Rappel boissons : que risque-t-on avec le chlorate ?Istock
Sommaire

Partager :

Restez vigilants si vous avez récemment acheté des sodas Coca-Cola ou d’une marque partenaire ! La filiale belge du groupe a annoncé ce lundi 27 janvier rappeler plusieurs lots de boissons en Europe. En cause : un niveau élevé de chlorate, détecté lors d’un test habituel de contrôle.

Quel Coca-Cola et quelles autres boissons sont rappelées ?

Et cela ne concerne pas seulement le Coca-Cola ! En effet, le groupe produit également les b oissons gazeuses Sprite, Fanta et Royal Bliss, les sodas Fuze Tea, Tropico et Minute Maid, ainsi que les boissons énergisantes Nalu. Des lots de canettes et de bouteilles en verre ont été rappelés en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Luxembourg et en France. Il s’agit des lots avec un code de production allant de 328 GE à 338 GE inclus.

Heureusement, la France n’a pas été très touchée par cette contamination au chlorate : très peu de boissons sont concernées, à savoir :

  • des cannettes de Fuze Tea Pêche en 33 cl, avec le code de production 335 GE2
  • des bouteilles de Coca-Cola sans sucres 1 l en verre consigné, avec le code de 337 GE1

Ce code de production se trouve en dessous des canettes et au dos des bouteilles. Normalement, tous les produits concernés ont été retirés du commerce. Toutefois, si vous remarquez que vous possédez une des canettes ou bouteilles concernées, vous pouvez la rapporter au point de vente pour obtenir un remboursement.

Qu’est-ce que le chlorate ?

Mais comment cette substance s'est-elle retrouvée dans les sodas ? Le chlorate est un sous-produit du chlore. Selon l’Efsa (Autorité européenne de la sécurité des aliments), il est notamment présent dans les désinfectants au chlore utilisés dans le traitement de l’eau et dans la transformation des aliments. Bien que le groupe Coca-Cola n’ait rien précisé, il est donc probable que cette substance soit utilisée dans le processus de traitement de l’eau contenue dans les boissons.

À petite dose, le chlorate n’est pas du tout nocif pour la santé, au contraire ! Il aide à protéger des pollutions microbiologiques, pour rendre propres à la consommation les fruits et légumes, mais aussi l’eau potable. En France, il est obligatoire de ne pas dépasser de 0,70 mg de chlorate par litre, et ce seuil laisse déjà beaucoup de marge de dépassement avant une potentielle contamination.

Pourquoi un excès de chlorate est-il négatif ?

Seulement, un excès de chlorate peut s’avérer néfaste pour la santé. Cette substance étant très oxydante, elle empêche la bonne absorption de l’iode par le corps, selon l’Efsa. L'apport total maximale recommandée pour le corps s'élève à 36 microgrammes de chlorate par kilo. Un gros dépassement peut limiter la capacité du sang à absorber l'oxygène. Or, cela peut s’avérer toxique et engendre une insuffisance rénale, parfois sévère.

Mais rassurez-vous ! Pour en arriver à ce stade, il faudrait dépasser d'énormément le seuil corporel de chlorate recommandé. Or, bien que la filière belge de Coca-Cola n’ait pas précisé de combien s’élevait le dépassement du seuil autorisé, les analyses d'experts indépendants ont conclu à un risque faible. Il est donc hautement improbable que la consommation de quelques canettes puisse mener à une intoxication.

Un risque à long terme lié à l’excès de chlorate ?

L’Efsa précise également que l’exposition à long terme de chlorate dans l’eau et l’alimentation pouvait avoir des conséquences négatives sur la santé, des enfants notamment. En effet, ceux qui sont sujets à une carence (légère ou modérée) en iode pourraient être victimes d’anomalies de croissance ou à des maladies thyroïdiennes.

Mais, de même que pour les dangers à court terme, le risque est inexistant dans le cadre de ce rappel : la consommation ponctuelle d’un, ou même de quelques-uns, des sodas potentiellement contaminés, ne peut pas conduire à ces risques longs termes. En effet, le chlorate est vite évacué du corps par les urines.