Réseaux sociaux : quelles incidences sur notre santé mentale ?

Instagram, TikTok, Twitter, Facebook. Ces applications ont désormais une place de choix dans nos vies. D’après une récente étude de Digital Report 2022 commandée par We are social, la France comptait près de 53 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, à savoir près de 80% de la population. En moyenne, ces derniers passent près de 1h46 à traîner et à “stalker”, ce nouveau verbe qui signifie, faire défiler son écran et de défiler de contenus en contenus sans véritable but.

Les réseaux sociaux ne sont pas sans conséquence pour la santé, notamment sur la santé mentale auprès des adolescents. Et pour cause, les réseaux sociaux ne reflètent pas toujours la réalité. De nombreux influenceurs partagent leur vie “de rêve”, à s’acheter les plus belles pièces de mode, à partir toutes les semaines en vacances aux quatre coins du monde etc.

Réseaux sociaux : "on assiste à une narcissisation de notre société"

Le 28 juin 2022, La Fondation de la Recherche Médicale reprenait une étude de The Lancet qui dévoilait que les réseaux sociaux pouvaient avoir une incidence sur la santé mentale. Un sujet commenté par Michael Stora, psychologue et psychanalyste : “Mais d’autres réseaux, comme Instagram notamment (application de partage de photos, et notamment d’autoportraits appelés selfies, NDLR), constituent une chambre d’amplification d’un idéal tyrannique. Depuis vingt à trente ans, on assiste à une narcissisation de notre société. Cela peut être particulièrement délétère durant l’adolescence, qui est une période de fragilité narcissique. Certains réseaux participent à créer une image numérique fictive qui doit correspondre à un nouvel idéal sociétal et culturel de beauté”, explique-t-il.

Le spécialiste fait ensuite le lien entre les réseaux sociaux et l’importance de l’image de nos jours : “On observe ainsi que l’image n’a plus un statut d’apparence mais devient un enjeu existentiel. De sorte qu’aujourd’hui les 18-35 ans sont ceux qui font désormais le plus appel à la médecine et la chirurgie esthétiques. Par ailleurs, il y a la culture du 'like' sur les réseaux sociaux : on est dans l’attente de l’assentiment des autres utilisateurs. Ce qui augmente le risque de dépendance aux réseaux sociaux et agit comme un renforcement négatif : si vous n’avez pas assez de 'likes', le risque de détresse narcissique s’accentue”.

Il est donc important d’avoir une utilisation des réseaux sociaux saine, en prenant toujours un peu de recul sur ce que l’on peut voir.