Insuffisance rénale : Une consommation importante de pastèque peut être dangereuseImage d'illustrationIstock
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Ce fruit d’été mangé en trop grande quantité peut s’avérer dangereux pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale. Des médecins de l’hôpital de Worcester aux États-Unis, expliquent dans un article publié le 8 août dans la revue médicale Medscape, comment une consommation trop importante de pastèque a provoqué une hyperkaliémie (hausse du potassium dans le sang) chez deux de leurs patients. Ces résultats ont déjà été publiés dans la revue médicale Annals of Internal Medicine en avril 2024.

Ce fruit apprécié en cas de forte chaleur pour sa forte teneur en eau est aussi très riche en potassium. Deux morceaux contiennent environ 640 mg, précisent les médecins. Ce minéral indispensable au bon fonctionnement des muscles peut s’avérer dangereux si sa concentration dans le sang est trop élevée ou trop basse.

"Il faut penser à évoquer cette source alimentaire chez les personnes sensibles à une modification ou à l’absorption de potassium, comme les patients atteints d’affections rénales chroniques"

Ces deux anomalies appelées hyper ou hypokaliémie peuvent engendrer des troubles du rythme cardiaque. Dans les cas où la différence est trop importante, le cœur peut alors s’arrêter. "Il faut penser à évoquer cette source alimentaire chez les personnes sensibles à une modification ou à l’absorption de potassium, comme les patients atteints d’affections rénales chroniques", soulignent les médecins.

Le premier cas rapporté est un homme de 56 ans atteint de diabète de type 2 et d’insuffisance rénale. Il consulte aux urgences après une perte de connaissance de quelques secondes. À son arrivée à l’hôpital, son cœur est extrêmement ralenti : environ 20 battements par minute alors que la norme pour un adulte est plutôt entre 60 et 100. Sa tension artérielle est également très basse.

Un taux anormal de potassium dans le sang

Après plusieurs examens complémentaires, les médecins ont découvert un taux anormalement haut de potassium dans son sang. Le patient a déclaré avoir consommé de grandes quantités de pastèque chaque soir au cours des deux derniers mois.

Pour le deuxième cas, une femme âgée de 36 ans, a indiqué avoir consommé de la pastèque de façon régulière et en grande quantité durant trois semaines. Cette jeune femme était suivie pour une néphropathie sévère en phase terminale. À son arrivée hebdomadaire en service d'hémodialyse, les médecins ont découvert une hyperkaliémie sans symptômes apparents.

Une réduction de la pastèque efficace

Dans les deux cas, la diminution de consommation de pastèques ainsi que la mise en route d’un traitement adapté à stabiliser le taux de potassium dans le sang. "Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique sont particulièrement vulnérables à l’hyperkaliémie, car leur capacité à éliminer le potassium est réduite", explique un médecin.

Selon les auteurs, la pastèque est une source de potassium souvent négligée qui peut mettre en danger la vie des patients atteints d’insuffisance rénale chronique. Parmi d’autres sources alimentaires telles que les bananes, les tomates et les pommes de terre, la pastèque passe souvent inaperçue en raison de sa disponibilité saisonnière et de sa consommation élevée nécessaire pour déclencher une hyperkaliémie.

Une maladie qui nécessite un suivi régulier

Selon l’assurance-maladie, cette pathologie rénale chronique désigne la diminution plus ou moins importante des fonctions des reins, quelle qu’en soit la cause. Les reins perdent, de façon durable et irréversible, leur capacité à filtrer correctement le sang de l'organisme.

En France, en 2020, 91 875 personnes étaient concernées par cette pathologie chronique terminale dont 11 437 nouveaux patients seulement en 2019. Cette maladie entraîne des conséquences lourdes chez les patients avec comme seul traitement curatif : la greffe du rein.

Il faut savoir qu’en 2020, 55 % des patients étaient traités par dialyse chronique, et 45 % étaient porteuses d'un rein greffé. Au premier janvier 2024, 21 866 patients étaient en attente d’une greffe, tout organe confondu.

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