Fait-on l'amour plus ou moins souvent que les autres ? Différemment ? Éprouve-t-on la même chose ?
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La durée de l'acte sexuel
"Si j'en crois ce que j'entends dans mon cabinet, la durée moyenne de l'acte sexuel est d'environ vingt minutes – préliminaires compris", explique Gérard Leleu, médecin, sexologue et auteur du "Traité des orgasmes" aux éditions Leduc.S.
Mais attention, c'est une moyenne. Et les femmes (faut-il le préciser ?) sont plus performantes dans ce domaine !
Chez les femmes : La durée de l'acte sexuel n'est pas limitée. Elles peuvent parvenir à l'orgasme de très nombreuses fois d'affilée.
Chez les hommes : La longueur du rapport est soumise à la survenue de l'éjaculation. Bonne nouvelle : elle est plus longue à venir dès la cinquantaine !
La fréquence des rapports
Les Français font en moyenne l'amour... tous les trois jours ! C'est ce que démontre l'enquête Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) portant sur 12 364 personnes âgées de 18 à 69 ans, parue en mars 2007.
Chez les femmes : La fréquence des rapports sexuels se situe en moyenne entre 7,3 et 8,7 par mois.
À noter : depuis le début des années 70, elle est en constante augmentation dès l'approche la cinquantaine.
Chez les hommes : Les chiffres sont sensiblement les mêmes que chez leurs compagnes puisqu'ils ont en moyenne entre 7,2 et 8,7 rapports par mois (en fonction de leur âge).
Seule différence, mais de taille : leurs moyennes sont stables depuis des décennies !
L'orgasme
Dans ce domaine, c'est bien connu, les hommes n'ont pas l'avantage. La preuve par les chiffres !
Chez les femmes : La gent féminine peut avoir des orgasmes à répétition. "Elle peut jouir... Quatre fois en moyenne, et beaucoup plus selon la qualité du plaisir", explique Gérard Leleu, sexologue.
Chez les hommes : La gent masculine remet le couvert en moyenne... zéro fois ! Seul l'homme très jeune (20 ans) peut réitérer l'acte à condition d'être très stimulé, une fois, voire deux fois dans des conditions exceptionnelles...
Mais cette fougue ne dure pas.
Sexe et sentiments
Sexe et sentiments sont fréquemment dissociés. Cette tendance à longtemps été l'apanage de la gent masculine. Mais les femmes changent aussi dans ce domaine !
Chez les femmes : 28 % des 18-24 ans et 25 à 27 % des 40-59 ans considèrent qu'on peut avoir des rapports sexuels avec quelqu'un sans l'aimer.
Et parmi les plus jeunes, seules 20 % ont leur premier rapport sexuel avec celui qui deviendra leur conjoint...
Chez les hommes : Près de 60 % des 18-24 ans estiment qu'on peut avoir des relations physiques sans amour, et 46 à 49 % des 40-59 ans.
Seulement 6 % des plus jeunes ont vécu en couple avec leur première partenaire...
La libido
"La perte de désir au sein du couple est extrêmement fréquente, hélas", explique Gérard Leleu, médecin sexologue.
On pointe souvent du doigt l'âge comme responsable de la diminution du nombre de rapports. Mais la fréquence de ces derniers baisse avant tout quand la durée de la relation amoureuse augmente...
Chez les hommes comme chez les femmes, l'Inserm comptabilise 12 rapports par mois quand la rencontre date de moins de six mois...
La moyenne chute à 8 rapports par mois lorsqu'on se connaît depuis plus de cinq ans...
La masturbation
La masturbation est une pratique de plus en plus courante, quel que soit le sexe.
Chez les femmes : 60 % déclarent s'adonner à l'onanisme. Surprise : les plus jeunes, bien que mieux informées, sont aussi les moins concernées. Seule une femme sur deux entre 18 et 24 ans déclare s'être déjà masturbée !
Cette tendance s'inverse avec l'âge. Deux tiers des 25-49 ans s'y adonnent régulièrement.
En bref : une femme sur cinq dit avoir pratiqué fréquemment l'onanisme au cours des 12 derniers mois.
Chez les hommes : Pas de scoop ! Plus de 90 % d'entre eux disent l'avoir déjà pratiquée. Elle est expérimentée tôt par la gent masculine, de manière à peu près universelle et récurrente, toutes générations confondues.
