Depuis quelques semaines, il devient plus difficile de se procurer de la Ventoline, traitement indispensable pour toutes celles et ceux qui souffrent d’asthme. Le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) qui commercialise le médicament a alerté par la voie de son porte-parole sur des tensions d'approvisionnement en France, au moment même ou un pic allergique aux pollens s’abat sur notre territoire. Le laboratoire est "au maximum de ses capacités de production" mais "depuis quelques semaines, le nombre de doses sur le marché n'a pas suffi pour répondre à la demande", précise le porte-parole.
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a confirmé auprès de l’Agence France Presse (AFP) des tensions d'approvisionnement pour la Ventoline mais aussi pour la Seretide (un autre médicament préconisé en cas d’asthme) sans qu’il soit toutefois question à ce jour de rupture et GSK promet de son côté un retour à la normale rapide.
Il n'empêche, tensions et ruptures sont aujourd’hui le lot quotidien des pharmaciens et des patients concernés. Une situation qui cristallise toute la profession, qui s’est mise en grève le 30 mai dernier notamment pour protester contre les tensions et les ruptures qui concernent aujourd’hui plus de 5000 références.
Des tensions liées au prix d’achat ?
Depuis que ces problématiques d'approvisionnement ont envahi les médias, on a plutôt eu tendance à rechercher les explications de ce phénomène du côté des sites de production ou de la mondialisation.
Une autre hypothèse émerge et commence à être plus largement relayée : le prix de certains médicaments, beaucoup plus bas en France que dans d’autres pays européens, pousse les laboratoires à vendre au plus offrant et handicape ainsi l’Hexagone. Dans un article publié sur France Info, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) explique que la Ventoline est vendue "4,60 euros en France quand c'est environ 32 euros en Italie. Cette différence ne doit pas aider à ce que le marché français soit approvisionné".
Une stratégie gouvernementale aux effets pervers ?
Déjà en 2023, dans une enquête très bien documentée de France Info, nous apprenions que la stratégie de notre Comité économique des produits de santé (CEPS, composé de représentants du gouvernement et de la Sécurité sociale) qui négocie directement auprès des laboratoires, pouvait expliquer en partie les problèmes d'approvisionnement. Ainsi pour permettre le remboursement de traitements novateurs souvent extrêmement chers (plusieurs centaines de milliers d’euros pour certains), il négocie à la baisse les traitements plus anciens ou des génériques, qui sont alors achetés aux laboratoires pharmaceutiques 2 à 6 fois moins chers en France.
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