Selon les derniers chiffres du ministère de la santé, près de 3 % de la population aurait une allergie alimentaire évolutive. Gluten, arachide, oeuf ou encore poisson… Les aliments en cause peuvent être variés, mais tous ne provoquent pas exactement les mêmes effets.
Allergie au poisson : quels risques sur la santé ?
Pour une allergie au poisson, l’Anses détaille les symptômes suivants :
- de l’urticaire ;
- une rougeur transitoire de la peau ;
- des maux de tête ;
- des démangeaisons ;
- des diarrhées ;
- des douleurs abdominales ;
- des nausées ;
- de l’asthme ;
- et des vomissements.
Dans les cas les plus graves, l’allergie au poisson peut aller jusqu’à provoquer un choc anaphylactique, qui, s’il n’est pas traité rapidement, peut provoquer le décès. Ainsi, en cas d’allergie, il est d’usage d’éviter totalement l’aliment. En effet, il n’existe pour le moment aucun remède. "Actuellement, il n'existe aucun traitement efficace. La gestion de l'allergie au poisson repose sur l'évitement complet des poissons impliqués dans le régime alimentaire des personnes concernées, sur la rééducation au produit, puis sur un traitement d'urgence en dernier recours", explique le professeur Dianne Campbell de l'hôpital pour enfants de Westmead (Sydney) et auteure d’une récente étude.
Poisson : la sardine en conserve contient le plus d’allergènes
Pourtant, il peut parfois être autorisé d'en consommer en conserve car on estime que cette technique de conservation détruit les allergènes. La récente étude dont fait partie Dianne Campbelle démontre le contraire. Les chercheurs de l’Institut australien de la santé et de médecine tropicale (AITHM) de l’Université James Cook et du Tropical Futures Institute (TF1) ont insisté sur l’importance d’éviter totalement le poisson en cas d’allergie alimentaire. "Avant cette étude, la sécurité de la consommation de poisson en conserve n'a pas été évaluée avec les analyses immunologiques et moléculaires complètes requises", affirment les auteurs. Leurs résultats ont été publiés le 31 août 2023 dans la revue Allergy.
Pour cette étude, les chercheurs ont étudié 17 références différentes de poissons en conserves disponibles en Australie, provenant de 9 fabricants distincts (8 saumons, 7 thons et 2 sardines). "Nous avons caractérisé l'immuno réactivité in vitro du sérum obtenu à partir de sujets allergiques au poisson en conserve", détaillent les auteurs. Parmi les 53 patients observés, 66 % ont présenté une liaison aux IgE (outil de diagnostic d’allergie) aux protéines de poisson en conserve. Le détail pour chaque poisson est le suivant :
- la sardine : des niveaux de lgE chez 51 % des participants ;
- le saumon : des niveaux élevés de lgE chez 43 % à 45 % des participants ;
- et le thon : des niveaux de lgE de 8 % à 17 % chez les volontaires.
Poisson en conserve : la chaleur réduit les allergènes
Cette expérience montre que toutes les personnes allergiques ne reçoivent pas d’allergènes après la consommation de poisson en conserve. Selon les chercheurs, cela est dû au fait que le poisson est soumis à une très forte chaleur pendant sa transformation et mise en conserve. Ce processus permet donc de réduire les allergènes. Ainsi, certaines personnes dont l’allergie est peu prononcée peuvent consommer ce type de poisson.
Pourtant, les scientifiques alertent sur le fait que les risques sont toujours présents. "Contrairement à la croyance populaire, nous avons constaté que même si les allergènes (protéines de poisson déclencheurs d'allergies) étaient nettement réduits dans le poisson en conserve, ils n'étaient pas détruits pendant le processus de chauffage. Le produit en conserve restait dangereux pour certaines personnes allergiques au poisson", explique le Dr Ruethers, auteur de l'étude. Ainsi, le poisson, même en conserve, peut provoquer des réactions allergiques.
Consommation de poisson : l’importance de la surveiller chez les personnes allergiques
Les auteurs de l’étude montrent donc que si le poisson en conserve peut être consommé par certaines personnes allergiques, cela doit être fait au cas par cas, après un avis médical.
"Les produits à base de poisson en conserve ne doivent être envisagés dans l'alimentation des personnes allergiques au poisson qu'après une évaluation détaillée pouvant inclure un diagnostic in vitro de divers allergènes de poisson thermostable et une provocation alimentaire réalisée dans des environnements appropriés", concluent les chercheurs. Ainsi, cette évaluation minutieuse implique souvent une provocation alimentaire orale supervisée. Il ne s'agit donc pas d'une décision qui doit être prise seul, cela demande tout un processus.
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