Pesticides : un poison pour l’homme et l’environnement
Depuis les années 50, les pesticides de synthèse sont très utilisés en France que ce soit dans l’agriculture, les parcs et jardins, chez les particuliers ou même à la maison.
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Pesticides : que risque-t-on vraiment ?Chaque année en France, plus de 66.600 tonnes de pesticides sont utilisés chaque année dans les cultures agricoles (90%) ou horticoles (10%). Cela représente plus de 2 kilos de pesticides (fongicides, herbicides et insecticides phytosanitaires) chaque seconde.
Ces pesticides, qui ont pour fonction de tuer des champignons, des insectes, des herbes... présentent également un risque toxique pour l’homme et l’environnement.
Selon un rapport de l’ONG Générations Futures paru en février 2018 sur la contamination de ces aliments non-bio (1), 72,6% des fruits et 41,1% des légumes étudiés contiennent des traces de pesticides. Ces toxiques présentent donc un réel problème de santé publique.
Qu'est-ce qu'un pesticide ?
Les pesticides de synthèse sont “des produits chimiques qui servent à tuer des insectes, des herbes concurrentes, des moisissures…”, explique François Veillerette, directeur de l’association. Le dictionnaire Larousse, lui, indique que ces produits chimiques servent à “lutter contre tout ce qui est nuisible aux cultures et aux produits récoltés”.
Les régulateurs de croissance des plantes, les défoliants, les agents réduisant le nombre de fruits ou évitant leur chute précoce, et les substances appliquées avant ou après récolte pour empêcher la détérioration des produits pendant leur stockage ou leur transport sont considérés comme des pesticides.
L'impact des pesticides sur la santé
La mise sur le marché de la plupart des pesticides a été autorisée en Europe sans tests préalables.
Or, depuis les années 1960, de nombreux scientifiques alertent sur les dangers qu’elles présentent pour l’environnement et la santé humaine.
“De nombreuses études montrent que les pesticides peuvent être liés à des risques accrus de cancers, de maladies neurodégénératives, de problèmes de fertilité ou encore de troubles métaboliques”, met en garde François Veillerette.
Même en faibles quantités, les pesticides peuvent ainsi poser de graves problèmes sanitaires : troubles neurologiques ou du comportement (Parkinson, Alzheimer, autisme...), du développement, certains cancers, troubles de la fertilité ou de la reproduction...
Par ailleurs, les pesticides sont aussi accusés de perturber notre système endocrinien.
Pour rappel, un perturbateur endocrinien est une "substance ou mélange exogène modifiant la (les) fonction(s) du système endocrinien et provoquant ainsi des effets sanitaires nocifs dans un organisme intact, sa descendance, ou ses sous-populations", indique L’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces substances aux propriétés perturbatrices peuvent :
- imiter l’action d’une hormone naturelle en prenant sa place dans les récepteurs hormonaux et ainsi altérer la réponse qui était attendue;
- bloquer les récepteurs hormonaux et empêcher les hormones d’agir;
- dérégler la synthèse, le transport, le métabolisme et l’excrétion des hormones.
Pesticides : les fruits et les légumes les moins contaminés
Tous les fruits ne se valent pas : certains sont plus contaminés que d’autres pour diverses raisons (degré d’industrialisation, peau, origine géographique du fruit et type d’arbre sur lequel il pousse), et ils doivent donc faire l’objet d’une méfiance particulière.
L’avocat, les prunes et les kiwis sont les champions !
“Les prunes, les avocats et les kiwis contiennent, le plus souvent, moins de résidus de pesticides que les autres”, signale le spécialiste des pesticides.
L’avocat (23,1% de pesticides) a une peau dure qui protège le fruit et réduit les attaques d’insectes, c’est pourquoi il nécessite moins de traitement.
En deuxième place, le kiwi (27,1% de pesticides) se conserve naturellement grâce à ses poils et à son épaisseur, suivi par la prune et la mirabelle (34,8%). Ces derniers sont moins industrialisés et leur exploitation rustique en font des fruits moins contaminés.
