Noix : elles seraient bonnes pour vos intestins

Nature, en mélange, dans les pâtisseries, dans les salades : vous raffolez des noix. Vous en mangez d’autant plus depuis que vous savez qu’elles sont bonnes pour le cœur. En effet, elles sont riches en acides gras oméga-3 et participent ainsi au bon fonctionnement du cœur. Elles sont par ailleurs composées d’un pourcentage très bas de mauvaises graisses et sont dotées d’un fort taux de magnésium, régulateur du rythme cardiaque et protecteur des artères.

Noix : une forte teneur en acides alphalinoléiques

Mais quels effets ont ces fruits secs sur le microbiome intestinal ? D’après une étude présentée en mars 2023 lors du congrès annuel de la Société américaine de biochimie et de biologie moléculaire, les noix ont une forte teneur en acides alphalinoléiques (ALA), qui peuvent avoir des effets sur la santé neurologique et cardiovasculaire.

“Le précurseur de la famille des acides gras oméga-3 est l'acide alpha-linolénique. Il est dit indispensable. Il doit donc obligatoirement être apporté par l'alimentation. À partir de ce composé, l'organisme synthétise d'autres acides gras oméga 3 [...]. Cependant, le taux de conversion de l'ALA en acides docosahexaènoïque (DHA) est trop faible pour couvrir les besoins en DHA, ce dernier est donc également considéré comme indispensable et doit aussi être apporté par l'alimentation”, précise l’Anses.

Des volontaires ont mangé de grandes quantités de noix

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs, issus de la Tech University du Texas et du Juniata College de Pennsylvanie, ont analysé les données de 42 patients présentant un risque cardiovasculaire important. Chaque volontaire a suivi un mode d’alimentation classique pendant 2 semaines qui incluait 50% de glucides, 16% de protéines et 34% de graisses.

Les auteurs de l’étude ont ensuite analysé des échantillons du microbiome des participants et ont divisé les volontaires en 3 groupes avant de les soumettre à un nouveau régime. Le premier groupe a consommé entre 57 et 99 g de noix par jour, le second a reçu un apport d’acides gras oméga-3 identique, mais provenant d’autres aliments. Le troisième groupe, enfin, a consommé des compléments en acides alphalinoléiques (sans manger de noix).

Après une période d’étude de 6 semaines, les chercheurs ont analysé génétiquement les échantillons des microbiotes intestinaux. Résultats : ils ont trouvé plus de bactéries Gordonibacter (responsables de la métabolisation des plantes) dans les échantillons des personnes du premier groupe. Les scientifiques ont également repéré des niveaux plus élevés d’homoarginine, un acide alpha-aminé. C’est ce résultat qu’ils mettent en avant, puisque les personnes présentant de faibles taux d’homoarginine ont un risque cardiaque plus élevé.

“La santé intestinale affecte notre santé globale”

De plus, les auteurs de l’étude ont réalisé que les personnes du premier groupe avaient, en l’espace de 6 semaines, amélioré leur ratio bonnes bactéries / mauvaises bactéries dans les intestins. Même si le nombre de participants est faible, les résultats suggèrent qu’il est possible d’améliorer sa santé cardiovasculaire grâce à l’impact de l’alimentation sur les intestins.

“Les conclusions de ces analyses exploratoires contribuent à une meilleure compréhension des changements du microbiome intestinal induits par la consommation de noix. Cela pourrait grandement nous aider à apprendre comment la santé intestinale affecte notre santé globale”, a réagi dans les colonnes du site spécialisé Medical News Today la chercheuse en biologie Mansi Chandra, qui a pris part à la recherche.