Nul n’ignore que l’exposition aux rayons du soleil est néfaste pour la peau et la santé. Le Centre international de recherche sur le cancer (le Circ), une agence de l’Organisation mondiale de la santé, classe les rayonnements ultraviolets (UV) émis par le soleil dans la catégorie des cancérogènes certains. Chaque année, des campagnes de prévention sur les risques d’exposition au soleil sans protection sont diffusées sous divers formats par les pouvoirs publics.
Exposition aux UV : quelle différence entre rayonnements solaires et artificiels ?
Afin de parfaire son bronzage, on pourrait être tenté de se tourner vers des séances en cabines. "La composition des UV artificiels est différente de celle du soleil, explique pour The Conversation Olivier Merckel, chef de l'unité Evaluation des risques liés aux agents physiques. Les rayonnements ultraviolets contenus dans la lumière naturelle sont ainsi répartis en trois "bandes", en fonction de leurs longueurs d’onde, des moins aux plus énergétiques : UVA, UVB et UVC. Les cabines de bronzage, en France, émettent principalement des UVA (qui pénètrent plus profondément notre peau, qui de ce fait s’affine et vieillit plus vite), le taux d’UVB étant limité par la réglementation."
Toutefois, cette exposition artificielle aux UVA n’est pas sans risque, en particulier pour les plus jeunes. Un document de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) rapporte que les personnes s’étant rendu au moins une fois dans leur vie dans une cabine auto-bronzante avant l’âge de 35 ans présentent 59% plus de risques de développer un mélanome cutané (le cancer de la peau le plus grave). Il s’agit de l’une des premières causes de mortalité chez les moins de 35 ans.
Par ailleurs, de nombreuses études montrent que l’exposition aux UV artificiels peut entraîner une addiction au bronzage.
Plusieurs idées reçues circulent sur le bronzage artificiel en cabines, minimisant son impact sur la santé et lui prêtant même des vertus non prouvées par la science. Le point en images sur ces fausses affirmations.
Le bronzage artificiel prépare la peau au soleil et protège des coups de soleil
Les UV artificiels ne font que colorer la peau, sans déclencher le mécanisme d’épaississement associé à des expositions progressives au soleil. Ce type de pigmentation de la peau ne constitue donc pas une protection efficace contre les expositions ultérieures au soleil et peut même offre un faux sentiment de sécurité face au rayonnement solaires naturels.
Le bronzage artificiel peut être utilisé pour lutter contre la dépression saisonnière
Les bienfaits du soleil sur le moral et son rôle positif pour la prise en charge de la dépression saisonnière relèvent exclusivement de la lumière naturelle (luminothérapie). Le bronzage artificiel ne permet donc pas de lutter contre la dépression saisonnière.
Le bronzage artificiel peut être utilisé comme source de vitamine D
Notre organisme produit de la vitamine D suite à son exposition aux UVB, qui sont très minoritairement émis par les cabines auto-bronzante. Une exposition au soleil ou une consommation d’aliments riches en vitamine D (poissons gras, certains champignons, le jaune d’œuf…) permettent de couvrir les besoins quotidiens en cette vitamine.
Pratiqué occasionnellement, le bronzage artificiel ne présente pas de risque
Comme aucune valeur ne peut être fixée pour protéger les utilisateurs, une séance de bronzage peut suffire à provoquer un cancer… Dans certains pays, comme l'Australie où le nombre de cancers de la peau est particulièrement élevé, les cabines de bronzage sont interdites.
Le bronzage artificiel est plus sécurisé que l’exposition au soleil
Une séance de 15 minutes dans une cabine de bronzage en France correspond à une exposition de même durée sur une plage des Caraïbes, sans protection solaire, selon l’Institut national du cancer. Lors d’expositions prolongées aux UV artificiels, des accidents de brûlures cutanées peuvent s’étendre à 90 % de la surface corporelle.
Le bronzage artificiel a des effets protecteurs prouvés sur certains cancers non cutanés
À ce jour, les études épidémiologiques disponibles ne permettent pas de démontrer un effet protecteur de l’exposition solaire sur certains cancers non cutanés (sein, côlon, prostate).
Le bronzage artificiel ne présente pas d’autres effets délétères que les cancers
L’exposition aux UV artificiels accélère le vieillissement de la peau. Il est même quatre fois plus rapide avec les lampes de bronzage qu’avec le soleil !
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