La pomme, l’abricot, le citron, la poire, le citron vert, l’ananas, la mangue, la papaye, la banane, la framboise, la groseille, la prune, le kiwi et enfin l’avocat, classés ici du plus contaminé (la pomme) au moins contaminé (l’avocat), contiennent tous moins de 80% de résidus de pesticides.
Raisin, clémentines, cerises… sont les plus contaminés
Parmi les plus contaminés du rapport “des résidus de pesticides dans les fruits et les légumes en France”, on relève, dans l'ordre, le raisin, les clémentines ou mandarines, les cerises, le pamplemousse, les fraises, la pêche et l’orange, tous contenant plus de 80% de résidus de pesticides.
Le maïs, les asperges et l'igname sont les champions !
Du côté des légumes, “ce sont le maïs, les asperges, les ignames, les madères (deux légumes-racines de la Guadeloupe) et les betteraves, qui sont, dans l’ordre, les moins contaminés”, explique le professionnel. “Ce fait s'explique par la différence de sensibilité aux insectes ou aux maladies de ces végétaux”.
Céleris branches, herbes fraîches, endives… Les légumes les plus contaminés
Du côté des légumes, “ce sont le céleri-branche et rave, les herbes fraîches et les endives qui sont les pires légumes”, prévient François Veillerette.
Evitez également la laitue, très contaminée, (65,8%), les poivrons et piments (60,5%), et les pommes de terre (57,9%).
Enlever la peau d'un fruit ou d'un légume, est-ce utile pour éliminer les pesticides ?
Selon le directeur de l'association, “peler les fruits et légumes permet d'enlever une partie des résidus de pesticides mais pas la totalité. Malheureusement en faisant cela, on enlève également une bonne partie des vitamines !”.
Comment faire le(s) bon(s) choix au supermarché ?
“Le seul label garantissant qu'aucun pesticide de synthèse n'a été employé pendant la culture et le stockage est le label Bio”, explique l’expert.
Par ailleurs, “le pourcentage de fruits et de légumes bios qui contiennent des résidus de pesticides est très faible et les quantités parfois retrouvées sont le plus souvent des traces infimes”, ajoute-t-il.
Selon la DGCCRF, “ il n’est pas permis de recourir aux pesticides et engrais chimiques de synthèse dans le cadre de la production biologique.”
Seuls les produits contenant au moins 95 % d’ingrédients agricoles certifiés biologiques peuvent comporter les termes “biologique” ou “bio” dans leur dénomination de vente, comme par exemple “purée biologique” ou “compote bio”.
Pour les produits principalement composés d’ingrédients issus de la chasse ou de la pêche, les mentions peuvent apparaître dans la dénomination de vente mais en regard des ingrédients biologiques. (exemple : pâté de sanglier avec la mention “avec des herbes biologiques”).
En dessous de 95 %, les termes “biologique” ou “Bio” ne peuvent apparaître qu’au niveau de la liste des ingrédients.
Quant aux “fruits produits localement, ils sont intéressants car ils sont de saison et n'engendrent pas de pollution liée au transport, comme l’avion, mais cela ne signifie rien sur l'utilisation des pesticides qui a été faite pendant leur culture !”, rappelle le spécialiste des pesticides.
Quels bons gestes adopter à la maison ?
“Essayez toujours de choisir des fruits et légumes bio. S’ils sont à la fois Bio et produits localement, ils ne sont souvent pas plus chers que les autres ! Utilisez également des guides pour cibler les aliments qui contiennent le moins fréquemment des résidus de pesticides, et pelez les fruits et les légumes quand vous ne pouvez pas faire autrement !
"État des lieux des résidus de pesticides dans les fruits et les légumes en France", Février 2018, Générations Futures.
"Perturbateurs endocriniens : s’informer pour se protéger", décembre 2018, Générations Futures.
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