Pourquoi les fringales augmentent avant les règlesAdobe Stock
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La plupart du temps, vous arrivez à embrasser une alimentation équilibrée et ne vous autorisez que rarement quelques petits écarts. A l’approche de vos règles, en revanche, cette discipline part à vau-l’eau. Votre bonne volonté s’étiole face à l’irrésistible envie de manger du sucré. Bonbons, biscuits, barres chocolatées…

Votre compteur de calories décolle au même rythme que votre culpabilité. Ne vous blâmez pas, vous êtes loin d’être la seule à vous laisser tenter par des lichouseries.

D’après une nouvelle étude allemande, parue dans la revue Nature Metabolism, un changement dans le cerveau des femmes en période pré-menstruelle serait à l’origine de cet appétit accru, à risque de fringales.

Une sensibilité accrue du cerveau à l’insuline

Les chercheurs ont découvert qu’une sensibilité accrue à l’insuline pendant les menstruations pourrait déclencher ce penchant pour les douceurs sucrées. "Le cerveau contribue aux changements métaboliques et modifie probablement le comportement alimentaire au cours du cycle menstruel", a déclaré Martin Heni, professeur d'endocrinologie à l'hôpital universitaire d'Ulm (Allemagne) et coauteur principal de l'étude.

Pour rappel, l’insuline est une hormone sécrétée par le pancréas et qui est chargée de réguler la concentration de glucose dans le sang (glycémie).

Des variations au gré du cycle menstruel

Les chercheurs allemands avancent que la sensibilité du cerveau à l’insuline connaît des variations selon les phases du cycle menstruel. Ces travaux, qui se fondent sur un petit essai clinique randomisé de 11 femmes, ne sont pas les premiers à s’intéresser à la sensibilité cérébrale à cette hormone.

De précédentes études ont démontré que l’insuline, en affectant des neurones spécialisés du cerveau, exerce une influence sur les comportements alimentaires ainsi que sur le métabolisme du corps (l’ensemble des transformations chimiques et biologiques qui se produisent dans l’organisme). En clair, les fluctuations hormonales qui se manifestent avant les règles rendraient les femmes plus sujettes aux fringales.

L’activité de l’insuline cérébrale mesurée aux différentes phases du cycle menstruel

Afin d’observer les modulations de la sensibilité cérébrale de l’insuline pendant les différentes phases du cycle menstruel, l’équipe de Martin Heini ont recruté 11 femmes à qui ils ont fait passer quatre clamps hyperinsulinémiques-euglycémiques. Ces procédures permettent de mesurer la sensibilité à l’insuline.

Ils ont ainsi pu évaluer l’influence de l’insuline sur le cerveau pendant la phase folliculaire (avant la libération de l’ovule, c’est-à-dire du premier jour du cycle à l'ovulation) et la phase lutéale (après la libération de l’ovule, c’est-à-dire de la post-ovulation au dernier jour du cycle). L'activité insulinique cérébrale a été mesurée par administration intranasale d'insuline pour être ensuite comparée à un spray placebo sans insuline.

Une sensibilité accrue en phase pré-menstruelle

Les résultats ont permis de mettre en discerner une sensibilité accrue de l’insuline du cerveau pendant la phase folliculaire du cycle menstruel, avant la libération de l’ovule. Une tendance qui n’a en revanche pas été observée pendant la phase lutéale (après la libération de l’ovule).

Une sensibilité à l’insuline élevée dans l’hypothalamus

En parallèle, des examens IRM fonctionnels impliquant quinze autres femmes ont été réalisés dans l’objectif d’évaluer la sensibilité à l’insuline dans l’hypothalamus, une région spécifique du cerveau qui coordonne la prise alimentaire. Là aussi, les chercheurs sont parvenus aux mêmes conclusions : la sensibilité cérébrale à l’insuline était plus importante lors de la phase folliculaire mais pas pendant la phase lutéale.

Un impact "plausible" sur l’appétit

Selon les chercheurs, ces résultats confirment que la sensibilité du cerveau à l’insuline est plus élevée pendant la phase folliculaire du cycle menstruel. Et la résistance à l'insuline du cerveau pourrait contribuer à la résistance à l'insuline de l'ensemble du corps pendant la phase lutéale.

Cette sensibilité de l’hypothalamus à l'insuline pourrait jouer sur les comportements alimentaires, supputent les chercheurs : "il est plausible que la modification des projections hypothalamiques vers les circuits motivationnels puisse contribuer à expliquer les changements associés à la régulation du poids corporel, à l'appétit et à l'envie de manger, (...) souvent signalés pendant la phase prémenstruelle (c'est-à-dire à la fin de la période lutéale), lorsque la sensibilité centrale à l'insuline est plus faible".

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