Manger de la viande de porc crue ou mal cuite est la principale cause du développement de l’hépatite E, selon une étude publiée par l’European Food Safety Authority (EFSA)
Plus de 21 000 cas d’infections signalés
Au cours des 10 dernières années, plus de 21 000 cas d’infections d’hépatite E ont été signalés. Selon l’étude, être en contact avec la viande de porc crue ou mal cuite est un facteur de risque pour la transmission de l’infection, compte tenue de la forte séroprévalence observée par les vétérinaires spécialisés chez les porcs, les fermiers et les populations consommant généralement du porc non cuit. Ainsi, les porcs domestiques seraient les principaux vecteurs de l’hépatite E en Europe.
La présidente du groupe de travail de l’EFSA sur l’hépatite E, Rosina Girones, a déclaré à ce propos : "Même si elle n’est pas aussi répandue que d'autres maladies d'origine alimentaire, l'hépatite E suscite une préoccupation croissante dans l'UE. Par le passé, les gens pensaient que la principale source d'infection était la consommation d’eau contaminée lorsqu’ils voyageaient en dehors de l'UE. Mais nous savons à présent que la principale source de transmission de la maladie en Europe est l’alimentation".
Une sensibilisation pour tous
L’EFSA affirme que, malgré des recherches considérables au cours de ces dernières années, le niveau de prise en compte du risque d’hépatite E associé aux produits à base de viande de porc est faible. La diffusion d’informations et de conseils aux consommateurs et à ceux qui travaillent devrait être augmentée.
Ainsi, pour prévenir les infections HEV (hepatittis E virus), il est important de fournir des informations sur les risques liés à la consommation de ces produits, par exemple, chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli ou des lésions hépatiques préexistantes. Les consommateurs doivent soigneusement cuire la viande et les abats, en particulier les produits à base de viande de porc, de sanglier et de cerf. Il est également conseillé d’améliorer la diffusion des informations à ceux qui travaillent avec des sources potentielles d’infections liées à l’hépatite E.
L’hépatite E chez l’homme
Le Centre Européen pour la Prévention et le Contrôle des Maladies (ECDC) a également publié un rapport le 11 juillet sur le nombre de cas HEV. Celui-ci augmente chaque année : il est passé de 514 cas en 2005 à 5 617 cas en 2015, c’est-à-dire une augmentation de 10 fois. 28 décès liés à une infection par VHE ont été signalés dans cinq pays entre 2005 et 2015.
"Les résultats du sondage démontrent une image relativement mitigée, avec 20 pays ayant des systèmes de surveillance et des protocoles de dépistage bien établis, tandis que les autres ne mènent pas de surveillance contre l’hépatite E. Une explication possible de l’augmentation des cas signalés au cours des dernières années pourrait être la prise de conscience accrue de la maladie, mais des raisons alimentaires peuvent également jouer un rôle. Lorsque nous parlons de vouloir éliminer l’hépatite virale en tant que problème de santé publique d’ici 2030, nous devrions également garder l’hépatite E à l’esprit.", a affirmé Mike Catchpole, scientifique en chef chez ECDC,
Les données démontrent que les infections étaient principalement contractées localement chez les hommes et les personnes âgées de plus de 50 ans. La plupart des infections sont asymptomatiques et, dans les cas aigus d’hépatite E, la maladie est généralement autolimitée. Dans certains cas, l’infection peut être sévère et se développer jusqu’à un état chronique. La proportion de personnes hospitalisées en raison d’infections liées au VHE a diminué au fil du temps : plus de la moitié des cas ayant un statut d’hospitalisation connu ont été admis ou au moins diagnostiqués dans un établissement hospitalier en 2015.
Les données suggèrent également que le VHE est un agent pathogène sous-reconnu dans les pays à revenu élevé. Le nombre réel d’infections en Europe n’est pas clair, compte tenu des différences de sensibilisation, des pratiques de surveillance et du manque d’informations publiées dans la majorité des États Membres. De meilleures pratiques de surveillance, parallèlement à la sensibilisation clinique, permettraient de mieux comprendre l’épidémiologie de la maladie et de soutenir la mise en œuvre de mesures de prévention.
Vidéo : L'hépatite
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