous-jacente. C’est ce que révèle une autre étude américaine, publiée dans la revue JAMA Cardiology.
Ce risque est possible même sans antécédent de maladie cardiovasculaire
“Il est probable que, même en l'absence de maladie cardiaque antérieure, le muscle cardiaque puisse être affecté par une maladie à coronavirus", souligne le Pr. Mohammad Madjid, de l’University of Texas Health Science Center et auteur principal de l’étude. Il précise néanmoins que “le risque est plus élevé chez les patients qui ont déjà une maladie cardiaque”.
Les recherches sur les précédentes épidémies de coronavirus et de grippe suggèrent que les infections virales peuvent provoquer des syndromes coronariens aigus, des arythmies et le développement ou l'aggravation d'une insuffisance cardiaque, indiquent les auteurs de l’étude.
Le risque est toutefois plus élevé en cas de comorbidité
Les auteurs de l'étude précisent que la Covid-19 "est associée à une charge inflammatoire élevée qui peut induire une inflammation vasculaire, une myocardite et des arythmies cardiaques".
En attendant qu'un traitement soit développé, ils recommandent de contrôler tous les facteurs de risque qui augmentent le risque de décès suite à une infection à SARS-CoV-2. À savoir : le sexe masculin, l'âge avancé et la présence de comorbidités, notamment l'hypertension, le diabète sucré, les maladies cardiovasculaires et les maladies cérébrovasculaires.
Des infections à l’oreille interne
Une étude parue dans le journal Nature Communications Medicine en octobre 2021 montre que les infections à l’oreille peuvent être une complication de la covid-19.
Des chercheurs qui ont suivi 10 patients COVID-19 présentant des symptômes auriculaires comme une perte auditive, un dysfonctionnement vestibulaire et des acouphènes, ont confirmé que le coronavirus pouvait atteindre les oreilles. Selon eux, le virus serait capable de pénétrer dans l'espace cérébral et infecter les nerfs crâniens, y compris celui qui se connecte à l'oreille interne. Le coronavirus pourrait aussi atteindre les cellules ciliées et les cellules de Schwann de l'oreille interne.
"Nos résultats suggèrent que l'infection de l'oreille interne peut être une cause importante de problèmes d'audition et d'équilibre associés à la COVID-19", ont-ils écrit.
Une insuffisance respiratoire aiguë
En cas d’insuffisance respiratoire aiguë, les poumons ne parviennent pas à pomper suffisamment d’oxygène dans le sang et/ou à évacuer correctement le dioxyde de carbone. L’appauvrissement en oxygène et la surcharge en CO2 peuvent affecter d’autres organes vitaux (cœur, cerveau) et entraîner le décès.
Une petite étude menée sur 68 Chinois décédés de COVID-19 a révélé que l'insuffisance respiratoire aiguë était la principale cause de décès.
Le syndrome de détresse respiratoire aiguë
“Le syndrome de détresse respiratoire aiguë est un type d’insuffisance respiratoire qui résulte de nombreuses anomalies différentes”, indique le manuel MSD. Celles-ci sont “responsables de l’accumulation de liquide dans les poumons et d’une réduction excessive de l’oxygène dans le sang”. Il s’agit d’une urgence médicale. Les personnes atteintes peuvent avoir besoin d’une aide mécanique pour respirer.
Au début de l'épidémie de Covid-19 en Chine, le syndrome de détresse respiratoire aiguë était l'une des complications les plus couramment observées.
Une pneumonie
Le premier signe de l’apparition du nouveau coronavirus a été un pic de cas de pneumonie. Cette infection respiratoire aiguë entraîne une inflammation des alvéoles des poumons. Normalement, ces derniers se remplissent d’air lorsqu’on respire. En cas de pneumonie, ils sont remplis de pus et de liquide, ce qui limite l’absorption d’oxygène et entraîne des douleurs.
Des scientifiques qui ont étudié des radiographies des poumons de patients Covid-19 ont constaté que leurs organes étaient remplis de liquide, de pus et de débris cellulaires.
Des lésions hépatiques aiguës
Ce sont les patients les plus sévèrement atteints par le Covid-19 qui sont le plus à risque de développer des lésions hépatiques. Les chercheurs ne savent pas encore si c’est le virus qui endommage le foie, ou si les lésions ont une autre cause. Les lésions hépatiques aiguës et l'insuffisance hépatique sont des complications potentiellement mortelles.
Des lésions cardiaques aiguës
Des études menées en Chine ont révélé que certains patients développaient des problèmes cardiaques, notamment des arythmies. Le même constat a été fait par des chercheurs américains, sur des personnes hospitalisées dans l'État de Washington.
Mais ils ignorent encore si c’est le virus lui-même qui affecte le cœur des malades, ou si les dommages ont été causés par d’autres facteurs, notamment parce que la maladie aurait causé un stress important sur l’ensemble de l’organisme.
Une étude américaine plus récente, publiée dans la revue Nature et portant sur 87 000 patients atteints de Covid-19 et 5 millions cas témoins, révèle que dans les six mois suivant l'infection, les anciens malades sont plus à risque de développer une maladie coronarienne aiguë, une insuffisance cardiaque, des palpitations cardiaques et une arythmie.
