
Syndrome de l’intestin irritable, syndrome du côlon irritable, colopathie fonctionnelle ou troubles fonctionnels intestinaux… derrière tous ces noms se cache une seule et même maladie dont les symptômes les plus courants sont :
- Des maux de ventre.
- De la diarrhée.
- De la constipation (diarrhée et constipation pouvant être associées).
- Des ballonnements.
- Des gaz.
Une pathologie le plus souvent bénigne mais qui impacte lourdement le quotidien de celles et ceux qui en souffrent.
“Le SII représente 50 % des consultations en gastro-entérologie et a un retentissement économique certain (absentéisme, examens complémentaires, médicaments), apprend-on de la Fondation de recherche sur les maladies de l’appareil digestif et de la nutrition (Digest Science). Le SII constitue donc, en dépit de sa bénignité, un véritable problème de santé publique.”
De fait, comme nous l’avait raconté Benjamin il y a quelques mois, cette maladie représente un défi permanent et constitue un handicap sur le plan professionnel comme privé. Pourtant, peu de solutions sont proposées aux malades, les traitements actuels visant essentiellement à soulager les symptômes, avec plus ou moins de réussite.
Colopathie fonctionnelle (côlon irritable) : causes et symptômes pluriels, pas toujours bien connus
Les causes de la colopathie fonctionnelle ne sont pas, à ce jour, parfaitement élucidées mais on sait que le stress et l’anxiété sont des facteurs favorisants et que cette maladie chronique évolue par épisodes (entrecoupés de périodes de rémission). On sait en outre que cette pathologie touche plus généralement les femmes mais aussi les personnes qui souffrent de fatigue chronique ou de fibromyalgie.
Crampes, spasmes intestinaux, diarrhée ou constipation : les problèmes intestinaux plus fréquents après certains repas
Dans tous les cas, on suppose que les causes du syndrome de l’intestin irritable sont multifactorielles et peuvent évoluer en fonction de l’hygiène de vie ou d’autres pathologies. Une crise peut survenir après un épisode de gastro-entérite, un repas trop lourd, trop chargé en graisses. “Le blé, les produits laitiers, les haricots, le chocolat, le café, le thé, certains édulcorants artificiels, certains légumes (comme l’asperge ou le brocoli) ou les fruits à noyau (comme l’abricot) semblent aggraver les symptômes chez certaines personnes” précise encore le Manuel MSD, référence mondiale des données médicales. L’éviction des aliments incriminés et des traitements pour soulager douleurs et troubles digestifs font partie de la prise en charge courante de cette maladie.
Quels traitements innovants pour soulager la maladie du côlon irritable ?
Ces dernières années, la recherche s’est concentrée sur l’axe-intestin cerveau. Un axe qui n’a fini de divulguer tous ses secrets mais dont on sait avec certitude qu’il est impliqué dans de très nombreux fonctionnements et dysfonctionnements de notre organisme. Il est donc finalement assez logique que les chercheurs cherchent du côté du cerveau pour comprendre et mieux soigner la colopathie fonctionnelle.
Colon irritable et stress : des liens prouvés par la science
Cette nouvelle étude publiée dans le British Journal of Pharmacology fin décembre 2024 et menée par une équipe japonaise étudie plus précisément le rôle sur le SII de certains médicaments qui ciblent le système nerveux central. “La recherche démontre, à ce stade sur la souris modèle de syndrome du côlon irritable induit par le stress, que les agonistes des récepteurs opioïdes delta (DOP) soulagent les symptômes intestinaux via le cortex insulaire. Cette classe de médicaments cible le système nerveux central (SNC) et n’agit pas directement sur l'intestin”, explique Santé Log, un média à destination des professionnels de santé, qui relaie l’étude.
Cibler les neurones pour traiter le SII, une nouvelle voie thérapeutique
Quels sont les résultats de cette étude japonaise ? L’auteur principal, le Dr Tsuyoshi Saitoh explique que “les agonistes DOP pourraient représenter un traitement révolutionnaire du syndrome du côlon irritable (SCI), capable non seulement de réduire les symptômes mais s‘attaquer à la source, en luttant contre le stress et en rétablissant la régulation émotionnelle.”
Pour rappel, les agonistes DOP sont des médicaments qui activent certains récepteurs dans le cerveau. La méthadone, l'oxycodone, la méthadone, ou la morphine font partie de cette catégorie pharmaceutique. D’après les chercheurs, cette option thérapeutique présente en outre l’avantage de soigner le SII avec peu d’effets indésirables.