Vous avez l’habitude de garder votre maillot après la baignade ? Ce n’est pas une très bonne idée… Certes, il n’est pas toujours possible d’enfiler des sous-vêtements secs à chaque fois que l’on sort de l’eau, surtout si l’on fait de multiples aller-retour entre la piscine (ou la mer) et sa serviette. Mais les personnes sujettes aux mycoses et aux infections urinaires ont tout intérêt à faire l’effort de se changer rapidement.
Garder son maillot humide favorise la prolifération des germes
“Les champignons et les bactéries prolifèrent dans les endroits sombres et humides, tels que les maillots de bain mouillés ou les vêtements de sport trempés”, explique la Pr Alyssa Dweck, gynécologue obstétricienne à la Mount Sinai School of Medicine, interrogée par le Huffington Post en 2016, à ce sujet.
La spécialiste précise que les infections liées au port prolongé du maillot humide ne sont pas systématiques. Néanmoins, le risque existe bel et bien, et serait corrélé à votre état de santé général. Ainsi, les individus dont le système immunitaire est affaibli - par exemple, en cas de maladie chronique comme le diabète, ou lors de la prise de certains médicaments - sont plus susceptibles d’être affectés par ce désagrément.
Pourquoi votre maillot est-il un nid à bactéries ?
Lorsque vous faites trempette, le tissu de votre maillot de bain a tendance à absorber les divers produits chimiques et bactéries présents dans l’eau. Une fois que vous en sortez, vos parties intimes macèrent avec tous ces germes, ce qui peut perturber l’équilibre de la flore vaginale, ou introduire des substances nocives à l’intérieur de l’urètre. Des infections, comme la vaginite ou la cystite, peuvent alors survenir.
En outre, les champignons ont tendance à se développer dans les environnements chauds et humides. Les bas de maillots de bain mouillés rassemblent bien ces deux critères. C’est pourquoi ils peuvent être à l’origine de mycoses vaginales, en particulier chez les femmes qui y sont régulièrement sujettes. Plus rare, la mycose génitale masculine existe également, et se manifeste généralement par une inflammation du gland.
Enfin, même en l’absence d’infection fongique, les personnes dont la peau est sensible peuvent développer une irritation de la peau, liée au contact prolongé d’un tissu humide. Se mettre au sec permet généralement de soulager l’irritation.
Eczéma marginé de Hebra : le maillot peut aussi être en cause
Vous avez des plaques rouges qui démangent au niveau de l’aine, à l’intérieur des cuisses et vers le pli des fesses ? C’est peut-être le signe d’un eczéma marginé de Hebra, également appelé “démangeaisons de Jock”. Comme les mycoses vaginales, cette infection fongique de la peau peut aussi être due au port d’un maillot de bain mouillé.
En cause, des champignons de type moisissures, appelés dermatophytes. Ils provoquent des rougeurs et des éruptions cutanées, qui peuvent se développer sous forme d’anneau, accompagnés de démangeaisons persistantes et d’une sensation de brûlure.
Cette affection “est très similaire à une infection à levures dans le vagin, car ils sont tous deux causés par un champignon, bien qu’il s’agisse d’une souche légèrement différente”, explique le Pr Dweck.
Infection urinaire : comment la reconnaître ?
La cystite, ou infection urinaire, survient lorsqu’une bactérie pénètre dans l’urètre, remonte dans la vessie et commence à s’y multiplier. Celle-ci se caractérise par des brûlures à la miction, une sensation de poids dans le bas du ventre, une envie fréquente d’uriner, ainsi que des urines troubles, qui peuvent dégager une odeur inhabituelle, voire contenir des traces de sang.
Le traitement de l’infection urinaire passe généralement par la prise d’un antibiotique adapté, prescrit par le médecin. Il est également recommandé de boire beaucoup d’eau et du jus de cranberry. Boire suffisamment permet aussi de prévenir les cystites, au même titre que d’autres bonnes habitudes : uriner rapidement après un rapport sexuel, s’essuyer d’avant en arrière, éviter les sous-vêtements synthétiques et les jeans trop serrés, avoir une bonne hygiène intime avec des produits doux, ne pas porter son maillot de bain mouillé en été.
Maillot mouillé : attention à la vaginite bactérienne
Comme expliqué précédemment, porter un sous-vêtement mouillé trop longtemps favorise d’autres types d’infections génitales, comme la vaginite. Cette dernière peut être d’origine bactérienne, parasitaire ou fongique. Elle est souvent favorisée par un déséquilibre de la flore vaginale, qui peut être lié à la prise d’antibiotiques, l’utilisation de spermicides, un excès d’hygiène intime ou encore à des variations hormonales.
La vaginite donne lieu à de multiples symptômes : grandes lèvres rouges et enflées, pertes vaginales, démangeaisons, brûlures de la vulve, douleurs en urinant et/ou lors des rapports sexuels. La vaginite bactérienne se caractérise principalement par des écoulements vaginaux gris et nauséabonds, une rougeur, des démangeaisons et un œdème.
Mycoses : les signes qui ne trompent pas
La mycose vaginale, ou candidose, est due à la prolifération d’un champignon de type Candida albicans. Il s’agit d’une affection fréquente, puisqu’elle concerne 75 % des femmes, mais qui reste très inconfortable.
Et pour cause, celle-ci entraîne des démangeaisons très importantes, à l’intérieur et à l’extérieur des parties génitales, associées à des écoulements blancs et grumeleux. La mycose vaginale peut aussi occasionner des brûlures localisées, des douleurs à la miction et des rougeurs au niveau de la vulve.
De nombreux facteurs peuvent la causer, comme la prise d’antibiotiques, le port de vêtements serrés ou d’un maillot humide, une mauvaise hygiène intime… Ces champignons peuvent aussi être transmis lors d’un rapport sexuel.
Quel traitement contre les mycoses vaginales ?
Pour traiter les mycoses vaginales, le Pr Dweck suggère de se tourner vers des traitements antifongiques, que l’on peut trouver en vente libre sous forme de crème, de gel ou d’ovule à insérer dans le vagin. Mieux vaut néanmoins demander conseil à son pharmacien pour être sûr de choisir le traitement le mieux adapté, ou consulter son médecin afin de confirmer le diagnostic de mycose.
Les personnes qui souffrent d’un diabète, d’un ulcère ou encore d’un déficit du système immunitaire ont particulièrement intérêt à prendre rendez-vous avec leur médecin, et à ne pas recourir à l’automédication.
Mycose génitale masculine : quelles spécificités ?
Chez l’homme, la mycose génitale se manifeste par une rougeur ou une inflammation du gland, des démangeaisons et des petits points blancs autour du sillon. Celle-ci est plus fréquente chez les individus non-circoncis avec un prépuce long, sous traitement antibiotique ou immuno-déprimés. Comme pour la femme, elle est due à la prolifération du champignon Candida Albicans.
Why You Should Never, Ever Sit In A Wet Bathing Suit, Huffpost, 8 octobre 2016.
La mycose vaginale, Gyn&Co.
Cystite : symptômes et causes, Ameli.fr
Jock itch, Dictionnaire médical.