Les troubles sexuels
L'orgasme n'est pas une obligation... y compris chez l'homme ! Une sexualité épanouie passe aussi par un échange et des caresses, de la tendresse...
Chez les femmes : Selon l'Inserm, 28,9 % des femmes déclarent avoir des difficultés à atteindre l'orgasme, quel que soit leur âge – soit plus d'une sur quatre !
Chez les hommes : Toujours d'après l'Inserm, 2,5 % d'entre eux déclarent avoir fréquemment des difficultés d'érection, et 14,3 % avouent y être confrontés parfois – cette situation augmentant fortement après 50 ans.
À noter : dans la grande majorité des cas, ces difficultés ne semblent pas vécues comme une gêne dans la sexualité.
Fellation, cunnilingus, sodomie...
Les personnes qui déclarent pratiquer la pénétration anale, le cunnilingus ou la fellation sont plus nombreuses que dans la dernière enquête de l'Inserm parue en 1992.
Chez les femmes : En ce qui concerne la pénétration anale, il y a 15 ans, seules 24 % d'entre elles disaient l'avoir tenté contre... 37 % en 2006 !
Plus de 80 % d'entre elles déclarent aussi avoir testé la sexualité orale.
Chez les hommes : Ils étaient 30 % au début des années 90 à avoir essayé la sodomie. En 2006, ils sont 45 %.
Ils sont aussi 85 % à pratiquer la sexualité orale – régulièrement.
À noter : la sodomie reste une pratique occasionnelle, ce n'est pas une composante ordinaire de la sexualité des Français.
Entre 25 et 49 ans, les femmes sont 12 % à dire la pratiquer souvent ou parfois, et seuls 15 à 18 % des hommes la pratiquent régulièrement.
L'infidélité
D'après l'enquête Inserm, une proportion relativement faible de femmes et d'hommes vivant en couple avoue une infidélité au cours des 12 derniers mois. Des chiffres bien surprenants au regard de ceux de la Russie où 75 % des hommes et 50 % des femmes avouent leurs incartades !
Gérard Leleu, sexologue, est plus explicite : "D'après mon expérience, l'infidélité touche facilement 60 % des couples au moins une fois dans leur vie !".
Chez les femmes : Seulement 2,8 % ont déclaré à l'Inserm avoir eu au moins un partenaire sexuel autre que leur conjoint.
Chez les hommes : Ils ne sont que 5,3 % à ne pas pouvoir tenir leur langue et à avouer leur infidélité !
À noter : ils sont également 4,5 % entre 25 et 49 ans (contre 2,5 % de leurs compagnes) à déclarer avoir fréquenté des lieux échangistes au moins une fois.
La prostitution
Le recours à la prostitution n'est pas une exception – même si on ne dispose de chiffres que du côté des clients masculins !
Chez les hommes donc : après 50 ans, plus d'_un homme sur quatre a payé au moins un rapport sexuel dans sa vie.
Selon l'enquête Inserm 1992, 3,3 % des hommes avaient eu un rapport sexuel avec une prostituée au cours des cinq dernières années. C'est encore le cas de 3,1 % d'entre eux en 2006.
Les hommes entre 20 et 34 ans représentent toujours la plus forte clientèle.
À noter : on constate d'importantes variations géographiques. Seuls 4 % d'hommes demeurant dans des communes de moins de 5 000 habitants ont eu recours à ces pratiques, contre 11,6 % dans l'agglomération parisienne.
La vie sans sexe
L'absence de sexualité est d'autant plus fréquente que la durée de la relation amoureuse augmente. Elle n'est pas inéluctable.
Côté femme : si la baisse de désir peut se faire sentir très vite, la libido peut aussi remonter en flèche dès la cinquantaine. Avec le bouleversement hormonal et l'augmentation de la testostérone, elles ont souvent plus envie ! "J'ai des patientes de 80 ans qui ont des orgasmes et qui en redemandent !", explique Gérard Leleu, sexologue.
Côté homme : très jeunes, ils sont plus ardents, mais leur vigueur se calme avec les années. "Dès la cinquantaine, ils sont souvent plus paresseux que leurs compagnes, moins créatifs...", conclue notre médecin.
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