Variole du singe : peut-on souffrir de séquelles psychologiques ?

Le Monkeypox est une maladie qui fait très mal, isole pendant trois semaines et peu laisser des stigmates sur la peau. C’est le constat fait par d’anciens malades, comme Corentin Hennebert, 27 ans, qui a été l’un des premiers cas détectés en France : "On ne sort pas indemne d'une maladie qui nous a fait très mal, enfermé durant trois semaines avec, en plus, le poids de la discrimination", confie-t-il.

Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l'hôpital Bichat (Paris) abonde dans son sens : d'une part, "la douleur" et les éventuelles "séquelles, notamment esthétiques", d'autre part, le fait d'être atteint par "une maladie dont les gens n'ont jamais entendu parler" fait que les répercussions de la maladie peuvent être longue s.

Certains patients souffrant spécifiquement de lésions internes, notamment proctologiques, très douloureuses. "J'avais constamment l'impression qu'on m'enfonçait des lames de rasoir, je n'arrive pas à trouver d'autre comparatif tellement c'était fort", détaille Corentin Hennebert.

Variole du singe : souffrir de discriminations après avoir eu la maladie

Il y a aussi le côté discriminant de la maladie, qui touche des hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH), et cela rappelle les premières années du VIH. Beaucoup de personnes cachent la maladie, de peur d’être discriminées ou parce qu’elles n’ont pas fait leur coming-out.

L’isolement de trois semaines peut être problématique dans le milieu professionnel ou familial si l’on n’a pas envie de parler de son homosexualité. D’autres conséquences sont révélées comme des effets sur la santé mentale ou de la précarisation pour certains, comme les auto-entrepreneurs ou les travailleurs du sexe, par les trois semaines d'isolement et la dégradation de la vie sexuelle. Par crainte d'être contaminées ou de contaminer, de nombreuses personnes ont cessé toute activité sexuelle depuis des mois, ou rencontrent des problèmes de libido, expliquent les associations.

Sur la ligne d’aide "Monkeypox info service" on relève des difficultés d’ordre psychologiques concernant 22 % des appels.