Cancers : les régions les plus touchées
Sommaire

Cancer du sein : Ile-de-France, Normandie, Pays-de-Loire

Cancer du sein : Ile-de-France, Normandie, Pays-de-Loire

Le cancer du sein est à la fois le cancer le plus fréquent chez la femme et à l'origine du plus grand nombre de décès. On recense le plus de cas dans le Nord-ouest de la France, mais en 2000, la Corse et le Languedoc-Roussillon étaient parmi les régions comptant le plus de cas de décès prématurés (avant 65 ans).

Les régions les plus touchées : Nord-Pas de Calais, Picardie, Ile-de-France, Haute-Normandie, Pays-de-Loire.

Les régions les moins touchées : Bretagne, Midi-Pyrénées, Limousin, Auvergne, Alsace, Franche-Comté, Rhône-Alpes, PACA, Poitou-Charentes

Hypothèses : Les facteurs de risque du cancer du sein sont variés. Aujourd’hui, les femmes font moins d’enfants, les font plus tard, les allaitent moins... Tous ces facteurs augmentent les risques de cancer du sein. Cela pourrait expliquer que l’on observe beaucoup de cas en Ile-de-France par exemple, où les femmes travaillent plus et ont généralement des enfants plus tard. L'hygiène de vie joue beaucoup et on sait que dans le Sud de la France le régime méditerranéen joue un rôle protecteur. Cependant, pour ce qui est des décès prématurés, les risques peuvent être diminués par un dépistage régulier. Encore faut-il avoir un accès aux soins et être sensibilisé à la question !

Une grossesse ou une ménopause tardive, des premières règles précoces, ou des dérèglements hormonaux sont parmi les facteurs de risques identifiés pour le cancer du sein. Mais l’alimentation, l’environnement et l’hygiène de vie sont aussi des facteurs à risque du cancer.

Dépistage : Plus d’une femme sur 10 souffrira d’un cancer du sein au cours de sa vie. Le cancer du sein est parmi ceux qui font l’objet d’un dépistage organisé à l’échelle nationale. C’est un cancer dont on guérit facilement, à condition de le prendre en charge assez rapidement. Le dépistage par mammographie doit être fait dès l’âge de 50 ans.

Attention : les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration : ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES CANCERS DU SEIN DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Cancer de la prostate : Bourgogne, Nord, Centre...

Cancer de la prostate : Bourgogne, Nord, Centre...

Le cancer de la prostate est le premier cancer masculin. Les régions françaises comptant le plus de cas de cancer de la prostate sont celles du Nord-Ouest et du Centre.

Les régions les plus touchées : Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas de Calais, Picardie, Champagne, Limousin, Auvergne, Pays-de-Loire, Bourgogne, Centre

Les régions les moins touchées : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Franche-Comté, Midi-Pyrénées, PACA, Corse, Aquitaine

Hypothèses : Culturellement, dans le Nord de la France, l’alimentation est généralement plus riche en graisses et en viandes et la consommation d’alcool tend à être plus élevée que dans le Sud. Ce phénomène pourrait être un élément de réponse à cette différence.

Une alimentation trop riche en viandes rouges, trop calorique, une hygiène de vie sédentaire, un surpoids... Autant de facteurs augmentant les risques d’un cancer de la prostate. A ces facteurs s’ajoute le paramètre héréditaire. Autant de raisons de faire le dépistage !

Dépistage : Le cancer de la prostate fait aujourd’hui l’objet d’un débat quant au dépistage à mettre en place. Un dépistage organisé à l’échelle nationale n’est pas encore à l’ordre du jour, mais le dépistage individuel est conseillé. Pris en charge à temps, le cancer de la prostate est traité efficacement. Le dépistage consiste en un test du taux de PSA (prostatic specific antigen) et à un toucher rectal. Cette dernière opération justifie souvent la réticence de certains hommes à se faire dépister... Or le dépistage doit être fait régulièrement dès l’âge de 50 ans, ou dès l’âge de 40 ans en cas d’antécédents familiaux.

Attention : les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration :ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES CANCERS DE LA PROSTATE DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Cancer colorectal : Pays-de-Loire, Limousin, Auvergne...

Cancer colorectal : Pays-de-Loire, Limousin, Auvergne...

