Comment reconnaître une toux asthmatique ?Image d'illustration Istock
Sommaire

Partager :

L’asthme est une maladie chronique fréquente qui touche plus de 4 millions de personnes en France. Jeunes enfants, enfants ou adultes. Environ 5 % d’entre elles souffrent de crises sévères pouvant engager le pronostic vital. C'est 900 décès par an dans l’Hexagone. Au cours de la vie, on estime que 10 à 12 % de la population est confrontée à cette pathologie. Les symptômes principaux sont des difficultés à respirer, notamment à l’effort. Cette gêne respiratoire est souvent accompagnée d’une toux sèche. Parfois, la toux chronique est le seul symptôme de la maladie : on parle alors de toux asthmatique.

Respiration sifflante

"Il est aujourd’hui établi qu’il n’existe pas "un" mais "des" asthmes : ces différentes formes de la maladie (on parle de phénotype) correspondent à des caractéristiques cliniques, biologiques et fonctionnelles différentes, dont les causes pourraient également être variées", précise l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Asthme symptôme

Les symptômes de cette maladie peuvent donc varier d’une personne à l’autre. Les plus courants sont une respiration sifflante lors de l’expiration et parfois lors de l’inspiration, un essoufflement ou des difficultés respiratoires, parfois même au repos, un picotement dans la gorge, ainsi qu’une sensation d'oppression thoracique, rendant difficile la respiration profonde.

Les caractéristiques de la toux asthmatique

La toux est un symptôme présent chez tous les patients asthmatiques. La toux asthmatique se reconnaît par ses particularités : elle est sèche, sans expectorations, et survient souvent sous forme de quintes (on parle de toux quinteuse). Elle apparaît généralement la nuit, après un effort physique, dans un environnement froid ou en présence de substances allergènes ou irritantes (en cas d’asthme allergique).

Crise d'asthme

Cette toux se déclenche à la suite de plusieurs mécanismes. L’asthme créer une obstruction bronchique en raison d’une inflammation des bronches. "Elle est liée à l’activité anormale de différentes cellules de l’immunité au niveau du tissu bronchique. Lorsqu’elles sont agressées par une substance chimique ou microbiologique, les cellules de la paroi des bronches déclenchent une réaction de défense impliquant plusieurs molécules pro-inflammatoires. Ces molécules vont entraîner différentes cascades réactionnelles locales", explique l'Inserm dans un communiqué. Résultat : les muscles se contractent, il y a un gonflement des parois, la production de mucus augmente et le passage de l’air dans les poumons devient plus difficile. La respiration devient alors sifflante et des épisodes de toux apparaissent.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés au fil des années de recherche. Concernant l’asthme allergique, les aéroallergènes les plus courants responsables des crises sont les pollens, les poils de chat et les acariens, présents notamment dans la literie, les tapis et les tissus. On les appelle communément poussières de maison.

On peut également retrouver les allergènes alimentaires, la fumée de cigarette, la pollution atmosphérique, et les produits chimiques.

D'autres facteurs de risque sont peu connus, mais peuvent jouer un rôle dans le déclenchement d'une toux asthmatique : le stress, les émotions fortes, certains médicaments anti-inflammatoires ou bêtabloquants, le taux d'humidité, ou encore l’exercice physique.

Asthme allergique symptômes

L’augmentation des allergies et de l’asthme dans les sociétés occidentales, où le niveau de propreté domestique est élevé, a conduit à formuler l’hypothèse de l’hygiène comme facteur de risque. Selon certains scientifiques, une faible exposition aux microbes durant les premiers mois de la vie favoriserait les maladies allergiques et, par conséquent, l’asthme. Des études sur des souris nées et élevées dans un environnement complètement stérile ont démontré une réaction allergique bien plus forte que chez un groupe témoin élevé dans un environnement non stérile.

D’autres facteurs de risque existent, tels que :

  • la génétique,

  • la prématurité et le faible poids de naissance,

  • les antécédents familiaux de personne asthmatique,

  • l’existence d’une maladie allergique,

  • l’exposition hormonale,

  • les infections respiratoires survenues durant la petite enfance (notamment les bronchiolites), qui favorisent la survenue de bronchites sifflantes constituant elles-mêmes un facteur de risque d’asthme.

Le diagnostic

Le diagnostic s'effectue à partir d'examens respiratoires réaliser par le médecin. "Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) permettent de mesurer les volumes d’air inspirés et expirés en soufflant dans un tube. Le "test de provocation bronchique" permet quant à lui d’évaluer le degré de réactivité des bronches après inhalation de substances connues pour provoquer la contraction des muscles lisses et qui font réagir les bronches", explique l'Inserm dans un communiqué.

Crise d'asthme sévère ou non, l es traitements

L’asthme est une pathologie chronique dont on ne guérit pas. Il existe cependant des traitements permettant de soulager les patients et d’améliorer leur qualité de vie. Le plus courant consiste à utiliser un inhalateur, qui diffuse le médicament directement dans les poumons.

Il existe deux types de médicaments :

  • l'inhalation de bronchodilatateurs, qui ouvrent les voies aériennes et soulagent les symptômes,

  • l'inhalation d'anti-inflammatoires, qui réduisent l’inflammation dans les voies respiratoires, améliorent les symptômes de l’asthme et diminuent le risque de crises graves et de décès.

En dehors des crises, l’asthme reste souvent actif au niveau des bronches. Chez une personne asthmatique qui ne prend pas de traitement, l’inflammation des bronches persiste à des degrés divers. Cette inflammation explique la sensibilité accrue des bronches aux irritants.

Surveillance de l’asthme à domicile

Il existe des test respiratoires que certaines personnes asthmatiques utilisent. Le plus connu : le débitmètre de pointe portatif ou Peak-flow. Ce dispositif permet de mesurer leur respiration et déterminer à quel moment intervenir avant l’arrivée d’une crise d’asthme sévère. Une personne fréquemment sujette à ce type de crise doit savoir comment obtenir rapidement de l’aide.