Une surinfection bactérienne
Une surinfection est une seconde infection qui s’ajoute à la première, sans lien direct avec celle-ci. Ainsi, une personne contaminée par le virus SARS-CoV-2 peut développer une autre maladie concomitante, notamment parce que son système immunitaire est affaibli.
Bien souvent, une bactérie est en cause (streptocoque, staphylocoque…). Une analyse de plusieurs études a montré que la surinfection était possible chez les patients atteints de Covid-19, mais peu courante. En outre, une surinfection bactérienne est aussi possible en cas de grippe, de rhume ou d’autres maladies.
Des lésions rénales aiguës
“La lésion rénale aiguë est une détérioration rapide (en quelques jours ou semaines) de la capacité des reins à filtrer les déchets métaboliques du sang”, indique le manuel MSD. L’insuffisance rénale peut entraîner une insuffisance cardiaque et des taux élevés de potassium dans le sang.
Les lésions rénales ne semblent pas être une complication courante du Covid-19, mais lorsqu’elles se produisent, il s’agit d’une urgence médicale. La pose d’une dialyse peut être nécessaire, jusqu’à ce que les reins du patient se remettent à fonctionner normalement. L’insuffisance rénale peut aussi aboutir à une maladie rénale chronique, qui devra être traitée sur le long terme.
Un choc septique
La septicémie est une réponse inflammatoire généralisée associée à une infection grave. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut déboucher sur un choc septique, soit une défaillance de plusieurs organes, souvent fatale.
Un choc septique a été observé chez certaines personnes atteintes de COVID-19 en Chine.
Une coagulation intravasculaire disséminée
La coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) est un trouble de la coagulation, qui se traduit par un excès de génération de thrombine et de fibrine dans la circulation. Des caillots anormaux se forment dans les vaisseaux sanguins, ce qui peut entraîner des saignements internes ou une défaillance d'organe.
Une étude chinoise a montré que la CIVD était courante chez les patients décédés de la Covid-19.
D'après l'étude américaine menée par la Washington University School of Medicine à Saint-Louis et publiée dans la revue Nature confirme que la survenue de caillots sanguins au niveau des jambes et des poumons est possible chez les anciens malades de la Covid-19, dans les six mois suivant l'infection.
Une rhabdomylose
La rhabdomylose se définit comme une destruction du muscle strié. Les muscles se décomposent et leurs tissus meurent. Si les reins ne parviennent pas à éliminer le sang rapidement, celui-ci peut les submerger, et provoquer la mort du patient.
Il s'agit d'une maladie extrêmement rare, mais que les chercheurs spécialisés dans le Covid-19 surveillent néanmoins.
Des problèmes respiratoires
Une toux persistante, un essoufflement et un faible taux d'oxygène dans le sang peuvent affecter les anciens malades de la Covid-19 pendant au moins six mois.
Des affections du système nerveux (anosmie, perte de mémoire, AVC...)
Des affections du système nerveux peuvent affecter les anciens malades de la Covid-19 pendant au moins six mois après le diagnostic. Notamment des maux de tête, des problèmes de mémoire, une perte du goût et de l'odorat... Voire un accident vasculaire cérébral.
Des troubles de la santé mentale
Parmi les troubles possibles observés chez les anciens patients de la Covid-19 à six mois, on peut lister l'anxiété, la dépression, les troubles du sommeil et la toxicomanie.
Un diabète et du cholestérol
Les anciens malades de la Covid-19 sont plus à risque de développer des troubles métaboliques comme le diabète, l'hypercholestérolémie et l'obésité.
Des problèmes gastro-intestinaux
Les anciens malades de la Covid-19 peuvent développer des troubles du système gastro-intestinal : constipation, diarrhée et reflux acide.
Des problèmes dermatologiques
Des éruptions cutanées et une perte de cheveux peuvent s'observer chez des personnes atteintes de Covid-19, jusqu'à six mois après l'infection.
Des troubles musculo-squelettiques
Des douleurs articulaires et une faiblesse musculaire peuvent s'observer chez des personnes atteintes de Covid-19, jusqu'à six mois après l'infection.
Des malaises ou une anémie
Une fatigue persistante, des malaises ou une anémie peuvent s'observer chez des personnes atteintes de Covid-19, jusqu'à six mois après l'infection.
Pour tout savoir sur le coronavirus, Fondation du souffle, 3 mars 2020.
Potential Effects of Coronaviruses on the Cardiovascular System, JAMA Cardiology, 27 mars 2020.
Pneumonie, OMS, 2 août 2019.
Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), Manuel MSD, mars 2018.
https://news.mit.edu/2021/sars-cov-2-inner-ear-1029
Lésion rénale aiguë (LRA), manuel MSD, juillet 2018.
Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), manuel MSD, juillet 2018.
https://source.wustl.edu/2021/04/among-covid-19-survivors-an-increased-risk-of-death-serious-illness/
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