Le cancer du colon et du rectum est répandu dans toute la France, mais on relève une incidence particulière dans certaines régions, notamment à l'extrême Nord et sur un axe Est-Ouest.

Les régions les plus touchées : Nord-Pas de Calais, Pays-de-Loire, Poitou-Charentes, Limousin, Auvergne, Bourgogne, Champagne, Lorraine, Alsace.

Les régions les moins touchées : Languedoc-Roussillon, PACA, Corse, Ile-de-France.

Hypothèses : L'alimentation et la consommation excessive d’alcool ont été identifiées comme deux facteurs importants du cancer du colon rectum. Hypothétiquement, l'alimentation habituellement plus calorique et moins riche en fruits et légumes dans les régions du Nord de la France peut avoir un rôle dans ces différences régionales. Il ne faut cependant pas négliger les facteurs démographiques, comme une population ouvrière plus importante dans le Nord que dans le Sud, identifiée comme étant plus sensible.

Le cancer du colon et du rectum est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme après la prostate et les poumons, et le deuxième chez la femme après celui du sein (FNORS). Dans ce type de cancer, la nutrition joue un rôle extrêmement important. Une alimentation riche en fruits et légumes, doublée d’une activité physique régulière, réduisent les risques.
Au contraire, une alimentation peu variée, trop riche en calories, et une sédentarité excessive les augmentent, au même titre qu’une consommation excessive de tabac et d’alcool.

Importance du dépistage : La plupart des cas surviennent après 50 ans, le cancer du côlon peut être dépisté est facilement prévenu. Dans 80% des cas, une tumeur bénigne précède le cancer de plusieurs années ! Il est donc primordial de se faire dépister dès 50 ans, et ce tous les deux ans !

Attention : les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Aussi, les hommes et les femmes ne sont pas touchés de la même manière : pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration : ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES CANCERS COLORECTAL CHEZ L'HOMME DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Cancers digestifs : Bretagne, Nord...

Cancers digestifs : Bretagne, Nord...

Les cancers digestifs (VADS ou voies aérodigestives supérieures, et œsophage) sont parmi les plus mortels chez l’homme. Ils sont plus fréquents au Nord-Ouest de la France.

Les régions les plus touchées : Bretagne, Nord-Pas de Calais, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie, Champagne

Les régions les moins touchées : Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA

Hypothèses : Comme pour le cancer du poumon, les cas de cancers des VADS et de l’oesophage touchent souvent les populations socialement plus sensibles, comme les populations ouvrières. Bénéficiant de revenus moins élèvés, avec un accès aux soins limité, ces populations sont plus exposées et parfois plus enclines aux addictions que sont l’alcool et le tabac.

Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool sont les deux principales causes identifiées dans ces types de cancer. C’est aussi pourquoi les cas sont plus fréquents chez l’homme, bien qu’ils tendent à augmenter ces dernières années chez les femmes, de plus en plus victimes de ces addictions.

Les cancers dits des VADS comprennent les cancers des lèvres, de la cavité buccale et du larynx.

Souvent très graves, ils se propagent rapidement et ont un mauvais pronostic : beaucoup succombent en à peine 5 ans (35% pour les cancers des VADS, 52% pour ceux du larynx d'après laFNORS.)

Attention : les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Aussi, les hommes et les femmes ne sont pas touchés de la même manière : pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration :ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES CANCERS DE L'OESOPHAGE CHEZ L'HOMME DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Cancer de l’utérus : Haute-Normandie, Picardie, Bourgogne...

Cancer de l’utérus : Haute-Normandie, Picardie, Bourgogne...

Les cancers du corps et du col de l’utérus sont la sixième cause de décès par cancer chez la femme. C’est dans le Nord-Est de la France que l’on trouve le plus de cas.

Les régions les plus touchées par le cancer du col de l’utérus : Nord-Pas de Calais, Haute-Normandie, Picardie, Champagne, Bourgogne.

