L’inquiétude grandit : en 2023, près de 5000 signalements et risques de ruptures de stocks ont été recensés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
En ce début d’année 2024, 19 références de médicaments sont concernées par la pénurie :
- Atracurium Hospira
- Méthylphénidate Arrow
- Abacavir/Lamivudine/Zidovudine
- Tercian 50 mg/5 ml
- Fludarabine Accord 25 mg/ml
- Solumedrol 40 mg/2ml
- Eligard 7,5 mg
- Zinnat 125 mg/5 ml
- Fluorouracile Teva 50 mg/ml
- Amikacine Viatris 50 mg/1 ml
- Alyostal venin de guêpe vespula 110 microgrammes et 550 microgrammes
- Virophta
- Zolsketil Pegylated Liposomal 2 mg/mL
- Quasym L.P.
- Rimactan 300 mg
- Renvela 0,8 g
- Dextrion G 5 Lavoisier, solution injectable (IV) en flacon de 250 mL
- Folinate de calcium Ebewe 10 mg/ml
- Méthotrexate Viatris 100 mg/ml
Pénurie de médicaments : demandez conseil à votre pharmacien
Comment expliquer ces pénuries de plus en plus importantes ? Plusieurs facteurs seraient à l’origine du problème. Selon la fédération France Assos Santé, “industriels et grossistes répartiteurs sont les principaux responsables de cette situation : stratégies financières contestables, exportation des stocks vers des pays qui paient mieux, désengagement sur certains médicaments ou trop forte concentration des sites de production font partie des causes identifiées de longue date”.
Comment faire face à la rupture de stock et aux difficultés d’approvisionnement ? Si vous vous rendez dans votre pharmacie habituelle et que votre traitement n’est pas disponible, n’hésitez pas à demander à votre pharmacien la liste des points d’approvisionnement. Il est en effet à même de vous donner les noms de pharmacies où votre traitement n’est pas en rupture de stock, mais aussi les quantités disponibles.
Ne vous tournez pas vers des réseaux de vente parallèles non encadrés
Surtout, ne vous tournez pas vers des réseaux de vente parallèles non encadrés : vous n’êtes pas certain de ce que vous allez y acheter et cela peut être dangereux. Préférez des réseaux d’entraide avec des dons, comme certains groupes sur les réseaux sociaux par quartier, arrondissement, école… Ici, pas de transaction financière. Certains parents, par exemple, qui ont besoin d’antibiotiques pour leurs enfants, passent parfois par ces groupes pour s’approvisionner quand les pharmacies sont vides.
Les pharmaciens conseillent par ailleurs de venir quelques jours en avance pour renouveler son traitement. N’attendez pas la fin de la boîte pour en demander une nouvelle ! Si vous ne trouvez pas de solution tout de suite, vous pouvez vous retrouver plusieurs jours sans traitement. Cela peut s’avérer grave pour de nombreuses maladies.
Évitez les pharmacies en face des cabinets médicaux
En outre, les pharmaciens préconisent de ne pas se rendre dans les officines en face des cabinets médicaux, et pour cause : il y a plus de passage, et donc beaucoup plus de risque qu’ils aient été dévalisés. Préférez les pharmacies isolées, dans lesquelles vous avez plus de chance de trouver des médicaments en difficulté d’approvisionnement.
Pour pallier les pénuries, le gouvernement a déjà pris plusieurs mesures. Parmi elles, la relocalisation de certains médicaments en France afin d’éviter de futures crises. De plus, l’exécutif a également augmenté le prix de l’amoxicilline, antibiotique le plus vendu en France, pour qu’en contrepartie, les laboratoires s’engagent à fournir des stocks nécessaires. Le gouvernement a par ailleurs également annoncé la vente à l’unité des antibiotiques dans certains cas.
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