Les protections intimes se retrouvent une fois de plus sur le devant de la scène, et toujours pas pour les bonnes raisons. Le 19 juillet 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a dévoilé un rapport sur la composition des produits de protections intimes et les risques potentiels qui y sont liés. Si ces derniers ne semblent pas exister selon l’institution, des substances chimiques préoccupantes ont bien été détectées.
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L’étude réalisée sur ordre des ministères de la Santé et de l’Economie explique que des substances chimiques telles que les dioxines, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou encore les phtalates sont présentes dans les tampons, les serviettes hygiéniques, les protège-slips et les coupes menstruelles. Toutefois, celles-ci ne le seraient qu’en faible quantité, "sans dépassement de seuls sanitaires". L’Agence précise que "la majorité de ces substances proviendraient de la contamination des matières premières ou des procédés de fabrication."
Si l’Anses souligne qu’il n’y a "pas de risque lié à la présence de ces substances", elle met en évidence le fait que certaines d’entre elles présenteraient des "effets cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), perturbateurs endocriniens ou sensibilisants cutanés." Une composition assez préoccupante donc pour que l’Agence recommande "l’élaboration d’un cadre réglementaire plus restrictif au niveau européen afin de limiter la présence de ces substances chimiques". Elle demande également "aux fabricants d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques".
"Pas de risque sanitaire", mais celui du choc toxique existe bel et bien
Le rapport fait également le point sur le choc toxique, un syndrome mal connu qui fait couler beaucoup d’encre ces dernières années au même titre que le scandale qui entoure la composition des tampons notamment, jugée opaque. Cette maladie, provoquée par le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus), est rare mais peut entrainer de graves complications parfois mortelles. Elle se manifeste par des symptômes tels qu’une fièvre, des vomissements, une diarrhée ou encore des maux de tête.
L’Agence explique que l’apparition de ce syndrome serait provoquée par une mauvaise utilisation des tampons et des coupes menstruelles en particulier, notamment leur port prolongé, et rappelle les précautions à prendre : "Les travaux ont montré que le risque de développer cette maladie, causée par une toxine bactérienne, est lié aux conditions d’utilisation des protections intimes. Aussi, l’Anses rappelle aux utilisatrices l’importance de respecter les règles d’hygiène liées à l’utilisation des protections, notamment la durée du port des tampons ou coupes menstruelles."
En effet, afin d’éviter le syndrome du choc toxique (SCT) qui toucherait 1 à 9 femmes sur 100 000 selon Vania, les marques de tampons recommandent aux femmes de ne pas garder leur protection plus de huit heures d’affilée, de la changer toutes les quatre heures et de bien se laver les mains avant et après chaque changement.
L’Anses souhaite finalement que les utilisatrices et les professionnels de santé soient mieux informés sur ce risque et ses symptômes et préconise "que tous les fabricants affichent des indications claires relatives à ce risque sur les emballages et les notices d’utilisation des produits de protections intimes internes."
"Evaluation de la sécurité des produits de protections intimes". ANSES. 19 juillet 2018.
"Les tampons : mode d'emploi". Vania.
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