Les régions les moins touchées par le cancer du col de l’utérus : Midi-Pyrénées, Pays-de-Loire, Auvergne, Rhône-Alpes, Franche-Comté, Basse-Normandie

Les régions les plus touchées par le cancer du corps de l’utérus : Nord-Pas de Calais, Haute-Normandie, Picardie, Champagne, Lorraine, Alsace, Bourgogne, Centre, Limousin

Les régions les moins touchées cancer du corps de l’utérus : Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Bretagne, Pays-de-Loire, Aquitaine, Corse

Hypothèses : Il faut éviter de tirer des conclusions trop hâtives sur des sujets aussi délicats. On sait cependant que c’est souvent dans les populations les plus pauvres et les moins éduquées que les jeunes sont moins sensibilisés aux problématiques de protection lors des rapports sexuels. Cela vaut pour le papillomavirus et donc pour le cancer du col de l’utérus.

Aussi, pour les cancers du col et du corps de l’utérus, le dépistage peut être salvateur. Mais là encore, le problème de l’accès aux soins se pose. Une visite annuelle chez la gynécologue n’est pas toujours ni un automatisme, ni une priorité chez une jeune fille ou une femme venant d’un milieu social défavorisé.

Repère santé :

Le cancer du corps de l’utérus : Il touche les femmes à partir de 40 ans et est principalement causé par des troubles hormonaux, le plus souvent imputables à des problèmes de surpoids ou à une ménopause précoce.

Le cancer du col de l’utérus : Il touche les femmes jeunes, entre 20 et 50 ans. C’est une maladie sexuellement transmissible, le papillomavirus, qui est l’origine majeure du cancer du col de l’utérus.

Dépistage du cancer du col de l’utérus : Les cancers du col de l’utérus peuvent être détectés par un test que l’on appelle le 'frottis' réalisé généralement par un gynécologue. Le dépistage est d’autant plus important que plus tôt la pathologie est prise en charge, meilleure en est le pronostic. Il est donc recommandé de faire un dépistage par frottis tous les deux ans entre 25 et 50 ans.

Attention : les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration :ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES CANCERS DU COL DE L'UTERUS DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Mélanome : le Nord-Ouest plus touché que le Sud !

Mélanome : le Nord-Ouest plus touché que le Sud !

Contrairement à ce que l’on pense ce ne sont pas les populations des régions les plus ensoleillées qui ont le plus de risque de cancer de la peau ! Au contraire.

Les régions les plus touchées : Bretagne, Basse-Normandie, Pays-de-Loire, Aquitaine, Limousin, Auvergne, Alsace, Corse

Les régions les moins touchées : Nord-Pas de Calais, Midi-Pyrénées, Centre.

Hypothèses : Les peaux claires sont plus sensibles et bien que les gens soient bien informés sur les risques du soleil, ils ne changent pas vraiment leur comportement... Difficile de convaincre quelqu’un qui vit dans une région peu ensoleillée de se protéger quand il part en vacances ! Le dépistage n'en est que plus important !

La principale cause du mélanome est l’exposition excessive au soleil, notamment aux ultraviolets. Les risques sont d’autant plus grands que la peau est claire, qu’elle présente un nombre important de grains de beauté ou de taches de rousseur, et que l’exposition est précoce. De trop nombreux coups de soleil avant l’âge de 15 ans augmentent le risque de mélanome.

En Bretagne par exemple, les gens qui travaillent au jardin ou en mer n'imaginent pas qu'ils doivent se protéger alors que lorsque l'on a l'habitude de se fait bronzer on a plus facilement le réflexe de se protéger comme l'explique le Docteur Brigitte Blond.

Dépistage : Tous les dermatologues vous le diront, une visite annuelle ne demande pas beaucoup d’effort, et évite bien des malheurs. Consulter régulièrement un dermatologue permet de repérer tout grain de beauté à risque de devenir malin et ainsi d’agir immédiatement.

On observe d’ailleurs une mortalité par cancer de la peau plus importante chez l’homme que chez la femme, alors que les cas de mélanomes sont plus fréquents chez la femme. Le phénomène s’explique aisément par une vigilance plus importante de la part des femmes.

Attention : Les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Aussi, les hommes et les femmes ne sont pas touchés de la même manière : pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration :ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES MELANOMES DE LA PEAU DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Cancer du poumon : Picardie, Nord-Pas de Calais, Lorraine...

Cancer du poumon : Picardie, Nord-Pas de Calais, Lorraine...

On trouve le plus de cas de cancers des bronches, de la trachée et du poumon dans le Nord-Est de la France.

Les régions les plus touchées : Nord-Pas de Calais, Haute-Normandie, Picardie, Lorraine, Franche-Comté

Les régions les moins touchées : Limousin, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes

Les hypothèses : Historiquement, les régions du Nord-Est de la France étaient les régions les plus industrialisées. C‘est donc dans ces régions que se concentraient le plus de populations ouvrières, exposées à des substances potentiellement cancérigènes. A ce phénomène se sont ajoutées les délocalisations massives de ces 20 dernières années, qui ont fait de ces régions des zones au fort taux de chômage. On sait aujourd’hui que l’inactivité accroît les problèmes d’addiction comme le tabagisme ou la consommation excessive d’alcool. Addictions responsables de nombreux cancers...

Le cancer du poumon est le plus fréquent des cancers masculins après celui de la prostate. Certaines études révèlent que le tabagisme serait à l’origine de 80 à 90% des cas de cancers du système respiratoire. Ces dernières années, on observe des cas de cancer du poumon de plus en plus fréquents chez la femme, phénomène que l’on impute principalement au fait que les femmes soient victimes du tabagisme de façon exponentielle.

Parmi les facteurs de risque des cancers du poumon, les expositions professionnelles sont également identifiées, notamment chez les travailleurs exposés à certains produits comme l’amiante ou les hydrocarbures. Non moins de 7 des 13 principales substances cancérigènes identifiées auxquelles on peut être exposé professionnellement sont associées au cancer du poumon (Cancer, toutes vos questions, toutes les réponses, Marabout 2008).

Attention : les hypothèses avancées ne sont que des pistes de réflexion. Elles ne sont en aucun cas exhaustives et sont aujourd’hui à l’étude. Aussi, les hommes et les femmes ne sont pas touchés de la même manière : pour voir les répartitions en détails reportez-vous aux ratios standardisés fournis par l’INVS.

Illustration :ESTIMATION REGIONALE DE L'INCIDENCE DES CANCERS DU POUMON CHEZ LES HOMMES DE 1980 A 2005 - Carte des Ratios Standardisés d'Incidence (SIR) régionaux en 2005

Davantage de cancers sur les côtes et aux embouchures de fleuves

Davantage de cancers sur les côtes et aux embouchures de fleuves

Dans les régions plus reculées de la France, où l’urbanisation est moins importante, on observe que le taux de mortalité due au cancer ne diminue pas comme dans les autres régions françaises.

Ce phénomène peut s’expliquer de plusieurs façons. En premier lieu, le vieillissement de la population est plus important dans ces régions, ce qui peut en partie justifier le taux de mortalité. Aussi, les populations habitant dans des régions reculées ont un accès aux soins médicaux restreint. Souvent, ils ne sont pas diagnostiqués suffisamment tôt et ne sont pas bien sensibilisés aux problématiques du cancer.

D’autre part, plusieurs études ont démontré que les pesticides que l’on trouve dans notre alimentation augmentent les risques de cancer, en particulier chez les agriculteurs les utilisant.

En outre, au sein d’une même région, on observe souvent que les cas de cancer sont plus nombreux aux embouchures des fleuves. Ce phénomène, qui peut paraître tiré par les cheveux, s’explique pourtant très facilement : c’est aux embouchures que l’on trouve la plus forte concentration de produits chimiques, amassés tout au long du fleuve. C’est aussi aux embouchures que se localisent le plus d’industries, donc plus de pollution, et surtout une forte population ouvrière, plus sensible et plus exposée.

Est de la France : les répercussions de Tchernobyl

Est de la France : les répercussions de Tchernobyl

Si le voile n’est encore aujourd’hui qu’à moitié levé à propos des conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl sur la santé publique française, on sait déjà que les retombées nucléaires ont été en partie responsables des cas de cancer de la thyroïde qui ont suivi la catastrophe.

Les cancers de la thyroïde en France sont rares (moins de 2%) en comparaison avec les autres types de cancer, mais ils sont en constante augmentation depuis la catastrophe ukrainienne. Les femmes sont particulièrement touchées : en 2005, elles représentaient 75% des nouveaux cas de cancer de la thyroïde d’après la Ligue nationale contre le cancer.

Il aura pourtant fallu près de vingt ans pour que les autorités admettent que non seulement le nuage ne s’était pas arrêté aux frontières mais qu’il y avait bel et bien eu des retombées radioactives, l’Est de la France et la Corse étant en première ligne.

Aujourd’hui encore, il reste difficile de déterminer quelle part de cancers est imputable à cette catastrophe et de savoir combien de régions sont concernées et combien de personnes en ont directement souffert. On sait que les régions les plus touchées en termes de radiations sont celles de l’Est de la France. Mais on dénombre aussi de nombreux cas de cancers de la thyroïde dans des régions comme la Bretagne, où les retombées ont été fixées au sol par les précipitations.

Plus de cancers au Nord qu'au Sud, mais pourquoi ?

Tous types de cancers confondus, on remarque un important clivage entre le Nord et le Sud de la France. D’une façon générale, on constate que les cas de cancers sont plus nombreux dans le Nord de la France et que la mortalité par cancer y est souvent plus importante. Et le Sud de la France semble plus épargné.

L’aspect démographique doit être pris en compte. En effet, une grande partie des populations les plus sensibles au cancer, c'est-à-dire les populations plus défavorisées, moins éduquées, ouvrières ou sans emploi, se trouve dans le Nord et dans le centre de la France.

De plus, des théories plus récentes attestent l’importance de l'alimentation. En effet, les fruits et légumes, plus consommés dans le sud de la France, riches en anti-oxydants, ont un effet protecteur contre le cancer. De fait, une alimentation trop riche en graisses et en protéines, comme elle est plus courante dans le Nord, a l’effet inverse. Il en va de même pour la consommation d’alcool et de tabac.

Une autre hypothèse encore à l’étude soupçonne la Vitamine D, synthétisée par exposition au soleil, d’avoir un effet protecteur contre le cancer. Si cette théorie est démontrée, elle pourrait également participer à l’explication du clivage Nord-Sud.

Cancers : les femmes ont un meilleur taux de survie

Le taux de cancers ne diffère pas uniquement en termes géographiques. Les différences sont aussi très marquées entre les hommes et les femmes.

Comme l’explique la Ligue contre le cancer, “parmi les 35 localisations communes aux deux sexes, 28 ont une survie plus élevée chez la femme”. D’après la Ligue, cette différence s’explique notamment par l’alcoolisme et le tabagisme, beaucoup plus importants chez la population masculine qui accuse ainsi des cancers plus graves. Aussi, de manière générale, les populations féminines tendent à avoir une meilleure alimentation et sont en moyenne moins exposées à des activités professionnelles à risque.

Cependant, ces écarts se réduisent de jour en jour : le nombre de femmes victimes du tabagisme et sujettes à une consommation excessive d’alcool augmente.

La Ligue indique également que la survie varie selon l’âge du patient diagnostiqué. Les pronostics sont souvent plus mauvais pour les personnes âgées de par leur fragilité.

L’importance de l’accès aux soins

Si les disparités régionales sont indéniables au vu des données délivrées par les différentes institutions (INCa, FNORS, INVS et La Ligue contre le cancer), elles restent encore délicates à expliquer.

Il est important de s’intéresser aux populations et de ne pas s’arrêter aux facteurs géographiques. D’après lui, si ces taux de cancers s’expriment sur une carte, ils doivent s’expliquer en observant les différentes populations. Le niveau de vie, l’éducation, l’âge et l’accès aux soins sont des facteurs primordiaux.

La chance de la France est qu’elle offre des traitements de qualité accessibles à tous “grâce à des équipes spécialisées de haut niveau, à des moyens techniques conséquents, à un échange de connaissances internationales” (Cancer, toutes vos questions, toutes les réponses, Marabout, 2008).

Mais là où le bât blesse c’est en termes d’accès aux soins. Dans certaines régions, les médecins et les structures hospitalières sont de moins en moins nombreux. Cette désertion régionale médicale “peut provoquer des défaillances dans le diagnostic et la prise en charge précoce de la maladie”, comme on peut le lire dans le livre Cancer toutes vos questions toutes les réponses (Marabout, 2008). De plus, le dépistage est encore difficile à mettre en place dans certains milieux défavorisés.

Ces problématiques sont au cœur du Plan cancer 2009 - 2013 qui vise notamment à déterminer les causes environnementales et comportementales des différents cancers.

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